Mohamed Koffi - 'Cette Can est taillée sur mesure pour le Burkina'
Béranger Ilboudo

30 Novembre 2011




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interview

Le joueur de Petrojet en Egypte, Mohamed Koffi de passage à Ouagadougou, a bien voulu nous accorder une interview. Dans l'entretien qui suit, il parle de sa saison et de son avenir en Egypte et se prononce aussi sur la CAN que les Etalons vont bientôt aborder.

Quel est l'objet de votre présence actuelle au Faso ?


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Je reviens des matchs que j'ai disputés avec l'équipe nationale en France lors des récentes journées FIFA contre le Mali et face à la Guinée. Après le match, je suis revenu ici pour un problème de visa car nous qui sommes en Egypte, il nous faut revenir ici pour prendre le visa avant de partir pour le regroupement en France.

C'est tellement fatiguant. A cause du visa, je suis arrivé en France le vendredi à 7h00 alors qu'on avait match à 16h00. J'étais vraiment fatigué. Donc de retour ici, j'en ai profité pour voir ma famille avant de repartir pour l'Egypte.

Comment les choses se passent pour vous en club en Egypte ?

Ca va mieux. Chaque saison, je fais le maximum pour mon club et cette année j'ai bien commencé encore. La preuve en est que je suis à quatre buts en six matchs. Pour un milieu défensif je ne pouvais pas espérer mieux même si mon club n'est pas bien positionné dans le classement pour le moment.

Est-ce la facette de buteur de Mohamed Koffi que nous sommes en train de découvrir cette saison?

Là, c'est vrai. Cette année je me suis fixé pas mal d'objectif dans ma tête car j'ai envie de changer d'air. Cela fait six ans et demi que je suis en Egypte. J'avais voulu quitter auparavant mais ma mère me mettait la pression de rester et là, ça fait maintenant six années et demi que je suis là.

Maintenant j'ai pris la ferme résolution de quitter ; c'est pourquoi je me prépare bien. J'ai bien entamé le championnat et d'ici le mercato je verrai si je trouverai un nouveau point de chute.

Après la qualification, quelle ambiance a régné dans votre premier regroupement de préparation pour la CAN ?

Franchement, l'ambiance était bonne. Tout le monde était content et conscient de l'ampleur de la tâche qui nous attend. On a fait le tirage et nous nous retrouvons dans la même poule que la Côte d'Ivoire qui est une formation à prendre au sérieux car c'est une grande nation de football.


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Il ne faut pas aussi oublier le Soudan qui est en train de remonter dans le monde du football et également l'Angola qui ne se laissera pas conter. Le groupe est jouable. En France nous avons longuement discuté là-dessus car cette CAN qui arrive est une compétition taillée sur mesure pour le Burkina.

On pourra même aller jusqu'au bout car Dieu a déjà éliminé pour nous des grandes nations comme l'Egypte, le Cameroun, l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Nigeria.

Les favoris sont la Côte d'Ivoire et le Ghana et dans la moindre mesure le Sénégal qui revient à son meilleur niveau. Mais le Burkina aura aussi son mot à dire dans cette CAN. Nous en sommes conscients et nous nous préparons en conséquence.

Aujourd'hui tout le monde croit en nos chances. Ce n'est pas comme les autre CAN où les gens spéculaient pour savoir si le Burkina allait franchir le premier tour. Notre prière, c'est voir les demi-finales et pourquoi pas lutter pour la coupe.

Il y a un certain nombre de cadres de l'équipe qui, par manque de clubs, seront mis à l'écart par le coach. Cette décision n'a-t-elle pas marqué le groupe ?

Dans les Etalons nous formons une grande famille car cela fait bientôt quatre ans que nous travaillons avec Duarte. Quand nous sommes en club, nous sommes pressés de venir nous retrouver en équipe nationale. Aujourd'hui, certains se retrouvent sans club mais ce n'est pas par manque de talent mais plutôt la chance.

L'entraîneur a évoqué leur nom et ce sont vraiment des cadres de l'équipe nationale. Nous aurions aimé aller ensemble à la CAN avec ces joueurs pour continuer à entretenir la même ambiance en Guinée Equatoriale.

Mais Duarte est le coach et le seul maître et il sait ce qu'il fait. Il a pour habitude de nous dire que s'il perd c'est lui qui endosse la responsabilité et s'il y a victoire c'est à l'honneur des joueurs.

Cette décision touche le moral de tout le monde mais ce n'est pas la fin du monde. Il faut toujours se remettre au travail, la CAN n'est pas encore arrivée et le coach peut toujours changer d'avis.


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Sentez-vous que l'équipe a pris conscience de l'échec de la CAN 2010 en Angola?

C'est une expérience qui nous a beaucoup fait mal nous les joueurs. Les supporters étaient certes fâchés mais nous l'étions plus.

Ca fait de la promotion de jouer la CAN et se retrouver en demi-finale, voire en finale car les recruteurs ont les yeux rivés sur vous et cela fait monter ta cote en club. Cela nous offre encore plus de visibilité.

L'élimination précoce en Angola nous a fait perdre beaucoup de chose qu'on ne pourra plus rattraper. Mais cette CAN nous offre l'opportunité de nous repentir.

Quand on se rappelle du match contre le Ghana, on voit que c'est par nos propres erreurs qu'on a perdu la qualification. On pouvait gérer le nul pour se qualifier mais les faits du match nous ont enseignés et nous ne répèterons plus les mêmes erreurs.

Votre polyvalence ne vous joue-t-elle pas par moment des tours? On en veut pour exemple votre positionnement comme latéral droit lors du match en Gambie.

Duarte est le coach, il me connaît bien et il a une bonne vision de mon talent et de mes aptitudes. Je suis un joueur polyvalent dès le bas âge, je peux évoluer à n'importe quelle position sur le terrain hormis dans les buts.

Par moment en club on m'utilise souvent comme milieu défensif, parfois offensif et même stoppeur sinon même couloir droit. Tout dépend du système qu'on veut mettre en place.

En club, nous jouons en 3-5-2 et comme j'occupe le couloir, je suis à la fois offensif et défensif. C'est peut-être cela que Duarte a vu pour me positionner arrière droit. S'il m'utilise à ce poste c'est parce qu'il a des problèmes. Il a causé avec moi et je n'ai pas refusé car par moment je joue à ce poste en club.

Mais jouer latéral droit n'est jamais facile car il y a des repères à prendre et c'est un poste qui demande beaucoup d'aptitude comme être agressif sans être violent et apporter aussi offensivement.
Comment se sent Mohamed Koffi à moins de deux mois de la CAN ?

Très bien. Je suis pressé pour entamer cette CAN. Angola 2010 a été un petit échec pour moi car je voulais montrer mon talent et défendre les couleurs du Burkina mais je n'ai pas eu la chance de le faire.

Je n'ai eu qu'un quart d'heure de jeu sinon même moins. Mais pour cette CAN je donnerai encore le maximum pour aider les Etalons à franchir le premier tour. Souvent en club je travaille plus que les autres car je reste faire des travaux spécifiques après les entraînements.

Cette CAN ne sera pas facile et si j'ai la chance de pouvoir la commencer, il faudrait que je sois au top pour donner le maximum de moi-même. Donc je suis prêt dans la tête et prêt également dans les jambes.