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Des supporters burkinabè se volatilisent à Luanda Puces_menu_postal
CAN 2010

Des supporters burkinabè se volatilisent à Luanda
jeudi 21 janvier 2010, page visitée 486 fois


Comme
nous le pressentions dans nos précédentes éditions, des supporters
burkinabè ont décidé de ne plus retourner au bercail après
l’élimination des Etalons. Ils ont préféré rester en Angola qui est un
Eldorado à leurs yeux. Quant aux autres, ils ont quitté Luanda hier
nuit par un vol spécial pour arriver, en principe, au petit matin de ce
jour avec certains Etalons. Face à cette situation, le consul du
Burkina à Luanda, Issa Tago, que nous avons rencontré (il vit en Angola
depuis 17 ans et exerce dans le commerce des produits alimentaires),
prévient les aventuriers que ce ne sera pas facile pour eux. Concernant
les Etalons, le consul a dit ce qu’il pense de leur prestation et leur
préparation pour la CAN 2012.




Rien n’a freiné l’élan de certains
supporters burkinabè à rester dans la capitale angolaise. Certains
auraient déjà disparu dans la capitale avant le dernier match des
Etalons contre les Black stars du Ghana. D’autres ont attendu ce
verdict avant de « se chercher ». Conséquence : le groupe des 86 venus
sous la bannière de l’UNSE et de la quinzaine des supporters de la
Coordination se trouve amputé. Une soixantaine des éléments de Yacouba
Jacob Barry et 4 des protégés de Mahamadi Kouanda ont tout simplement
pris la poudre d’escampette. Cela n’est pas surprenant, car chacun
rêvait d’aller en Angola pour y faire fortune. Cette forte odeur
d’évasion était perceptiple dès le départ. L’Angola, pays riche en
diamant et en pétrole, accueille déjà quelques 250 Burkinabè qui y sont
légalement ou non. Seulement, si l’aventurier, démuni de tout papier
comme c’est le cas de ces supporters, se fait prendre par les autorités
du pays, ce n’est pas la bonne expérience à vivre. Le consul du Burkina
à Luanda, Issa Tago, a dit ce qu’il pense à quelques heures du
décollage des supporters des deux groupes qui ne se sont pas fait la
belle : « Je sais que parmi les supporters, beaucoup veulent rester
malgré le fait qu’ils n’ont pas les documents requis. Si on arrête
quelqu’un ici, nous n’avons pas de pouvoir pour demander sa libération.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’aller lui rendre visite ou de
payer un billet pour son rapatriement. En tant que Burkinabè, je ne
peux pas empêcher un frère de tenter sa chance. Seulement, il faudra
que ceux qui vont rester sachent que c’est illégal. Si toutefois on
arrête quelqu’un, il devra assumer ses responsabilités. L’Angola ne
s’amuse pas avec l’immigration. Quand l’Etat arrête quelqu’un, le
refoulement n’est pas automatique. On peut le garder plusieurs mois
dans les centres de détention avant de vous refouler. Ils doivent
savoir qu’ils courent un danger. Pour ma part, je les conseille de
repartir et voir dans quelle mesure ils pourront obtenir des documents
légaux avant de revenir s’ils veulent rester ici pour travailler. »
Après cet avertissement, le consul Tago s’est offusqué de la
préparation des Etalons pour la CAN. Ainsi il déclare : « Je ne suis
pas satisfait de la préparation des Etalons avant cette CAN. Je ne me
rappelle pas quel match amical les Etalons ont livré avant la CAN. S’il
y en a eu, je ne me rappelle pas. Alors qu’en Angola ici, l’équipe
nationale a disputé au moins 12 matches amicaux avant d’affronter la
CAN. Je pense alors que notre équipe ne s’est pas bien préparée. On
avait besoin seulement d’un nul pour nous qualifier. Je vois que les
résultats des Etalons se succèdent et se ressemblent. En 2002 au Mali,
on a fait un nul contre l’Afrique du Sud avant d’être battu par le
Maroc et le Ghana. En 2004 en Tunisie, un nul également contre le
Sénégal pour être ensuite battu par le Mali et le Kenya. Cette fois, un
nul contre la Côte d’Ivoire et une défaite face au Ghana. Je ne peux
comprendre qu’on sélectionne des joueurs qui ne jouent pas à temps
plein dans leur club. Ceux qui jouent des bouts de match de 15 ou 20 mn
ne peuvent pas tenir 90 mn dans cette compétition. J’aurais voulu qu’on
utilise des joueurs qui jouent régulièrement dans leur équipe, même si
ce sont des locaux. »

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Alexandre Le Grand ROUAMBA (Envoyé spécial à Luanda)