Sangaré président de la Fédération burkinabè de football : «Le Burkina a été aussi victime d’erreurs d’arbitrage»
«J’ai d’excellents rapports avec Raouraoua» «Halilhodzic aurait pu lui aussi être expulsé»
Le président de la Fédération burkinabè de football, Sita Sangaré, s’est exprimé vendredi en fin d’après-midi au Buteur. Le premier responsable du football burkinabé a répondu à nos questions concernant l’arbitrage et l’accueil froid réservé à la délégation algérienne. Pour Sangaré, les Algériens n’ont pas à crier au scandale.
On aimerait vous poser quelques questions à propos du match Burkina Faso-Algérie…
Enchanté. Je suis prêt à répondre à vos questions. Allez-y…
Quelles sont les conclusions que vous avez tirées, après la victoire des Etalons face aux Fennecs ?
Je suis très content, tout d’abord, de la victoire qu’on a remportée. Comme tout match de football, notamment un barrage pour la Coupe du monde, il fallait s’attendre à ce que la tâche des deux équipes soit difficile. Elles se sont battues sur le terrain et le destin a voulu que ce soit le Burkina Faso qui remporte cette rencontre.
Tout le monde en Algérie, dirigeants, joueurs, entraîneurs et même supporters, conteste le penalty sifflé en votre faveur et ayant ramené le troisième but. Qu’en dites-vous ?
Je pense qu’à bien regarder le match, on verra que nous aussi, nous avons le droit de nous plaindre de l’arbitrage. S’il y a bien une sélection qui peut se plaindre de l’arbitrage, c’est bien le Burkina Faso. Vous avez tous vu durant la dernière CAN à quel point nous en avions souffert. L’arbitre tunisien (Slim Jdidi, ndlr), qui avait dirigé Burkina Faso-Ghana, voulait à tout prix que le Ghana soit en finale, mais Dieu en a décidé autrement. Cela dit, ce ne sont pas les arbitres qui sont en attaque pour marquer des buts.
Cependant, même la presse a critiqué l’arbitre zambien de la rencontre…
Oui, je sais que la presse algérienne l’a critiqué. Je pense que les critiques ont dépassé le cadre sportif. A mon avis, les confrères algériens s’adonnent à un jeu dangereux. Il faut bien analyser le match. Nos deux premiers buts marqués ne souffrent d’aucune contestation, mais pour ce qui est du penalty, de la place où j’étais assis en compagnie de Son Excellence l’Ambassadeur d’Algérie au Burkina Faso, j’ai vu la faute. Il y avait bel et bien une main du défenseur algérien à l’intérieur de la surface de réparation. En plus de ça, c’est l’arbitre assistant qui a signalé la faute, avant que l’arbitre central ne décide d’accorder le penalty. Je pense que le juge assistant était bien placé pour voir.
Les spécialistes pensent que ce match était trop grand pour le Zambien Janny Sikazwe. Quel est votre avis ?
Je peux vous dire que pour ce match, il aurait pu y avoir un autre arbitre, car l’arbitre zambien est très jeune, sachant surtout que c’est un barrage pour la Coupe du monde. Sur ce point, je peux être d’accord avec vous. J’ajoute un autre point important.
Lequel ?
Le sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic, aurait pu être expulsé par l’arbitre. Je pense que ce dernier s’est montré très tolérant à l’encontre de votre entraîneur qui a passé son temps à gesticuler tout au long de la rencontre, en quittant la zone technique à maintes reprises. Même vos remplaçants, qui étaient derrière le but du Burkina Faso, ont passé leur temps à déconcentrer notre gardien de but, mais l’arbitre ne les a pas expulsés.
Il y a eu aussi un penalty non sifflé par l’arbitre, suite à une faute sur Feghouli en première mi- temps…
Revoyez le match et faites votre constat. Peut-être que l’arbitre a jugé qu’il n’y avait pas faute. Les joueurs algériens simulaient des fautes sans pour autant être avertis par l’arbitre. Moi, je vous dis que le penalty qui a ramené le troisième but du Burkina Faso est valable. Permettez-moi aussi d’ajouter que l’arbitre de la rencontre s’est montré très indulgent envers vos joueurs, alors que beaucoup d’entre eux méritaient des cartons. Il a pris des décisions que nous respectons. Vous savez, même si c’est tout le monde qui donne son avis, le plus important est celui de l’arbitre.
Comment voyez-vous le match retour ?
