Il a appartenu à la génération des Etalons qui ont offert au Burkina son meilleur résultat en huit participations à la CAN. C’était à la CAN de 1998 organisée par le Burkina. Sidi Napon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était de cette aventure. Footballeur en France depuis des années et où il a aussi fait ses classes d’entraîneur, Sidi Napon vient d’être nommé par la Fédération burkinabè de football (FBF) adjoint du nouveau sélectionneur national des Etalons, Paul Put. A l’issue de leur présentation à la presse, le vendredi 23 mars 2012, nous avons échangé avec lui.
Le Pays : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à accepter le poste d’entraîneur adjoint des Etalons alors que vous postuliez pour l’entraîneur principal ?
Sidi Napon : J’ai effectivement déposé ma candidature pour le poste d’entraîneur national mais le choix de la Fédération burkinabè de football (FBF) s’est porté sur Paul Put et j’ai été approché pour être son adjoint. Etre au second plan ne veut pas dire que je ne ferai que le regarder travailler. Je serai impliqué dans le travail qui sera fait et j’aurai aussi mon mot à dire. Je suis venu apporter mon expérience à mon pays et je vise l’intérêt national. Ainsi, je dois travailler en professionnel surtout en parfaite collaboration avec le titulaire qui aura toujours le dernier mot mais je donnerai à chaque fois mon avis.
N’est-ce pas pour vous l’antichambre pour vous permettre d’accéder au poste de titulaire et n’avez-vous pas parlé de ça dans les différentes discussions avant de signer ?
Si je viens avec cette idée, c’est que je fausse tout. Je suis là avec l’idée de rassemblement pour qu’on puisse faire quelque chose ensemble. Je respecte le choix qui a été fait et nous n’avons jamais parlé de tout cela. Nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir mais je pars avec l’idée que je suis le second.
En tant que technicien qu’est-ce qui n’a pas marché selon vous chez les Etalons lors de la CAN 2012 ?
J’avais dis en pleine CAN 2012 que le jeu produit par nos Etalons n’était pas ridicule. Nous avons produit du beau football mais l’expérience et la concentration ont fait défaut. Je pense aussi qu’il y a des joueurs qui n’étaient vraiment pas dans le coup. Dans le football, beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte et je ne sais pas ce qui se passait dans le groupe, au niveau des entraînements et en plus, il faut y ajouter le fait que l’entraîneur Paulo Duarte a parlé de problèmes administratifs concernant des joueurs. Sinon, les Etalons ont réalisé une performance intéressante devant la Côte d’Ivoire mais n’ont pas été à la hauteur lors du dernier match. La défaillance est venue de la défense où nous avons perdu les duels et cela nous a causé des problèmes.
Après avoir relevé ces quelques failles, pouvons-nous espérer que les choses vont s’améliorer avec votre présence au sein de l’encadrement technique ?
Je suis venu apporter ma contribution et je vais donner mon avis sur le travail, sur les joueurs mais le dernier mot reviendra à l’entraîneur qui fera ses choix.
Est-ce le meilleur gain qui vous a fait quitter la France pour le Burkina ?
Ce n’est pas une question financière qui m’a fait quitter la France où je vis depuis vingt sept ans. C’est l’envie d’aider mon pays parce que ça fait dix ans qu’on traîne. J’entraîne en France depuis des années et si je peux apporter ma partition à l’évolution du football de mon pays, tant mieux.
Au-delà de l’équipe nationale, qu’est-ce que nous pouvons attendre de vous ?
Beaucoup de choses. En Europe, je vois comment des clubs s’en sortent avec peu de moyens. Dans ce sens et sur bien d’autres aspects, je verrai comment apporter ma contribution auprès des dirigeants de notre football pour qu’ensemble, on puisse travailler pour faire avancer notre football.
Quels étaient vos rapports avec les différentes fédérations et responsables du sport burkinabè pendant que vous étiez en France ?
Je n’avais aucune relation dans ce sens avec mon pays puisqu’on m’ignorait complètement. Quand la sélection nationale séjournait en France, je m’investissais personnellement sinon on ne m’a jamais sollicité pour quoi que ce soit. Je donnais toujours un coup de main en fonction de mes possibilités et je n’ai jamais demandé quelque chose en retour
N’avez-vous aucune crainte que votre tête soit mise à prix en cas de mauvais résultats des Etalons puisque les entraîneurs sont jugés au résultat ?
Pour faire ce travail, il ne faut jamais avoir peur. Je suis venu apporter mon expertise pour qu’on puisse aller de l’avant et maintenant si ça marche c’est bien, mais si ce n’est pas le cas, je ne saurai prédire l’avenir.
Propos recueillis par Antoine BATTIONO
Le Pays