Bien malin qui saura dire si les Etalons pourront franchir le cap du
premier tour de cette CAN 2012. Au vu de leur première sortie le
dimanche 22 janvier dernier face aux Palancas Negras d’Angola au stade
de Malabo, il y a de quoi réfléchir longtemps avant de se prononcer sur
la capacité de la bande au technicien Paulo Duarte à relever le défi
parce qu’il faudra battre la Côte d’Ivoire qui reste un gros calibre du
football africain ou pour certains réaliser un nul et espérer pour la
suite. En effet, la qualité de jeu produit par Moumouni Dagano et ses
camarades n’inspire pas les puristes du sport roi à croire que ces
garçons peuvent renverser la vapeur. Sans être un technicien averti du
ballon rond, on peut tout de même se demander comment à l’entame d’une
compétition de ce niveau, une formation puisse jouer avec trois milieux à
option défensive que sont Charles Kaboré, Florent Rouamba et Djakaridja
Koné. Des joueurs scotchés à la défense, qui ont passé le plus clair de
leur temps à jouer derrière sans jamais chercher à porter le danger
dans le camp adverse. Ainsi, entre ces derniers et le milieu offensif,
Sibiri Alain Traoré, il y avait un tel écartèlement que le jeu offensif
burkinabè était pratiquement inexistant. L’attaquant de pointe, Moumouni
Dagano, a dû régulièrement déserter la défense angolaise pour venir
apporter un appui au milieu de terrain qui a laissé le champ libre à
celui des Palancas Negras de tourner avec le ballon. Les Etalons avaient
comme une peur bleue de prendre des responsabilités et dans ces
conditions, on ne peut que subir le jeu de l’adversaire. Cela a, une
fois de plus, mis à nu les insuffisances de la défense burkinabè dont la
responsabilité est évidente sur les deux buts angolais.
Dans un premier temps, à la 47e mn, le ballon traverse la défense des
Etalons de la droite vers la gauche où Mateus Galiano Da Costa récupère
le cuir, après que le Lyonnais Bakary Koné s’est amusé avec le ballon,
réussit à éliminer Paul Koulibaly qui, par la suite a laissé celui-ci
aller ouvrir le score. Sur le 2e but à la 67e mn, alors que les
Burkinabè amorçaient une sortie de leur camp, Djakaridja Koné s’est
permis, comme un amateur, un double contact dans l’axe on ne sait trop
pourquoi et le pire arriva avec Alberto Mateus Contreiras bien connu
sous le nom de Manucho qui intercepte le ballon, cloue sur place Bakary
Koné, et d’une superbe frappe fait la différence. Les Palancas Negras
ont tout simplement été efficaces puisque sur les deux occasions de but
qu’ils ont eues, ils ont été réalistes et efficaces pendant que les
Etalons en ont eu plus sans les inquiéter. Certes, il y a eu l’éclair de
génie de Sibiri Alain Traoré dont il a le secret sur coup franc à la
56e mn permettant aux Burkinabè d’obtenir l’égalisation. Un but qui
d’ailleurs remettra en confiance le milieu d’Auxerre de même que toute
l’équipe qui malheureusement n’a pas saisi cette période où elle avait
une ascendance dans le jeu. Cela a mis en exergue une fois de plus les
insuffisances tactiques et techniques des Etalons qui ont ainsi confirmé
les lacunes qu’ils trainent depuis leur stage de préparation et qui
n’ont pas été corrigées au vu de leur prestation. On a vu des joueurs
dont on disait beaucoup de choses en bien mais qui n’ont rien prouvé de
leurs qualités de professionnels. Pourront-ils revenir dans la
compétition contre les Eléphants de Côte d’Ivoire favoris du groupe B et
qui ont réalisé une maigre mais importante victoire de 1 à 0 devant le
Soudan ? Nous sommes en football et comme le disent les observateurs du
football, tout est possible mais pour venir à bout des Ivoiriens et
espérer voir l’horizon sous de meilleurs auspices, il faudra sortir ses
trippes, être bien en place tactiquement, très appliqué et concentré
pendant les 90 mn.
Des échos de Malabo
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le
Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, était dans la loge
officielle du stade de Malabo pour suivre le match des Eléphants face au
Soudan le dimanche 22 janvier dernier. Auparavant, il était à Bata pour
la cérémonie d’ouverture et le premier match de la CAN qui a vu la
victoire de la Guinée Equatoriale devant la Libye par 1 à 0. Avant de
s’envoler pour Abidjan par vol spécial le lundi 23 janvier, Guillaume
Soro a exprimé à la presse sa satisfaction suite à la victoire des
Eléphants et sur la mobilisation des supporters. Au sujet de ces
derniers, on annonce l’arrivée d’une autre vague de supporters ivoiriens
pour soutenir leur équipe nationale face au Burkina.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le
capitaine des Etalons, Mahamoudou Kéré, suspendu suite à une
accumulation de cartons pendant les phases éliminatoires et qui n’était
pas de la partie face à l’Angola, va rejoindre ses coéquipiers contre la
Côte d’Ivoire le jeudi 26 janvier prochain. Pendant ce temps,
l’Ivoirien Didier Zokora, absent lui aussi pour les mêmes raisons, sera
aux côtés des siens pour affronter les Etalons.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Les
supporters ivoiriens et angolais logent dans la même zone puisqu’ils
occupent des habitations à niveaux d’une grande cité, avec plusieurs
bâtiments, construite par l’Etat équato-guinéen et qui ne sont toujours
pas occupés. Ces logements sociaux sont situés en bordure d’une voie
principale de la ville où on trouve des ministères et autres hôtels et
entreprises et faciles d’accès. Pendant ce temps, les supporters
burkinabè sont quelque peu isolés un peu hors du centre- ville où il
n’est pas évident de sortir et venir dans la nuit si ce n’est par taxi.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’auteur
de l’unique but burkinabè face à l’Angola, Sibiri Alain Traoré, a
confié qu’il a inscrit ce but pour sa mère à laquelle, il avait fait
cette promesse avant de s’envoler pour la CAN.
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Antoine BATTIONO (envoyé spécial)
source le pays
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