Issaka Ouédraogo (
Redbulls Salzbourg d’Autriche )
"L’armée ne voulait pas me laisser partir"
mardi 13 juillet 2010
Sociétaire de Redbulls Salzbourg, Issaka
Ouédraogo a rencontré des difficultés avant d’intégrer ce club
autrichien de D2 en raison de son statut de militaire à l’époque. Au
pays pour les vacances hivernales, il s’est confié à Sidwaya sport.
Quel bilan Issaka Ouédraogo peut-il
tirer de sa saison ?
Ma saison a été positive et négative à la fois. Même si j’ai pu
apporter quelque chose à mon équipe, je n’ai pas joué comme je le
voulais. En début de saison, j’ai eu un problème de reins qui m’a un peu
éloigné des terrains. C’est pendant la phase retour que j’ai disputé
l’intégralité des rencontres avec à la clé 8 buts et 4 passes décisives.
Peut-on dire que c’est cela qui a tourné le regard de
Paulo Duarté vers toi ?
C’est possible. Mais auparavant, il m’avait déja vu à l’oeuvre contre
le Nigeria avec les Etalons Espoirs avant que je ne parte en Autriche.
Il avait apprécié ma prestation ce jour-là.
Il m’a appelé tout dernièrement pour le regroupement des Etalons en
France ou j’ai disputé 45 mn. Il a encore apprécié et a trouvé que ce
n’était pas suffisant. Il a promis me rappeler à l’avenir pour voir ce
que je peux réellement apporter à l’équipe nationale.
Comment s’est passé le premier contact avec lui ?
Très bien. Je le connaissais déjà. Donc, les choses sont allées
rapidement.
Es-tu informé de l’évolution du football national depuis
l’Autriche ?
Oui. L’internet est le principal canal par lequel je m’informe du
football burkinabè. Je sais par exemple que cette saison a été
extrêmement difficile avec trop d’arrêts.
Rappelle-nous comment s’est passé la transaction pour que
tu te retrouves en Autriche. Il semble qu’il y a eu un petit bras de
fer avec l’USFA ?
C’est une longue histoire. C’est à la CAN juniors 2007 au Congo que
le contact a été noué. Lorsque l’invitation est arrivée pour que j’aille
pour le test, l’USFA n’a pas voulu me lâcher. A l’époque, j’étais en
stage de formation pour le grade de caporal. Finalement une solution a
été trouvée et je suis parti. Une fois le test passé avec succès,
l’armée ne voulait pas me laisser repartir.
J’ai déposé une demande de suspension de contrat qui ne m’a pas été
accordée. Même la résiliation du contrat m’a été refusée. Ça été
vraiment dur et je remercie le chef d’état-major des armées de l’époque
le général Ali Traoré. Il a beaucoup fait pour moi. Maintenant tout est
rentré dans l’ordre et je ne suis plus militaire.
Combien de footballeurs burkinabè évoluent en Autriche ?
Pour le moment je suis le seul.
Un mot sur la prestation des Etalons à la CAN 2010
Par rapport à ce qu’ils ont montré durant les éliminatoires, je pense
que les Etalons avaient un coup à jouer. J’ai du mal à expliquer leurs
prestations. Je pense que la crispation y a un peu contribué. C’est cela
aussi le football et on n’y peut rien.
Issaka Ouédraogo pense qu’il a sa place au sein des
Etalons ?
Je dois me battre encore pour espérer l’avoir.
Issaka reste à Redbulls ?
Pour le moment oui. Mais je compte d’ici là changer d’air et de
niveau. Revenir en France, pourquoi pas ? J’ai confiance en mes qualités
et je pense que je peux percer aussi bien dans l’hexagone qu’ailleurs.
Des contacts dans ce sens ?
Si. Mais j’attends de voir plus clair avant de me prononcer
officiellement.
Issaka gagne-t-il bien sa vie en Autriche ?
Je gagne bien ma vie. Je ne me plains pas, je suis à l’aise. C’est
vrai que nous les Burkinabè on nous reproche à chaque fois de nous
contenter du peu mais la nouvelle génération a pris conscience. Elle se
bat pour améliorer toujours sa situation. Moi en tout cas je vous
promets de me battre personnellement ; je vise le sommet. Et je me bas
pour cela.
Quel est selon toi le meilleur professionnel
burkinabè ?
Pour moi le numéro un est incontestablement Jonathan Pitroipa. C’est
vrai que le physique n’est pas là, mais sa technique est énorme. C’est
vraiment un joueur que je respecte beaucoup. Ensuite suivent dans
l’ordre Charles Kaboré, qui a connu une bonne fin de saison et Aristide
Bancé qui a fait une saison formidable en Allemagne.
Quel défenseur vous a le plus causé des misères au temps
où tu évoluais au pays ?
( Rires aux éclats) Beaucoup de défenseurs avaient peur de moi parce
qu’ils trouvaient que je suis très mobile. Mais celui qui m’a le plus
fatigué venait de l’USO (il cherche longuement le nom qu’il ne retrouve
pas). A chaque fois que j’étais face à lui, je peinais avant de me
retrouver.
