Il nous a fallu exactement 7 appels et 3 SMS avant que Préjuce Nacoulma nous décroche. Sa première réaction a été celle-ci : « A quelques jours de la CAN, je n’ai pas envie de créer une polémique. Les Etalons n’ont pas besoin de cela, en ce moment ». Nous avons dû insister pour qu’il accepte de nous confier sa version des faits, avec une lucidité que nous ne le lui savions pas…
Nous sommes, pourrait-on dire, en plein dans une affaire qu’on pourrait appeler « affaire Préjuce ». Comment tu as appris ta mise à l’écart de la sélection nationale ?
Je l’ai appris un peu comme tout le monde, par la presse, les coups de fil qui me parvenaient. Je dois dire que j’ai été très surpris.
Comment vis-tu la situation ?
Je ne sais pas comment vous le dire, parce que je ne la maîtrise pas. J’apprends que je suis mis à l’écart du groupe, mais pour le moment, rien ne me le confirme. A ce que je sache, la liste des Etalons retenus pour la CAN n’est pas encore sortie, la Fédération ne m’a pas non plus signifié que je suis écarté du groupe. Donc, j’en suis là. Mais, je me dis que si l’on en arrive à priver à un joueur le devoir de défendre les couleurs de son pays, c’est que les faits qui lui sont reprochés sont assez graves. Dans ce cas-là, j’espère seulement qu’on me donnera au moins la chance de m’expliquer. Je pense que la moindre des choses, dans un cas qui semble être grave, au point de m’exclure, serait de m’entendre. Il ne s’agit peut-être que d’un malentendu ou d’un déficit de communication.
D’après ce que nous savons, il esti reproché d’avoir évolué avec ton club, alors que tu avais prétexté une blessure pour ne pas répondre à la convocation de l’équipe nationale…
C’est vrai que j’ai évolué avec mon club à la période où les Etalons disputaient leurs derniers matchs de qualification. Mais là-dessus, tout avait été élaboré avec le sélectionneur. J’ai disputé la double confrontation Burkina-Gabon, en étant physiquement diminué. Je me suis surpassé pour jouer ces deux matchs, cela est connu du staff, de la Fédération et de bien d’autres. Le match allé, j’ai eu recours à des produits antidouleur. La veille du match retour, j’ai fait des scanners qui n’ont rien révélé, cela est également connu. Par la suite, j’ai aligné trois à quatre matches de club sans jouer, parce que ma santé était défaillante. J’étais mal, à un tel point que je suis revenu au Burkina pour des soins. J’ai été admis dans une clinique de la place pendant quelques jours, cela est également vérifiable auprès de la clinique et par les certificats médicaux.
Sur mon état de santé, je pense avoir échangé avec le coach. Je lui ai dit que je me remets d’une maladie et qu’au point où j’en étais, je n’étais pas physiquement bien. Lorsque je suis rentré de mon hospitalisation au Burkina, j’ai repris les entraînements, un lundi. J’avais un match le samedi et le regroupement était prévu pour dimanche. Vous voyez donc que c’était dur d’être à 100%, alors que j’avais fait trois semaines sans jouer. Il était peut-être plus judicieux que je retrouve un meilleur temps de jeu, que je retrouve ma forme avant de répondre à un appel de la sélection. Sur ce principe, le coach était d’accord avec moi, et mon club a même fait parvenir à la fédération des documents sur mon cas. En tous les cas, à chaque fois, je me suis fait le devoir de mettre le sélectionneur au courant de ma situation, si bien que je suis vraiment surpris d’apprendre que je suis mis à l’écart du groupe. C’est pour cela, je dis espérer qu’on me donnera au moins la chance de m’expliquer, parce que je ne pense pas avoir quelque chose à me reprocher.
Tu n’a rien à te reprocher, tu es donc prêt à défendre les couleurs du Burkina…
J’ai toujours été disponible. Pour un footballeur, le plus grand rêve, c’est de porter le maillot national. C’est un honneur et sous le maillot national, on doit tout donner. C’est que ce j’ai toujours essayé de faire, même si parfois, on y parvient pas comme on l’aurait voulu. Mes dernières prestations étaient en-deçà des attentes du public, mais le staff technique, le staff médical et ceux qui étaient au courant de mon état physique savaient que je n’étais pas en mesure d’aller au-delà.
