De
nombreux basketteurs burkinabè évoluent dans divers championnats
d’Europe. Malheureusement, ils ne sont pas connus du public burkinabè.
Jean Victor Traoré, fais parti de ces basketteurs évoluant en Europe et
particulièrement en France. Le Burkinabè, né à Dakar (il a eu 26 ans le
lundi 20 juin 2011) et qui a rejoint la France à 16 ans rêve de jouer en
équipe nationale du Burkina et de son souhait de le basketball de son
pays dans le haut niveau.


Comment êtes vous arrivée à Angers ?
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Jean Victor Traoré


Jean Victor Traoré: J’étais à Paris pour les études et c’est là bas que j’ai commencé à jouer. J’étais ensuite en national
3 à Macy. J’ai commencé ici au Burkina au Kadiogo avant d’aller en
France. Après ça j’ai fais un an de centre de formation. J’ai été trois
ans dans l’est de France en N1. C’est de là bas que je suis allé à
Angers. Cela fait deux ans que je suis à Anger en National 1 (N1) où j’ai signé pour trois ans. Je viens, de prolonger mon contrat pour deux ans.




Avez-vous eu l’occasion de participer aux championnats nationaux avant de partir du côté de l’hexagone ?



Jean Victor Traoré:
J’ai joué les championnats en séniors avec les Kadiogo Bulls avant de
partir mais j’étais encore cadet. J’ai joué l’année d’après aussi avec
les Kadiogo quand j’étais revenu pour les vacances. C’est tout. Sinon,
c’est en France que j’ai le plus joué.




Comment s’est passé votre saison avec Angers cette année ?



Jean Victor Traoré:
Cette saison, on a fini deuxième du championnat. Ensuite, on arrive en
pays off mais on perd en demi-finale. Nous n’arrivons pas à monter en
Pro B. Sur le plan personnel, j’ai fais ma meilleure saison jusque là et
j’espère que ça va continuer comme cela.




Une bonne saison alors est ce que cela vous a valu des sollicitations auprès d’autres clubs ?

Jean Victor Traoré:
Oui ? J’ai eu d’autres propositions dans d’autres clubs à d’autres
niveaux. Mais Angers m’a fait la meilleure offre. En plus il y a un bon
projet sportif et je vis avec mon frère là bas. C‘est mieux d’être avec
la famille. J’espère faire monter l’équipe. Vu que ça fait deux ans que
j’y suis. Je préfère faire monter l’équipe plutôt que de bouger comme
cela.




Vous avez quitté le Burkina très tôt. Comment avez-vous fait pour faciliter votre intégration ?



Jean Victor Traoré:
Ce n’était pas facile, parce quand j’étais parti, c’était pour des
raisons d’études et non pour le basket. Ensuite, j’ai commencé à jouer
avec le lycée. Petit à petit, j’ai commencé à gagner les championnats
avec le lycée avec les cadets d’une petite ville. On se faisait connaitre.
Après, mon BTS, j’ai fais des tests et j’ai eu la chance d’être pris
dans un centre de formation pour un an. Ce qui est rare. Normalement le
cursus de formation dure trois ou quatre ans, moi j’ai été pris un an.
J’ai pu après atterrir au niveau professionnel. Tout cela s’est fait au
fur et à mesure. J’ai quitté ici jeune mais j’ai commencé en retard.
Néanmoins, je suis content de là où je suis car je n’avais jamais pensé
être professionnel de basketball.




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Jean Victor Traoré et sa famille

Vous restez ambitieux quand même ?



Jean Victor Traoré:
Oui maintenant, j’ai plus d’ambition parce que je sais d’où je viens,
j’ai commencé tard il faut que je rattrape tout cela. En plus je veux
représenter mon pays dignement.




Le choix a été facile pour vous de choisir entre les études et le basket



Jean Victor Traoré:
Ça s’est fait tout seul. Sinon, je n’ai pas abandonné les études.
D’ailleurs, j’ai mon BTS en informatique qui est comme une roue de
secours. Sinon pour le moment je me consacre un peu à ma passion.




On sait que vous êtes professionnel, malgré cela est ce que vous avez le temps de faire autre chose que le basketball ?



