Nouvel entraîneur des Etalons: Put, Troussier ou Duarte?
DIMANCHE, 18 MARS 2012 15:50 MORIN YAMONGBÈ
Suite à son plébiscite à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF) en tant que candidat unique à la succession de Zambendé Théodore Sawadogo, alors qu’il s’apprête à entrer officiellement dans ses fonctions, le colonel Sita Sangaré fait face à des priorités. Parmi celles-ci figure indubitablement le choix du nouveau sélectionneur des Etalons.
Le recrutement du Belge Paul Put? Le retour du Français Philippe Troussier qui a amené les Etalons en demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations (Can 98)? Où tout simplement le maintien de Paulo Duarte, désavouant ainsi le précédent bureau fédéral qui a annoncé publiquement que le contrat du sélectionneur portugais des Etalons qui arrive à terme le 31 mars prochain «ne sera pas reconduit»?
Un dossier chaud parmi tant d’autres sur lequel le tout nouveau président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le colonel Sita Sangaré devra se pencher dès son installation, c’est bien celui de l’entraineur des Etalons. Il faut rappeler qu’au lendemain de la CAN Gabon-Guinée Equatoriale 2012 durant laquelle les Etalons n’ont pas mieux fait que de rentrer à la maison dès la fin du premier tour après avoir enregistré trois défaites pour autant de matchs, le comité exécutif de la FBF présidé en son temps par Zambendé Théodore Sawadogo avait décidé de ne pas reconduire le sélectionneur portugais, Paulo Duarte, à la tête de l’équipe nationale du Burkina Faso, vu que son contrat arrive à expiration le 31 mars 2012.
Pourtant, il y a urgence en la demeure, les phases éliminatoires de la coupe du monde 2014 débutant en juin prochain, suivies de celles de la CAN 2013 en septembre. La nouvelle équipe fédérale est consciente qu’il faut vite se mettre à la tâche et trouver un technicien qui soit en mesure d’impulser une nouvelle dynamique aux Etalons, dans un nouvel environnement où la combativité sera reine. Il s’agit donc pour le colonel Sita Sangaré et ses collaborateurs de faire le choix qui sied. A ce sujet des noms circulent, allant des plus douteux aux plus sérieux.
Dans un premier temps, il a été question du Français, Philippe Bernard Troussier. Le «sorcier blanc» était effectivement sur les tablettes des responsables du foot burkinabè, et même que des contacts ont été noués. Mais l’homme a posé des conditions difficiles à accepter par le Burkina. En effet, conseiller technique de la Fédération chinoise de football où il est, sans doute, grassement rémunéré, Philippe Troussier accepte d’être auprès des Etalons, mais uniquement aux dates FIFA. Dans la situation actuelle où le groupe a besoin de se faire une âme de gagneur, ce choix, sous cette condition risque de se révéler périlleux pour le Burkina. La piste Troussier visiblement écartée, ces temps-ci, c’est le nom du technicien belge, Paul Put qui revient dans les spéculations. Ce dernier est depuis un bon bout de temps au Burkina où l’on aperçoit sa silhouette sur des terrains d’entrainements de clubs et même dans les stades, lors de matchs officiels et amicaux. Excellente initiative que celle de l’ancien entraineur des Scorpions de Gambie entre 2008 et 2011.
Toutefois, le technicien qui a fait les beaux jours de Mouscron et Lierse dans le championnat belge est précédé d’une sulfureuse réputation. En effet, Paul Put a été reconnu coupable et condamné, selon plusieurs sites d’informations sportives, pour avoir truqué des matchs de la saison 2004-2005 en Belgique. Ce qui pourrait bien être compromettant pour l’homme qui aspire à être le coach de l’équipe nationale du «Pays des hommes intègres», si celui-ci tient à une certaine image. Du reste, quel respect les joueurs auront pour un entraineur peu exemplaire? Et revoici le technicien portugais Paulo Duarte. Certes, il n’a pas réussi à amener les Etalons au deuxième tour des CAN 2010 et 2012. Mais en avait-il réellement les moyens face à des footballeurs qui manquaient de cohésion au sein d’un groupe miné par des querelles intestines et des comportements égoïstes de certains joueurs qui se sont «starifiés»? D’aucuns diront, à raison que c’était à lui de créer l’esprit de famille et surtout de compétition dans l’équipe. Mais, l’œuvre humaine est toujours perfectible. Du reste, le Portugais, nonobstant ses défauts, a l’avantage de connaitre ses joueurs. Mieux, il aura réalisé à chaque fois un bon parcours en phases éliminatoires. Dans cette période où les Etalons sont à la croisée des chemins, sans être, le Alassane Dramane Ouattara du peuple ivoirien (ADO, la solution), Duarte pourrait bien être «la solution» pour les Etalons. Pourvu que les rôles soient bien définis afin qu’il sache désormais qui est l’employeur et l’employé.
De ce fait, il ne doit plus se comporter comme à ses débuts où il agissait à sa guise, couvert du parapluie du ministère des Sports et des Loisirs en son temps. Il n’y a pas de mal à porter son choix sur Paulo Duarte. A moins d’opter pour une autre voie plus radicale, celle d’un technicien local. Et là c’est un autre registre qui nécessite également d’autres dispositions. Les sélectionneurs locaux de qualité, ce n’est certainement pas ce qui manque au Faso. Il suffit de leur faire confiance et qu’en retour, eux-mêmes se donnent une étoffe et surtout de la crédibilité. Tout compte fait, la fédération est constituée de membres rôdés, bien connaisseurs des arcanes du football pour être en mesure de dénicher le meilleur technicien pour les Etalons. A l’heure du bilan, seuls Sita Sangaré et ses collaborateurs répondront de leur choix.