Comment va Préjuce aujourd’hui ?
Après mon passage au Burkina, je vais nettement mieux. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais tout a été fait pour me débarrasser d’une souffrance que je traîne depuis longtemps maintenant.
Comment tu as vécu la qualification des Etalons ?
Avec beaucoup de fierté. J’aurais tout donné pour être avec le groupe, parce que nous nous sommes battus pour mériter la possibilité de défendre notre titre de vice-champion, et ce moment-là, tout footballeur a envie de le vivre avec ses coéquipiers et son public. Maintenant, comme je le disais, j’avais échangé avec le coach, et il me paraissait plus judicieux de travailler à être en forme à cette CAN qui me tient à cœur, au lieu d’aller en sélection après un manque de compétition, avec en plus le risque de rechuter. Le coach et moi en avions parlé, et jusqu’à preuve du contraire, je considère que nous nous étions bien compris.
Comment tu juges le groupe A dans lequel est logé le Burkina ?
Dans ce groupe, je pense que nous avons toutes nos chances. Il y a un bon coup à jouer. Nous avons la possibilité de confirmer notre prestation de la CAN 2013, parce que je crois en cette équipe. C’est une bonne équipe, même si le dernier match n’est pas allé dans le sens qu’on voulait. Mais je pense que les uns et les autres ne doivent pas se référer à cela pour émettre des doutes sur les Etalons. Cette équipe est capable de montrer de bonnes choses à la prochaine CAN, il faut juste prier pour qu’il n y ait pas de blessés, que physiquement chaque joueur soit à 100%. Si le peuple burkinabè est avec elle par ses prières et ses bénédictions, comme il l’a été en 2013, les Etalons feront parler d’eux positivement.
Et si finalement la décision de t’écarter des Etalons était effective ?
Sincèrement, j’ai espoir qu’il ne s’agit que d’un malentendu. Si le sélectionneur m’écarte parce que je ne suis pas en forme ou que je n’entre pas dans son système de jeu, je n’en serais pas heureux, mais c’est une situation que je peux comprendre. Mais qu’on m’écarte parce que j’aurai trouvé des prétextes pour ne pas répondre à la convocation de la sélection nationale, là, je ne comprends absolument pas, d’autant plus que j’ai tenu le coach régulièrement informé, et que le manager général était également informé de mon état de santé.
Quelque chose à dire pour conclure…
Si vous me le permettez, je voudrais remercier tous ceux qui m’ont appelé, qui m’ont témoigné leur soutien en ces moments difficiles. Je dis difficile, parce qu’en dehors des ennuis de santé, il n’y a pas plus difficile épreuve que lorsqu’on vous accuse de refuser de défendre les couleurs de votre pays. Je me sens mal, parce que j’ai toujours porté le maillot national avec fierté et j’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Je voudrais remercier Aujourd’hui au Faso pour son abnégation à connaître la vérité, mais ma réticence s’expliquait du fait qu’à quelques petites semaines d’un aussi important rendez-vous comme la CAN, je ne souhaite pas alimenter une polémique qui risquerait de miner les Etalons ou l’environnement. Mais la vérité, elle est là, j’ai toujours avisé le sélectionneur. Je lui ai expliqué pourquoi je ne pouvais pas répondre à la convocation. Le match de mon club auquel on dit que j’ai pris part, on en parle comme si je me suis caché pour jouer, alors que j’avais pris soin d’informer le sélectionneur que je jouais le match, parce qu’après mon manque de compétition, j’avais besoin de me remettre en jambe. On vient prêt en sélection, on ne vient pas en sélection pour se mettre en jambe. Ce match, je n’ai pu jouer qu’une partie, et le coach et moi avions encore échangé là-dessus.
Je ne souhaite vraiment pas qu’il y ait une affaire Préjuce comme vous le qualifiez, parce que ce n’est pas le moment. Si on m’écarte, parce qu’il y a mieux que moi pour défendre le maillot national, je le prendrais comme tel, et je serais de cœur avec les Etalons, parce que c’est notre patrie à tous qu’ils auront pour mission de défendre. Mais si l’on m’accuse d’avoir prétexté un mal pour privilégier mon club au détriment des Etalons, la vérité n’est pas difficile à établir, tous les documents médicaux en Turquie et de mon hospitalisation à Ouagadougou sont disponibles.
