« Enfant béni du Burkina », « maître du cuir », « métronome du jeu burkinabè ». Les qualificatifs ne manquent plus pour désigner le milieu de terrain des Etalons. A juste titre, certains le qualifient de « pilier solide » de l’équipe nationale du Burkina Faso. Face au Togo, en quarts de finale de la CAN qui se joue actuellement en Afrique du Sud, Jonathan Pitroipa n’a pas voulu faire mentir ceux qui lui dédient le titre du meilleur joueur des Etalons.
A la 105e minute, alors que son équipe était en mal face à un Togo qui poussait, « Pit », selon ses proches, offre la qualification au Burkina en inscrivant un but de la tête. Après avoir atteint ce stade de la compétition alors qu’ils ne l’avaient pas prévu, Jonathan Pitroipa indique dans cette interview que le Onze national du Burkina rêve de tout surtout de remporter la CAN. « Nous ne nous fixons plus de limites dans cette CAN et nous allons tout donner », a-t-il indiqué. Lisez plutôt !
Lefaso.net : Comment as-tu passé la nuit après avoir qualifié le Burkina pour la demi-finale de la CAN ?
Jonathan Pitroipa : C’est tout le groupe qui a délivré le peuple burkinabè. Si on a pu tenir jusqu’à la 105e minute, c’est grâce à l’effet de groupe. Seulement Dieu a choisi cet instant de me faire marquer car ce n’était pas évident pour moi de marquer un but à cette heure du match. Heureusement que tout s’est très bien passé. La nuit a été courte parce que nous sommes rentrés tard et n’avons pas bien dormi. Mais la victoire compense la fatigue. Elle permet même de mieux récupérer. A l’heure où je vous parle, on ne sent plus la fatigue et on se prépare pour la demi-finale.
A la 105e minute, tu as inscrit le but libérateur pour le Burkina. A quoi as-tu pensé lorsque tu as vu le public au stade jubiler parce que tu venais de marquer un but ?
Lorsque j’ai marqué le but, j’ai pensé à ma famille, à ma copine qui, même loin de moi, m’ont toujours soutenu. J’ai surtout pensé à la maman qui m’avait dit d’y croire et que les choses allaient marcher mieux. Quand j’ai vu la balle au fond des filets, je me suis dit que nous étions à deux doigts de la demi-finale et j’ai demandé aux coéquipiers qu’on devait jouer en évitant de prendre un but. Parce qu’on était en train de faire de très bonnes choses ensembles.
Comme vous l’avez remarqué, bien que le Togo ait essayé d’égaliser, nous n’avons pas paniqué et cela démontre bien que le groupe travaille réellement ensemble. Nous avons fait beaucoup de progrès et amélioré notre niveau de jeu. Cela est très important pour la suite de la compétition. Il nous reste maintenant à préparer notre match contre le Ghana parce que cette rencontre ne sera pas facile vu que nous n’avons que deux jours de récupération. Mais fort heureusement pour nous que tout se passe dans la tête. Il suffit d’y croire et tout ira bien.
Les deux derniers matchs du Burkina ont été éprouvants physiquement. Disposes-tu encore de ressources pour les matchs à venir ?
Après une victoire, on a toujours une force mentale qui nous permet d’affronter les prochains matchs. Le fait d’avoir gagné hier fait que j’ai l’impression d’avoir joué pendant 90 minutes. C’est certain qu’on ressent la fatigue dans les jambes mais mentalement elle est déjà passée. Nous avons encore un jour pour récupérer. Je pense donc que d’ici mercredi nous aurons les ressources nécessaires qui vont nous permettre de tenir même plus de 130 minutes face au Ghana. Car nous ne nous fixons plus de limites. Nous allons tout essayer. Si les choses marchent comme prévu, l’aventure se poursuivra pour nous. Pour cette CAN, nous nous étions dit qu’il fallait tout donner parce que cela faisait longtemps que le peuple burkinabè attendait cela. Et nous avons voulu faire quelque chose qui allait rester dans les mémoires.
Quelle réaction t’a le plus marqué après la qualification du Burkina Faso pour la demi-finale ?
C’est grâce au soutien de tout le peuple burkinabè que nous avons atteint ce stade de la compétition. J’en profite pour remercier le ministère des Sports et des Loisirs et la Fédération burkinabè de football qui abattent un boulot satisfaisant parce que, comme tout le monde l’a vu, l’organisation cette année a été très bien menée. Nous n’avons pas eu de problèmes. Et cela nous permet d’être concentrés pour les matchs parce qu’on n’est plus là à se poser des questions d’ordre organisationnel. Je souhaite donc que cette organisation se poursuive même après la CAN parce qu’il le faut si l’on veut que le Burkina Faso devienne une véritable grande nation de football en Afrique.