Jean Victor Traoré:
Je ne fais que du basket. De toute façon, je n’ai pas le temps de faire
autre chose vu qu’on a deux ou trois séances d’entrainement pas jour si
on a des de séances de musculation. En plus de cela on a des matches
tous les week-ends voir parfois en semaine, on a un contrat de travail
normal, salarié. Je suis professionnel à plein temps, je n’ai pas
l’occasion de faire autre chose.




Quelles sont les qualités de Jean-Victor Traoré.



Jean Victor Traoré:
Je joue poste 4, ailier fort. Mes qualités sont plus basées sur
l’athlétique. Je suis parmi les meilleurs contreurs et les rebondeurs.
Ensuite, j’essaie d’apporter dans le shoot. Cette année, j’ai eu mes
meilleurs shoots. C’est surtout cela : les qualités athlétiques que
j’apporte à l’équipe, la vitesse, les contres et les rebonds,
l’agressivité et dans les shoots quand je peux.




L’Afrobasket
aura lieu bientôt au mois d’août, le Burkina Faso n’y participe pas,
comment vous qui êtes professionnel, vivez cette situation ?




Jean Victor Traoré:
C’est difficile parce que tous les autres coéquipiers rentrent à l’été
pour jouer avec leurs équipes nationales. Pourtant on est plusieurs
Burkinabè en France au Etats-Unis, en Belgique en Italie un peu partout
et ça fait mal de ne pas pouvoir jouer pour sa sélection. Mais je suis
agréablement surpris de constater qu’il y a un championnat qui
recommence, il y a un nouveau président donc j’espère qu’ils pourront
constituer une nouvelle équipe pour nous permettre de pouvoir jouer pour
le pays. Nous n’attendons que cela. Sinon, ça fait mal de ne pas
pouvoir jouer pour le pays.




Donc vous voulez dire que le Burkina Faso est capable d’avoir une équipe constituée de professionnels ?



Jean Victor Traoré:
Je pense que c’est possible avec les joueurs d’ici et d’ailleurs. Il
suffit d’une bonne organisation. Je pense que l’essentiel c’est de
commencer. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Cela va prendre un
peu de temps. Mais si on ne commence pas on ne va jamais avoir d’équipe.
Les autres aussi ont des problèmes pour emmener leur jouer. Mais il n’y
a rien encore. Si les gens sentent qu’il y a un bon mouvement, un bon
élan tout le monde va faire de son mieux pour jouer en équipe nationale.
C’est possible.




Vous êtes né à Dakar est ce que vous n’êtes pas tenter de jouer au Sénégal ?



Jean Victor Traoré:
C’est vrai je suis né là bas. J’y ai de la famille également. Le pays
m’a déjà contacté. J’ai écouté ce qu’ils avaient à me dire. Mais, j’ai
vraiment grandit ici. Je pense que si je joue ici j’aurais plus de
fierté, je serai plus reconnu. Mon père est d’ici et je pense qu’il
aimerait me voir évoluer au Burkina Faso. Il suffit qu’on ait une bonne
équipe et c’est possible.




Vous avez un frère qui joue également en basketball, parlez nous de lui.



Jean Victor Traoré:
Sam Henry Traoré, joue à Évry en national 3. S’il y avait une équipe
nationale, il pourrait jouer également. A son âge, je jouais également
en national 3. Il n’est pas encore professionnel. Lui il
est plus petit que moi mais plus physique. Il joue 4 ou 5, pivot ou
ailier fort un peu comme moi.




Burkina 24 : Comment est organisé le club d’Angers de basket ?



Jean Victor Traoré:
C’est l’une des meilleures structures de la N 1. Ils ont été en pro B
pendant plusieurs années. Il y a de bonnes structures. Ils ont une
grande salle de presque 3000 à 4000 places. Il y a tout ce qu’il faut
pour mettre les basketteurs dans de bonnes conditions. C’est une ville
qui respire presque le basket. En plus ils ont une grande équipe qui
joue en ligue 2 donc c’est un peu la concurrence. Mais si on monte en
pro B, ça va mieux avancé. C’est une bonne ville pour le basket. Il y a
beaucoup de supporters même si ce n’est pas vraiment chaud pour le
moment.






Quelle est la différence entre les différentes divisions Pro A, Pro B et N1 ?