Hamed Junior
Source:http://netafrique.net/mis-a-lecart-prejuce-nacoulma-reagit-tout-avait-ete-elabore-avec-le-selectionneur/
Nous sommes, pourrait-on dire, en plein dans une affaire qu’on pourrait appeler « affaire Préjuce ». Comment tu as appris ta mise à l’écart de la sélection nationale ?
Je l’ai appris un peu comme tout le monde, par la presse, les coups de fil qui me parvenaient. Je dois dire que j’ai été très surpris.
Comment vis-tu la situation ?
Je ne sais pas comment vous le dire, parce que je ne la maîtrise pas. J’apprends que je suis mis à l’écart du groupe, mais pour le moment, rien ne me le confirme. A ce que je sache, la liste des Etalons retenus pour la CAN n’est pas encore sortie, la Fédération ne m’a pas non plus signifié que je suis écarté du groupe. Donc, j’en suis là. Mais, je me dis que si l’on en arrive à priver à un joueur le devoir de défendre les couleurs de son pays, c’est que les faits qui lui sont reprochés sont assez graves. Dans ce cas-là, j’espère seulement qu’on me donnera au moins la chance de m’expliquer. Je pense que la moindre des choses, dans un cas qui semble être grave, au point de m’exclure, serait de m’entendre. Il ne s’agit peut-être que d’un malentendu ou d’un déficit de communication.
D’après ce que nous savons, il esti reproché d’avoir évolué avec ton club, alors que tu avais prétexté une blessure pour ne pas répondre à la convocation de l’équipe nationale…
C’est vrai que j’ai évolué avec mon club à la période où les Etalons disputaient leurs derniers matchs de qualification. Mais là-dessus, tout avait été élaboré avec le sélectionneur. J’ai disputé la double confrontation Burkina-Gabon, en étant physiquement diminué. Je me suis surpassé pour jouer ces deux matchs, cela est connu du staff, de la Fédération et de bien d’autres. Le match allé, j’ai eu recours à des produits antidouleur. La veille du match retour, j’ai fait des scanners qui n’ont rien révélé, cela est également connu. Par la suite, j’ai aligné trois à quatre matches de club sans jouer, parce que ma santé était défaillante. J’étais mal, à un tel point que je suis revenu au Burkina pour des soins. J’ai été admis dans une clinique de la place pendant quelques jours, cela est également vérifiable auprès de la clinique et par les certificats médicaux.
Sur mon état de santé, je pense avoir échangé avec le coach. Je lui ai dit que je me remets d’une maladie et qu’au point où j’en étais, je n’étais pas physiquement bien. Lorsque je suis rentré de mon hospitalisation au Burkina, j’ai repris les entraînements, un lundi. J’avais un match le samedi et le regroupement était prévu pour dimanche. Vous voyez donc que c’était dur d’être à 100%, alors que j’avais fait trois semaines sans jouer. Il était peut-être plus judicieux que je retrouve un meilleur temps de jeu, que je retrouve ma forme avant de répondre à un appel de la sélection. Sur ce principe, le coach était d’accord avec moi, et mon club a même fait parvenir à la fédération des documents sur mon cas. En tous les cas, à chaque fois, je me suis fait le devoir de mettre le sélectionneur au courant de ma situation, si bien que je suis vraiment surpris d’apprendre que je suis mis à l’écart du groupe. C’est pour cela, je dis espérer qu’on me donnera au moins la chance de m’expliquer, parce que je ne pense pas avoir quelque chose à me reprocher.
Tu n’a rien à te reprocher, tu es donc prêt à défendre les couleurs du Burkina…
J’ai toujours été disponible. Pour un footballeur, le plus grand rêve, c’est de porter le maillot national. C’est un honneur et sous le maillot national, on doit tout donner. C’est que ce j’ai toujours essayé de faire, même si parfois, on y parvient pas comme on l’aurait voulu. Mes dernières prestations étaient en-deçà des attentes du public, mais le staff technique, le staff médical et ceux qui étaient au courant de mon état physique savaient que je n’étais pas en mesure d’aller au-delà.
Comment va Préjuce aujourd’hui ?
Après mon passage au Burkina, je vais nettement mieux. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais tout a été fait pour me débarrasser d’une souffrance que je traîne depuis longtemps maintenant.