ITW réalisée par
Yves OUEDRAOGO
Redbulls Salzbourg d’Autriche )
"L’armée ne voulait pas me laisser partir"
mardi 13 juillet 2010
Sociétaire de Redbulls Salzbourg, Issaka
Ouédraogo a rencontré des difficultés avant d’intégrer ce club
autrichien de D2 en raison de son statut de militaire à l’époque. Au
pays pour les vacances hivernales, il s’est confié à Sidwaya sport.
Quel bilan Issaka Ouédraogo peut-il
tirer de sa saison ?
Ma saison a été positive et négative à la fois. Même si j’ai pu
apporter quelque chose à mon équipe, je n’ai pas joué comme je le
voulais. En début de saison, j’ai eu un problème de reins qui m’a un peu
éloigné des terrains. C’est pendant la phase retour que j’ai disputé
l’intégralité des rencontres avec à la clé 8 buts et 4 passes décisives.
Peut-on dire que c’est cela qui a tourné le regard de
Paulo Duarté vers toi ?
C’est possible. Mais auparavant, il m’avait déja vu à l’oeuvre contre
le Nigeria avec les Etalons Espoirs avant que je ne parte en Autriche.
Il avait apprécié ma prestation ce jour-là.
Il m’a appelé tout dernièrement pour le regroupement des Etalons en
France ou j’ai disputé 45 mn. Il a encore apprécié et a trouvé que ce
n’était pas suffisant. Il a promis me rappeler à l’avenir pour voir ce
que je peux réellement apporter à l’équipe nationale.
Comment s’est passé le premier contact avec lui ?
Très bien. Je le connaissais déjà. Donc, les choses sont allées
rapidement.
Es-tu informé de l’évolution du football national depuis
l’Autriche ?
Oui. L’internet est le principal canal par lequel je m’informe du
football burkinabè. Je sais par exemple que cette saison a été
extrêmement difficile avec trop d’arrêts.
Rappelle-nous comment s’est passé la transaction pour que
tu te retrouves en Autriche. Il semble qu’il y a eu un petit bras de
fer avec l’USFA ?
C’est une longue histoire. C’est à la CAN juniors 2007 au Congo que
le contact a été noué. Lorsque l’invitation est arrivée pour que j’aille
pour le test, l’USFA n’a pas voulu me lâcher. A l’époque, j’étais en
stage de formation pour le grade de caporal. Finalement une solution a
été trouvée et je suis parti. Une fois le test passé avec succès,
l’armée ne voulait pas me laisser repartir.
J’ai déposé une demande de suspension de contrat qui ne m’a pas été
accordée. Même la résiliation du contrat m’a été refusée. Ça été
vraiment dur et je remercie le chef d’état-major des armées de l’époque
le général Ali Traoré. Il a beaucoup fait pour moi. Maintenant tout est
rentré dans l’ordre et je ne suis plus militaire.
Combien de footballeurs burkinabè évoluent en Autriche ?
Pour le moment je suis le seul.
Un mot sur la prestation des Etalons à la CAN 2010
Par rapport à ce qu’ils ont montré durant les éliminatoires, je pense
que les Etalons avaient un coup à jouer. J’ai du mal à expliquer leurs
prestations. Je pense que la crispation y a un peu contribué. C’est cela
aussi le football et on n’y peut rien.
Issaka Ouédraogo pense qu’il a sa place au sein des
Etalons ?
Je dois me battre encore pour espérer l’avoir.
Issaka reste à Redbulls ?
Pour le moment oui. Mais je compte d’ici là changer d’air et de
niveau. Revenir en France, pourquoi pas ? J’ai confiance en mes qualités
et je pense que je peux percer aussi bien dans l’hexagone qu’ailleurs.
Des contacts dans ce sens ?
Si. Mais j’attends de voir plus clair avant de me prononcer
officiellement.
Issaka gagne-t-il bien sa vie en Autriche ?
Je gagne bien ma vie. Je ne me plains pas, je suis à l’aise. C’est
vrai que nous les Burkinabè on nous reproche à chaque fois de nous
contenter du peu mais la nouvelle génération a pris conscience. Elle se
bat pour améliorer toujours sa situation. Moi en tout cas je vous
promets de me battre personnellement ; je vise le sommet. Et je me bas
pour cela.
Quel est selon toi le meilleur professionnel
burkinabè ?
Pour moi le numéro un est incontestablement Jonathan Pitroipa. C’est
vrai que le physique n’est pas là, mais sa technique est énorme. C’est
vraiment un joueur que je respecte beaucoup. Ensuite suivent dans
l’ordre Charles Kaboré, qui a connu une bonne fin de saison et Aristide
Bancé qui a fait une saison formidable en Allemagne.
Quel défenseur vous a le plus causé des misères au temps
où tu évoluais au pays ?
( Rires aux éclats) Beaucoup de défenseurs avaient peur de moi parce
qu’ils trouvaient que je suis très mobile. Mais celui qui m’a le plus
fatigué venait de l’USO (il cherche longuement le nom qu’il ne retrouve
pas). A chaque fois que j’étais face à lui, je peinais avant de me
retrouver.
ITW réalisée par
Yves OUEDRAOGO