Je remercie également ma famille qui m’a toujours soutenu. Son soutien me permet d’être fort psychologiquement et m’évite de craquer dans certaines situations. Parce que les gens semblent ignorer souvent que si tu n’es pas bien dans ta peau, tu ne peux pas être performent sur le terrain. Leurs réactions peuvent déstabiliser un joueur et cela va se ressentir dans le jeu parce que je reste convaincu qu’on ne perd pas soudainement l’envie de jouer au football surtout quand elle est innée.
Les quarts de finale se sont joués le jour de l’anniversaire du chef de l’Etat. A-t-il téléphoné au groupe ? Si oui, que vous a-t-il dit ?
J’étais au contrôle de dopage. Mais j’ai appris qu’il a laissé un message pour tout le groupe. Avant le début du match, nous nous étions donné pour objectif de lui offrir ce cadeau le jour de son anniversaire. Parce que cela devait faire un moment qu’il attendait qu’on franchisse cette étape. Nous avons donc voulu gagner ce match pour lui et j’espère qu’il est fier de nous. A notre niveau, nous le remercions également pour ce qu’il fait pour nous, pour le sport et nous espérons qu’il continuera à nous soutenir. Car nous ferons de notre mieux pour lui faire plaisir.
La demi-finale de la CAN mettra aux prises à Nelspruit le Burkina au Ghana. Comment vois-tu ce match ?
Ce match sera très difficile. Mais nous avons notre chance tout comme eux mais il faut qu’on y croit et qu’on se dise que le Ghana, bien que les joueurs soient techniquement très forts, peut être vaincu. Car notre force est la solidarité de notre groupe. Le fait qu’on travaille ensemble peut nous permettre de faire de notre mieux. Et cela nous permettra de franchir le cap de la demi-finale.
Quelles sont les perspectives de Jonathan Pitroipa après la CAN ?
Je me concentre pour le moment pour mon club. J’ai un contrat en cours toujours à Rennes. Je ne peux que continuer à bien travailler pour aller le plus loin possible. Car je veux m’améliorer davantage bien que mon jeu ait déjà évolué. Nous essayons d’avoir des titres parce qu’avec Rennes, cela fait un bout de temps qu’on côtoie le haut niveau sans pouvoir l’atteindre. Mais je crois que ce sera chose faite cette année. Car j’espère que nous allons remporter la coupe de la Ligue cette année. J’espère aussi que nous serons classés parmi les 5 premiers clubs du championnat national afin de pouvoir jouer la coupe d’Europe. Si nous réalisons cela, ce sera une saison satisfaisante pour moi et pour tout le groupe rennais dont l’entraineur qui fait tout pour que nous allions très loin. On verra la suite après.
Jacques Théodore Balima, envoyé spécial
Lefaso.net
A la 105e minute, alors que son équipe était en mal face à un Togo qui poussait, « Pit », selon ses proches, offre la qualification au Burkina en inscrivant un but de la tête. Après avoir atteint ce stade de la compétition alors qu’ils ne l’avaient pas prévu, Jonathan Pitroipa indique dans cette interview que le Onze national du Burkina rêve de tout surtout de remporter la CAN. « Nous ne nous fixons plus de limites dans cette CAN et nous allons tout donner », a-t-il indiqué. Lisez plutôt !
Lefaso.net : Comment as-tu passé la nuit après avoir qualifié le Burkina pour la demi-finale de la CAN ?
Jonathan Pitroipa : C’est tout le groupe qui a délivré le peuple burkinabè. Si on a pu tenir jusqu’à la 105e minute, c’est grâce à l’effet de groupe. Seulement Dieu a choisi cet instant de me faire marquer car ce n’était pas évident pour moi de marquer un but à cette heure du match. Heureusement que tout s’est très bien passé. La nuit a été courte parce que nous sommes rentrés tard et n’avons pas bien dormi. Mais la victoire compense la fatigue. Elle permet même de mieux récupérer. A l’heure où je vous parle, on ne sent plus la fatigue et on se prépare pour la demi-finale.
A la 105e minute, tu as inscrit le but libérateur pour le Burkina. A quoi as-tu pensé lorsque tu as vu le public au stade jubiler parce que tu venais de marquer un but ?
Lorsque j’ai marqué le but, j’ai pensé à ma famille, à ma copine qui, même loin de moi, m’ont toujours soutenu. J’ai surtout pensé à la maman qui m’avait dit d’y croire et que les choses allaient marcher mieux. Quand j’ai vu la balle au fond des filets, je me suis dit que nous étions à deux doigts de la demi-finale et j’ai demandé aux coéquipiers qu’on devait jouer en évitant de prendre un but. Parce qu’on était en train de faire de très bonnes choses ensembles.