Comment tu as vécu la qualification des Etalons ?
Avec beaucoup de fierté. J’aurais tout donné pour être avec le groupe, parce que nous nous sommes battus pour mériter la possibilité de défendre notre titre de vice-champion, et ce moment-là, tout footballeur a envie de le vivre avec ses coéquipiers et son public. Maintenant, comme je le disais, j’avais échangé avec le coach, et il me paraissait plus judicieux de travailler à être en forme à cette CAN qui me tient à cœur, au lieu d’aller en sélection après un manque de compétition, avec en plus le risque de rechuter. Le coach et moi en avions parlé, et jusqu’à preuve du contraire, je considère que nous nous étions bien compris.
Comment tu juges le groupe A dans lequel est logé le Burkina ?
Dans ce groupe, je pense que nous avons toutes nos chances. Il y a un bon coup à jouer. Nous avons la possibilité de confirmer notre prestation de la CAN 2013, parce que je crois en cette équipe. C’est une bonne équipe, même si le dernier match n’est pas allé dans le sens qu’on voulait. Mais je pense que les uns et les autres ne doivent pas se référer à cela pour émettre des doutes sur les Etalons. Cette équipe est capable de montrer de bonnes choses à la prochaine CAN, il faut juste prier pour qu’il n y ait pas de blessés, que physiquement chaque joueur soit à 100%. Si le peuple burkinabè est avec elle par ses prières et ses bénédictions, comme il l’a été en 2013, les Etalons feront parler d’eux positivement.
Et si finalement la décision de t’écarter des Etalons était effective ?
Sincèrement, j’ai espoir qu’il ne s’agit que d’un malentendu. Si le sélectionneur m’écarte parce que je ne suis pas en forme ou que je n’entre pas dans son système de jeu, je n’en serais pas heureux, mais c’est une situation que je peux comprendre. Mais qu’on m’écarte parce que j’aurai trouvé des prétextes pour ne pas répondre à la convocation de la sélection nationale, là, je ne comprends absolument pas, d’autant plus que j’ai tenu le coach régulièrement informé, et que le manager général était également informé de mon état de santé.
Quelque chose à dire pour conclure…
Si vous me le permettez, je voudrais remercier tous ceux qui m’ont appelé, qui m’ont témoigné leur soutien en ces moments difficiles. Je dis difficile, parce qu’en dehors des ennuis de santé, il n’y a pas plus difficile épreuve que lorsqu’on vous accuse de refuser de défendre les couleurs de votre pays. Je me sens mal, parce que j’ai toujours porté le maillot national avec fierté et j’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Je voudrais remercier Aujourd’hui au Faso pour son abnégation à connaître la vérité, mais ma réticence s’expliquait du fait qu’à quelques petites semaines d’un aussi important rendez-vous comme la CAN, je ne souhaite pas alimenter une polémique qui risquerait de miner les Etalons ou l’environnement. Mais la vérité, elle est là, j’ai toujours avisé le sélectionneur. Je lui ai expliqué pourquoi je ne pouvais pas répondre à la convocation. Le match de mon club auquel on dit que j’ai pris part, on en parle comme si je me suis caché pour jouer, alors que j’avais pris soin d’informer le sélectionneur que je jouais le match, parce qu’après mon manque de compétition, j’avais besoin de me remettre en jambe. On vient prêt en sélection, on ne vient pas en sélection pour se mettre en jambe. Ce match, je n’ai pu jouer qu’une partie, et le coach et moi avions encore échangé là-dessus.
Je ne souhaite vraiment pas qu’il y ait une affaire Préjuce comme vous le qualifiez, parce que ce n’est pas le moment. Si on m’écarte, parce qu’il y a mieux que moi pour défendre le maillot national, je le prendrais comme tel, et je serais de cœur avec les Etalons, parce que c’est notre patrie à tous qu’ils auront pour mission de défendre. Mais si l’on m’accuse d’avoir prétexté un mal pour privilégier mon club au détriment des Etalons, la vérité n’est pas difficile à établir, tous les documents médicaux en Turquie et de mon hospitalisation à Ouagadougou sont disponibles.
Hamed Junior
Source:http://netafrique.net/mis-a-lecart-prejuce-nacoulma-reagit-tout-avait-ete-elabore-avec-le-selectionneur/