Charles Kaboré (OM): «Deux équipes africaines en finale du Mondial
2010, c’est l’idéal»


Dimanche, 18 Avril 2010 13:04
wendonde


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L’un des meneurs, depuis plus d'un mois, du milieu
de terrain de l'Olympique de Marseille, leader actuel de la Ligue 1, le
Burkinabè Charles Kaboré (22 ans) vit les meilleurs moments de sa jeune
carrière. S’il garde un souvenir contrasté de sa première Coupe
d’Afrique des nations en Angola, il est , en tout cas, heureux que Paulo
Duarte ait été reconduit à la tête des Etalons. C’est ce qui ressort de
cet entretien réalisé par nos confrères de Radio France Internationale
(Rfi) avec le n° 12 de l’OM.

Rfi: La Coupe du monde doit
commencer à être un sujet de conversation entre tous les Africains de
l’Olympique de Marseille?


Charles Kaboré:
Oui. On commence à en parler. Même si,
pour le moment, tout le monde sait que c’est le club qui compte. Moi, je
me fais pas mal chambrer par mes coéquipiers qui me disent: «Charles,
toi on ne parle pas de toi parce que tu ne joueras pas la Coupe du
monde!». Mais, c’est fait dans un bon esprit....

Vous allez suivre des équipes
en particulier?


Je vais déjà suivre toutes les équipes où j’ai des coéquipiers: la
France (Steve Mandanda), la Côte d’Ivoire (Baki Koné), le Nigéria (Taye
Taiwo), le Cameroun (Stéphane Mbia), l’Argentine (Lucho, Heinze) et puis
aussi l’Algérie avec Karim Ziani qui était à Marseille la saison
dernière. Mais j’ai beaucoup d’amis dans d’autres sélections. Je vais
suivre tout ça attentivement.

Quelle est l’équipe africaine
qui ira le plus loin, à votre avis ?

Je ne veux pas me prononcer là-dessus. Toutes les équipes africaines ont
de bons joueurs et j’espère qu’elles iront loin. L’idéal serait que
deux équipes africaines s’affrontent en finale.

Vous êtes très diplomate...
Je suis Africain avant tout (rire). Je veux d’ailleurs profiter de cet
entretien pour remercier toute ma famille, les éducateurs, les
dirigeants qui m’ont aidé à progresser et à m’amener là où je suis
aujourd’hui. Je compte travailler encore beaucoup pour donner
satisfaction à chaque match que je joue.

Vous êtes resté en contact avec Paulo Duarte qui vient de renouveler
son contrat de sélectionneur du Burkina?


Oui, on s’appelle de temps en temps. Je suis content que son contrat ait
été renouvelé. C’est une très bonne chose pour le Burkina. Il a
instauré la discipline en sélection, l’envie de gagner, de s’accrocher
durant tous les matchs. C’est un bon coach. Il nous a apporté beaucoup
de choses et il mérite notre confiance.

Son renouvellement de contrat
était souhaité par tous les joueurs?

Je ne peux pas parler à la place des autres joueurs mais moi je suis
très content du travail qu’il a fait avec les Etalons.

A la Can, vous vous trouviez dans le même groupe que le Togo qui a
déclaré forfait suite aux incidents que l’on sait à Cabinda. Comment
avez-vous vécu la situation là-bas?

C’était difficile. Nous aussi nous
étions à Cabinda et c’était l’insécurité. Une partie des rebelles se
trouvaient aux alentours. C’était un peu bizarre. A partir du moment où
les Togolais se sont fait tirer dessus, on n’était plus tranquille.
Surtout la nuit car on savait qu'à chaque moment, ils pouvaient
attaquer. On vivait sous la menace. Par la suite, des militaires et des
policiers sont arrivés et on se sentait mieux en sécurité. Mais à chaque
fois qu’on prenait le bus pour l’entraînement, il y avait toujours de
la peur. Heureusement, cela n’a pas empêché que la Can se déroule bien.
L’Egypte méritait de la gagner et je suis content pour elle.

Et sur un plan plus personnel?
Je suis très content d’avoir participé à ma première Can. Sur le plan
sportif, on a fait une bonne Can. Même si on n’a pas été loin dans la
compétition, on avait fait une très bonne prestation pendant les
éliminatoires. Dans les années qui viennent, on aura plus d’expérience
pour rivaliser avec les autres équipes.

D'autant que, à la Can, vous étiez dans un groupe qui comprenait deux
qualifiés pour la Coupe du monde...


C'est vrai. Après le nul 0-0 contre la Côte d’Ivoire, contre le Ghana
(Ndlr 0-1) on ne savait pas trop si on devait attaquer ou défendre. Au
début, on a voulu créer du jeu parce que, contre la Côte d’Ivoire, on
était restés derrière. Connaissant leurs qualités en attaque, on avait
choisi d’essayer de les contrer. On n’a pas marqué mais ce 0-0, c’était
un bon résultat. Après, contre le Ghana, on a voulu jouer un peu mais on
n’a pas eu la chance de marquer. Les Ghanéens ont eu une occasion et
ils l’ont mise au fond. Bon, ...on a été éliminé, mais je pense que
c’est positif pour les années à venir. On a un bon groupe. Si on reste
là-dessus en travaillant et en jouant de bons matchs amicaux, d’ici
quatre-cinq ans, on aura une très bonne sélection burkinabè.

Qu’est-ce que vous pensez de
votre groupe de qualification pour la Can 2012? Vous diriez qu’il est à
votre portée?

A notre portée, je n’en sais rien. Le football, ce n’est pas
mathématique. La Gambie, c’est une bonne équipe. Ils ont de bons
joueurs. J’ai joué contre eux à la Can junior au Congo et ils nous ont
battu 2-0. C’est un bon pays de football et ils commencent à avoir de
bons professionnels. Il faudra déjà gagner tous nos matchs à domicile et
aller chercher des points à l’extérieur, comme dans tous les
éliminatoires. Les Namibiens et les Mauritaniens, je les connais moins
mais ils seront certainement motivés pour aller à la Can 2012.