C’estce soir sur le coup de 16h que la confrontation Eléphants de Côte
d’Ivoire - Etalons du Burkina aura lieu au stade de Cabinda. Ledit
stade accueille le premier match du groupe B au moment où de grosses
interrogations trottent dans la tête des Ivoiriens et des Burkinabè.
Quelle en sera l’issue ? Les Etalons prendront-ils enfin leur revanche
après avoir été battus à deux reprises par les Eléphants lors des
éliminatoires combinées CAN/Coupe du monde 2010 ? Ou bien les
pachydermes vont confirmer une fois de plus leur suprématie ?
Bienheureux
sera celui qui saura pronostiquer le score de la rencontre de cet
après-midi entre les Eléphants de Côte d’Ivoire et les Etalons du
Burkina. Ce premier match du groupe B est un match capital pour les
deux formations. Primo, chaque formation présente à cette CAN veut bien
démarrer la compétition pour se donner plus de chance pour la
qualification au premier tour. Secundo, l’explication entre ces deux
équipes relève du double objectif de la confirmation ou de la revanche.
C’est connu, les Etalons jurent, la main sur le cœur, de barrer la
route aux coéquipiers de Didier Drogba qui leur avaient infligé une
double défaite lors des éliminatoires. Les protégés du Portugais Paulo
Jorge Rebelo Duarte veulent faire contredire le dicton qui veut qu’il
n’y ait jamais deux sans trois. A Cabinda ce soir, Mahamoudou Kéré et
les siens ont une lourde et délicate mission : réaliser un résultat
honorable face aux Eléphants. On le sait, on ne bouscule pas un
éléphant déterminé. Il faut du courage, de la bravoure et de
l’abnégation pour y parvenir. Ce n’est pas ce qui manque aux Etalons à
quelques heures de cette explication.
Les champions d’Afrique de 1992 semblent déjà dépasser la simple
confrontation de ce soir lorsque le président de la Fédération
ivoirienne de football, Jacques Anouma, déclare : "C’est la première
fois que nous faisons du trophée un objectif majeur. Nous ferons tout
ce qui est humainement possible pour gagner ce trophée en Angola".
L’objectif des Eléphants est donc clair : repartir avec le trophée même
si leur entraîneur franco-bosniaque, Vahid Halilhodzic, plus prudent, a
déclaré à la presse ivoirienne que "les Eléphants ne sont pas encore
prêts pour gagner la CAN 2010". Et d’ajouter : "J’ai besoin d’un vrai
numéro 10". Les Etalons ne se sont pas encore mis à l’idée de revenir
avec le trophée même si le Secrétaire général du gouvernement a
souhaité devant le président du Faso le 30 décembre dernier que nos
"ambassadeurs" reviennent avec la coupe.
Le trophée des Etalons devra être une éclatante victoire ou un nul
ce soir contre des Eléphants qui devront barrir difficilement devant le
galop ravageur de l’Etalon jaloux de son orgueil. Paulo Duarte sait
qu’il doit aligner la sélection capable de trahir la trop grande
confiance des Eléphants qui seront amputés de N’dri Romaric. L’équipe
ivoirienne regorge d’une pléthore de talents mais pèche dans le
collectif. Si les Etalons cultivent la cohésion et la solidarité, si
Bakary Koné et sa défense refusent de se laisser distraire par un
milieu de terrain combattif, on pourra alors espérer que la hargne de
Habib Bamogo, de Yssouf Koné et la dextérité dans la finesse de
Jonathan Pitroipa poussent des ailes à l’attaque qui permettra aux
millions de Burkinabè de crier à gorge déployée au contact du ou des
but(s) victorieux. La riposte des Etalons devra être effective au
risque de laisser s’installer un certain signe indien difficile à
vaincre plus tard.
Tout reste possible. Le match est ouvert. Ici à Cabinda, toutes les
troupes burkinabè sont mobilisées pour faire de cette rencontre un défi
à relever. La Côte d’Ivoire sait qu’elle aura une équipe devant elle.
Le Burkina sait que la Côte d’Ivoire n’est pas née de la dernière
pluie. C’est ce qui promet une partie aux grandes incertitudes. Gageons
seulement que le fair-play, la fraternité dans le sport et
l’impartialité dans la direction du jeu soient au rendez-vous.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA (Envoyé spécial à Cabinda)
Le Pays