Comme vous l’avez remarqué, bien que le Togo ait essayé d’égaliser, nous n’avons pas paniqué et cela démontre bien que le groupe travaille réellement ensemble. Nous avons fait beaucoup de progrès et amélioré notre niveau de jeu. Cela est très important pour la suite de la compétition. Il nous reste maintenant à préparer notre match contre le Ghana parce que cette rencontre ne sera pas facile vu que nous n’avons que deux jours de récupération. Mais fort heureusement pour nous que tout se passe dans la tête. Il suffit d’y croire et tout ira bien.
Les deux derniers matchs du Burkina ont été éprouvants physiquement. Disposes-tu encore de ressources pour les matchs à venir ?
Après une victoire, on a toujours une force mentale qui nous permet d’affronter les prochains matchs. Le fait d’avoir gagné hier fait que j’ai l’impression d’avoir joué pendant 90 minutes. C’est certain qu’on ressent la fatigue dans les jambes mais mentalement elle est déjà passée. Nous avons encore un jour pour récupérer. Je pense donc que d’ici mercredi nous aurons les ressources nécessaires qui vont nous permettre de tenir même plus de 130 minutes face au Ghana. Car nous ne nous fixons plus de limites. Nous allons tout essayer. Si les choses marchent comme prévu, l’aventure se poursuivra pour nous. Pour cette CAN, nous nous étions dit qu’il fallait tout donner parce que cela faisait longtemps que le peuple burkinabè attendait cela. Et nous avons voulu faire quelque chose qui allait rester dans les mémoires.
Quelle réaction t’a le plus marqué après la qualification du Burkina Faso pour la demi-finale ?
C’est grâce au soutien de tout le peuple burkinabè que nous avons atteint ce stade de la compétition. J’en profite pour remercier le ministère des Sports et des Loisirs et la Fédération burkinabè de football qui abattent un boulot satisfaisant parce que, comme tout le monde l’a vu, l’organisation cette année a été très bien menée. Nous n’avons pas eu de problèmes. Et cela nous permet d’être concentrés pour les matchs parce qu’on n’est plus là à se poser des questions d’ordre organisationnel. Je souhaite donc que cette organisation se poursuive même après la CAN parce qu’il le faut si l’on veut que le Burkina Faso devienne une véritable grande nation de football en Afrique.
Je remercie également ma famille qui m’a toujours soutenu. Son soutien me permet d’être fort psychologiquement et m’évite de craquer dans certaines situations. Parce que les gens semblent ignorer souvent que si tu n’es pas bien dans ta peau, tu ne peux pas être performent sur le terrain. Leurs réactions peuvent déstabiliser un joueur et cela va se ressentir dans le jeu parce que je reste convaincu qu’on ne perd pas soudainement l’envie de jouer au football surtout quand elle est innée.
Les quarts de finale se sont joués le jour de l’anniversaire du chef de l’Etat. A-t-il téléphoné au groupe ? Si oui, que vous a-t-il dit ?
J’étais au contrôle de dopage. Mais j’ai appris qu’il a laissé un message pour tout le groupe. Avant le début du match, nous nous étions donné pour objectif de lui offrir ce cadeau le jour de son anniversaire. Parce que cela devait faire un moment qu’il attendait qu’on franchisse cette étape. Nous avons donc voulu gagner ce match pour lui et j’espère qu’il est fier de nous. A notre niveau, nous le remercions également pour ce qu’il fait pour nous, pour le sport et nous espérons qu’il continuera à nous soutenir. Car nous ferons de notre mieux pour lui faire plaisir.
La demi-finale de la CAN mettra aux prises à Nelspruit le Burkina au Ghana. Comment vois-tu ce match ?
Ce match sera très difficile. Mais nous avons notre chance tout comme eux mais il faut qu’on y croit et qu’on se dise que le Ghana, bien que les joueurs soient techniquement très forts, peut être vaincu. Car notre force est la solidarité de notre groupe. Le fait qu’on travaille ensemble peut nous permettre de faire de notre mieux. Et cela nous permettra de franchir le cap de la demi-finale.
Quelles sont les perspectives de Jonathan Pitroipa après la CAN ?
Je me concentre pour le moment pour mon club. J’ai un contrat en cours toujours à Rennes. Je ne peux que continuer à bien travailler pour aller le plus loin possible. Car je veux m’améliorer davantage bien que mon jeu ait déjà évolué. Nous essayons d’avoir des titres parce qu’avec Rennes, cela fait un bout de temps qu’on côtoie le haut niveau sans pouvoir l’atteindre. Mais je crois que ce sera chose faite cette année. Car j’espère que nous allons remporter la coupe de la Ligue cette année. J’espère aussi que nous serons classés parmi les 5 premiers clubs du championnat national afin de pouvoir jouer la coupe d’Europe. Si nous réalisons cela, ce sera une saison satisfaisante pour moi et pour tout le groupe rennais dont l’entraineur qui fait tout pour que nous allions très loin. On verra la suite après.
Jacques Théodore Balima, envoyé spécial
Lefaso.net