Jean Victor Traoré:
D’abord entre la Pro A qui est le plus haut niveau et la Pro B, le
fossé est grand. Ensuite la N 1 qui est la troisième division et la Pro
B, se confondent souvent. Les meilleures équipes de la Pro B sont
supérieurs à la N1, mais le niveau entre les deux catégories se
rapproche. C’est le titre qui change sinon, le niveau, l’intensité des
matches, la qualité, c’est presque la même chose. Nous on est en
nationale 1, la troisième division et on espère remonter en Pro B.





Dans des coupures de journaux on a vu que vous avez beaucoup contribué à
certaines victoires de votre équipe. Est-ce qu’on peut dire que vous
êtes l’un des piliers de cette équipe ?




Jean Victor Traoré:
Pilier… je pense l’être surtout que par rapport aux autres années on
est était deux ou trois qui restions. Les autres étaient des nouveaux.
Par mes statistiques de cette année, je pense que je fais partir des
piliers de cette équipe. Mais je pense que c’est une équipe qui sera
reconstituée à moins de 50% pour la saison prochaine. Il faut donc
travailler de nouveau pour pouvoir avoir un bon statut.




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Alors quelle comparaison faites-vous du championnat français et de la NBA ?

Jean Victor Traoré:
Oh ! Il y a un grand fossé. Je pense que le championnat français doit
travailler pour être au niveau européen parce qu’en Europe, ce sont des
pays comme l’Espagne qui arrive à rivaliser avec les Etats-Unis. Il y a
une grande équipe non loin de Angers, il s’agit de Cholet qui commence avoir un niveau européens ou Nancy. Sinon, il y a un grand fossé entre la NBA et la Pro A.





Avez-vous des contacts avec d’autres basketteurs burkinabè ?



Jean Victor Traoré:
Peu. Parce que moi quand je suis parti d’ici, j’étais jeune. Je jouais
un peu à tout, le football, le basketball etc. Les professionnels
actuellement ne sont pas forcement de ma génération. Fréjus Zerbo, c’est
un contact de loin. En plus Moussa qui évolue en Belgique, c’est lors
de l’enterrement de Thomas Compaoré qu’on s’est vu. C’était donc dans
des conditions tristes. (D’ailleurs on a perdu un grand joueur). Les
autres, je les connais de nom. J’aimerai les rencontré justement pour
qu’on joue ensemble.




Avez-vous pensez à ce que vous ferez lorsque vous ne serez plus basketteur ?



Jean Victor Traoré:
C’est vague encore. Ça dépendra de ma situation à ce moment. Je ne sais
pas si j vais rester là bas mais l’objectif c’est de revenir dans mon
pays après mais il n’y a rien de précis pour le moment.




Qu’est ce qu’il faut faire pour améliorer le basketball burkinabè selon vous malgré votre absence au pays?



Jean Victor Traoré:
C’est difficile, il faut donner plus de moyen aux clubs d’abord. Il
faut commencer quelque chose pour voir les erreurs et les corriger.
Pendant plusieurs années, il n’y a rien eu. Il faut commencer quelque
chose. On a commencé on verra les erreurs pour les corriger. J’ai vu
quelques matches, j’ai l’impression que les joueurs ne s’entrainent pas
assez. C’est parce que en générale, les joueurs travaillent. Je pense
qu’il faut aménager les programmes pour permettre aux joueurs de
s’entrainer assez. Il y a un championnat il faut continuer. Je pense que
le ministère doit accompagner l’élan qui est en train d’être mené.




Mais vous comment peut se faire votre contribution, sur le terrain uniquement ?



Jean Victor Traoré:
Je ne sais pas d’abord. Je viens de rentrer. Avant il n’y avait rien.
J’ai ramené quelque matériel. Je ne sais pas à qui je vais les remettre
mais je réfléchis. On a le statut de professionnel en France donc on ne
peut pas revenir jouer ici. Franchement je n’ai pas encore pensé à
comment apporter ma contribution parce qu’il n’y avait rien. J’espère
qu’avec les autres on va pouvoir se mobiliser pour faire quelque chose.




Avez-vous un message particulier à l’endroit des burkinabè ?



Jean Victor Traoré:
J’aimerai parler de mon pote Thomas Compaoré. J’ai l’impression qu’on
n’a pas assez parlé de lui ici, alors qu’il avait des projets pour le
Burkina Faso, pour la fédération. C’est triste qu’il soit parti.
J’espère que personne ne va l’oublier et l’on fera quelque chose à son
mémoire. Cela me tient beaucoup à cœur.