S’il ya un joueur qui a animé le championnat burkinabè ces cinq dernières années, c’est bien l’ex joueur de l’ASFA-Y, Ocansey Mandela. Meilleur joueur de l’année de l’AJSB, meilleur buteur du championnat burkinabè, il a laissé des empreintes indélébiles à travers ses titres individuels récoltés. Actuellement sociétaire de la formation ivoirienne du Sewé sport de San Pedro, le petit lutin burkinabè est resté intact dans ses productions. Qualifié pour la phase de poule de la champions league africaine dont il a été l’un des grands acteurs, Ocansey Mandela, joint au téléphone, a accepté nous ouvrir son cœur.
Comment se passe la saison d’Ocansey Mandela ?
Dans l’ensemble ça se passe bien. Je suis titulaire avec quatre réalisations depuis le debut de la saison. J’ai deux buts en champions league africaine inscrits contre la formation soudanaise d’Al Hilal. Je suis très content parce que mon objectif de disputer la phase de poule de cette compétition continentale avec le Sewé sport est atteint. J’ai même revu cet objectif à la hausse. Maintenant je veux disputer au moins les demi-finales, voire, remporter le titre de champion d’Afrique.
Comment s’est passé votre intégration ?
Je n’ai jamais vu une équipe comme le Sewé sport. J’ai eu la chance de tomber sur des coéquipiers très gentils. L’accueil a été correct. J’ai été bien adopté. J’ai l’impression que je suis dans ce club, il ya 5 ou 6 ans. Le président, bien qu’il soit à chaque fois entre deux avions, s’arrange pour être proche de nous. C’est vraiment super.
Est-ce vrai que vous êtes le joueur le mieux payé du championnat ivoirien avec un émolument de 600 000 FCFA le mois ?
C’est ce que j’ai appris. Mais en toute sincérité, je ne peux pas vous le confirmer parce que je ne sais pas ce que les autres gagnent. Ce qui est sûr, je suis bien traité et je gagne bien ma vie. Mon salaire tombe régulièrement.
Dites-nous comment s’est passé pour que vous vous retrouviez au Sewé ?
Si vous vous rappelez, le Sewé sport était à Ouagadougou il y a deux ou quatre ans pour un match d’une campagne africaine contre l’USFA. Il se trouvait que l’ASFA-Y où j’étais devait, elle aussi, disputer un match contre une équipe gabonaise le lendemain. Les dirigeants du Sewé ont suivi le match où j’ai marqué deux buts. Tout est parti de là et les choses sont allées très vite.
Beaucoup n’ont pas compris que vous puissiez laisser des équipes maghrébines et même européennes pour vous retrouver au Sewé ?
Tout simplement parce que les conditions que me proposaient le Sewé étaient meilleures que les autres. J’avais encore des propositions mais à cause de la champions league que je devais disputer avec le Sewé, j’ai préféré continuer l’aventure avec ce club avec la ferme intention de donner le meilleur de moi et de laisser venir les choses.
Vous confirmez donc que vous avez des contacts ?
Oui. En Afrique et en Europe. Présentement je suis en train de discuter avec mon président pour voir la faisabilité.
Aviez-vous des nouvelles de l’ASFA-Y ?
De temps à autre. J’ai appris tout dernièrement qu’elle a gagné l’EFO et qu’elle occupe la première place au classement.
Selon vous, qu’est-ce qui empêche l’ASFA-Y de décoller en champions league africaine pour afin atteindre les matchs de poule ?
Je pense que c’est le moment qui n’est pas encore arrivé. Sinon il ya quand même pas mal d’efforts qui sont faits pour atteindre cet objectif. Mais comme c’est Dieu qui décide, je dirais à l’ASFA-Y de s’armer de courage et de rester solidaire. Cela viendra avec le temps.
Ne pensez-vous pas que le manque de moyens financiers y est aussi pour quelque chose ?
C’est parce que ça ne marche pas que l’on voit tout cela. Sinon j’ai joué dans ce club et j’ai vu les moyens que les dirigeants mobilisent et, pour payer des joueurs et, pour respecter leurs engagements vis-à-vis des joueurs. Il faut reconnaitre aussi que l’ASFA-Y n’a jamais eu la chance dans cette compétition. A chacune des éditions, elle tombe souvent d’entrée sur de grosses cylindrées. Et vous conviendrez avec moi que ce n’est pas aisé pour elle parce qu’elle y va le plus souvent sans compétition dans les jambes parce que le championnat n’avait pas démarré.
Quel jugement portez-vous sur le niveau du championnat ivoirien par rapport à celui burkinabè ?
Je dirai d’emblée qu’en Côte d’Ivoire, il ya plus de moyens mis dans le football qu’au Burkina Faso et je vous laisse imaginer le reste. Aussi, le championnat ivoirien est plus engagé et un peu plus technique que celui burkinabè. N’empêche que je reconnaisse que le niveau du championnat burkinabè est bon contrairement à ce que pensent certains. J’ai autant plus de respect pour ce championnat parce que c’est de là-bas que tout a commencé pour moi.
Comment avez-vous trouvé les Etalons à la CAN ?
On avait une très bonne équipe. Et je suis sûr que si on n’avait pas eu de blessé comme Alain, si on avait eu un peu plus de temps de récupération comme notre adversaire de la finale, les choses se seraient passées autrement. A cela, il faut ajouter le facteur chance qui nous a fauché compagnie lors de l’ultime match. Mais je suis fier de cette deuxième place malgré les présences de pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Zambie etc.
Votre cœur battait pour quelle équipe le jour de la demi-finale entre le Burkina et le Ghana ?
(Rires) J’ai suivi le match et j’étais heureux de voir déjà ces deux pays arriver à ce stade de la compétition. Mais en toute sincérité, je priais pour que le Burkina gagne parce que j’ai défendu les couleurs de ce pays et je serai appelé à le faire dans l’avenir.
Qu’aviez-vous ressenti à voir votre ex coéquipier de l’ASFA-Y, Solomon Asante, disputer cette rencontre de demi-finale ?
J’étais très content pour lui. Lui joue au TP Mazembé et a eu la chance d’être appelé pour cette CAN. Avant la demi-finale, nous nous sommes parlé et je lui avais dit que le Burkina allait gagner et lui ne jurait que sur la victoire du Ghana. Finalement c’est moi qui ai eu raison.
Ocansey pense qu’il avait sa place dans cette équipe des Etalons ?
Je ne peux rien dire là-dessus. Je suis sûr que si on me donnait ma chance, j’allais prouver.
Le Burkina peut-il compter sur vous pour les compétitions à venir ?
J’ai opté de porter les couleurs du Burkina et il peut compter sur moi pour les échéances futures si j’ai la chance d’être convoqué. Je sais que beaucoup de Burkinabè me font confiance et je viendrais si l’occasion se présente pour les prouver qu’ils n’ont pas tort.
Comment se porte la famille Ocansey si l’on sait que vous avez eu une fillette avec une burkinabè ?
Ma fille et ma femme vont bien. A cause de mes multiples déplacements, je n’ai pas voulu prendre le risque de les amener avec moi en Côte d’Ivoire. Mais je serai à côté d’eux au Burkina dans le mois de juin. Je profite de vos colonnes pour dire un grand merci à tout le peuple burkinabè qui a fait de moi ce que je suis. Je l’assure que je suis là pour lui et que si on me donne la chance de venir en équipe nationale, je viendrais lui faire plaisir.