Présent en sélection où il a disputé le match des éliminatoires de la CAN 2012 contre la Gambie, Alain Sibiri Traoré a profité nous accorder une interview. Le joueur d’Auxerre revient sur son absence à la coupe d’Afrique en Angola, sa titularisation et son match de la ligue des Champions qu’il a joué face au Réal Madrid.
Dans votre cas, on pourra affirmer que cela vous fait du bien de retrouver le groupe Etalons ?
Oui, sans doute, cela me fait énormément du bien car cela fait un bout de temps que j’étais blessé. Là je retrouve le groupe comme je l’ai quitté, toujours animé par cette dynamique de victoire. L’ambiance est là de même que la cohésion et cette victoire que nous venons d’enregistrer devant la Gambie ne fait que nous conforter dans notre élan.
Vous aviez été pourtant été un pion essentiel dans la qualification des Etalons à la CAN 2010 mais vous n’avez pas pu être de la fête en Angola. Un point noir pour vous ?
Quand le groupe était en Angola, je suivais leur prestation devant ma télévision. Je ne savais pas ce qu’il y avait entre eux mais je crois qu’il leur a manqué un brin de chance pour se qualifier. Les Etalons avaient bien démarrer la compétition avec un match nul contre la Côte d’Ivoire. Face aux Eléphants, ils ont montré un bloc assez solide et très généreux dans l’effort. Mais contre le Ghana, il y a eu un petit problème car le groupe est resté 10 jours sans compétition. Cela les a déstabilisés et la préparation a pris un coup.
Pendant votre blessure, aviez-vous un coucou ou un clin d’œil de la part de vos partenaires en sélection ?
Franchement, pour dire vrai, j’ai éprouvé un sentiment d’énervement contre mes potes car presque tout le monde m’avait oublié et même ignoré que j’ai participé pour beaucoup à la qualification. Seuls Charles Kaboré et Moussa Ouattara dit “Bouffe-tout” ne m’ont pas lâché. Ils m’appelaient régulièrement et m’envoyaient des messages pour me soutenir. Mais au fil de la compétition, ils ont réparé ce tort.
Le coach et mes coéquipiers m’ont appelé après le premier match, ils étaient contents et ils m’ont dit qu’ils s’étaient battus comme des morts de faim pour moi. Cela m’a énormément fait plaisir. Au début, je m’étais un peu plaint car je me disais qu’ils m’avaient oublié mais en fait, ils étaient concentrés sur leur premier match. Mais après cette rencontre, ils se sont libérés. Donc je ne peux pas dire que pendant la coupe d’Afrique, ils m’ont oublié.
Peut-on dire que vous avez vécu deux semaines fastes avec votre titularisation à Auxerre et en équipe nationale ?
Pour moi, c’est une motivation. Je suis un jeune joueur qui monte. J’ai à cœur de relever des défis et d’acquérir une place de titulaire pour être un très bon joueur de haut niveau. Et pour être au top niveau, cela ne se passe pas sur le banc, il faut être sur le terrain. C’est grâce en grande partie au coach Duarte, qui me parle beaucoup en sélection cela me donne la confiance et se traduit aujourd’hui dans mon club. Je suis donc content de pouvoir briller avec ma sélection et en club.
Quelle impression ça fait de jouer en ligue des Champions contre une équipe comme le Réal Madrid avec sa constellation de stars ?
C’est le rêve de gamin de jouer contre le Réal Madrid. C’est l’un des plus grands clubs au monde. Tu ne te poses pas de question, tu montes sur le terrain et tu t’amuses en te disant que ce sont des stars qui sont en face de toi. Tu ne peux rien faire qui puisse les impressionner. Donc tu joues ton football, très concentré et serein. Ca passe ou ça casse. Mais heureusement pour moi, ç’a passé et je suis très content.
Votre rêve s’est réalisé alors ?
Oui, un de mes rêves parmi tant d’autres s’est réalisé. J’ai encore un long chemin car je suis jeune. C’est à moi de savoir garder la tête sur les épaules, continuer de bosser pour faire parler de moi en Afrique et en Europe dans un futur proche. Je suis fier d’être burkinabè et de marquer en championnat de France.
Interview réalisée par Béranger ILBOUDO