Tout d’abord, permettez-moi de m’adresser aux journalistes algériens. Ce n’est pas la peine d’amplifier les choses. Ce n’est qu’un match de football. Ici au Burkina Faso, des amis sont venus me voir pour me dire ce qui est écrit à Alger par les confrères algériens qui nous promettent l’enfer. C’est vraiment désolant car nous avons été très accueillants envers nos amis et frères algériens. Le peuple burkinabè est un peuple accueillant, on n’a jamais eu de problème sur ce plan. Le métier de journaliste est un métier noble. Il faut que les journalistes algériens comprennent que les Etalons ont remporté le match sur le terrain et que l’équipe algérienne doit se battre sur le terrain au match retour pour nous battre. C’est un match qui se déroule sur le terrain, c’est tout. Je me demande pourquoi on crée des problèmes alors que les deux pays se trouvent sur le même continent. Moi, personnellement, j’ai d’excellents rapports avec votre président, Mohamed Raouraoua. Les deux fédérations ont d’excellents rapports. Du coup, la presse algérienne doit contribuer à ce que les relations entre les deux pays restent bonnes.
Qu’en est-il du match en lui-même ?
Nous viendrons à Alger pour nous qualifier. Nous allons démontrer à nos amis algériens que notre victoire ne souffre d’aucune contestation. La meilleure preuve, c’est le terrain. Nous devons prouver à Alger. Nous sommes sereins et confiants pour le match retour. Nous allons nous battre jusqu’au bout.
Les Algériens estiment que l’accueil qui leur a été réservé a été plutôt froid, avec surtout l’obligation faite à tous les joueurs de passer par le scanner et satisfaire aux formalités biométriques. Qu’avez-vous à répondre ?
Je suis vraiment surpris. Celui qui a dit ça est vraiment malhonnête. Je me demande en quoi le passage par le scanner serait humiliant. Je suis colonel dans les forces armées et ces mesures sont juste une mesure sécuritaire de routine. Donc, il n’y a pas de problème. Vous Algériens, êtes les mieux placés pour le savoir de par ce que vous avez vécu ces dernières années. Vous dites qu’on vous a mal accueillis. C’est faux ! La délégation algérienne a eu droit à un très bon accueil. Vos supporters, venus en grand nombre à Ouagadougou ont été bien accueillis. Ils ont jeté des bouteilles sur nos supporters, mais nous avons donné des instructions fermes pour qu’ils soient protégés et pour que nos forces de sécurité ne cèdent pas à la provocation. Nous avons été très corrects avec vous. A mon tour, je vous dis merci si vous pensez que nous n’avons pas été corrects avec vous.
«J’ai d’excellents rapports avec Raouraoua» «Halilhodzic aurait pu lui aussi être expulsé»
Le président de la Fédération burkinabè de football, Sita Sangaré, s’est exprimé vendredi en fin d’après-midi au Buteur. Le premier responsable du football burkinabé a répondu à nos questions concernant l’arbitrage et l’accueil froid réservé à la délégation algérienne. Pour Sangaré, les Algériens n’ont pas à crier au scandale.
On aimerait vous poser quelques questions à propos du match Burkina Faso-Algérie…
Enchanté. Je suis prêt à répondre à vos questions. Allez-y…
Quelles sont les conclusions que vous avez tirées, après la victoire des Etalons face aux Fennecs ?
Je suis très content, tout d’abord, de la victoire qu’on a remportée. Comme tout match de football, notamment un barrage pour la Coupe du monde, il fallait s’attendre à ce que la tâche des deux équipes soit difficile. Elles se sont battues sur le terrain et le destin a voulu que ce soit le Burkina Faso qui remporte cette rencontre.
Tout le monde en Algérie, dirigeants, joueurs, entraîneurs et même supporters, conteste le penalty sifflé en votre faveur et ayant ramené le troisième but. Qu’en dites-vous ?
Je pense qu’à bien regarder le match, on verra que nous aussi, nous avons le droit de nous plaindre de l’arbitrage. S’il y a bien une sélection qui peut se plaindre de l’arbitrage, c’est bien le Burkina Faso. Vous avez tous vu durant la dernière CAN à quel point nous en avions souffert. L’arbitre tunisien (Slim Jdidi, ndlr), qui avait dirigé Burkina Faso-Ghana, voulait à tout prix que le Ghana soit en finale, mais Dieu en a décidé autrement. Cela dit, ce ne sont pas les arbitres qui sont en attaque pour marquer des buts.
Cependant, même la presse a critiqué l’arbitre zambien de la rencontre…
Oui, je sais que la presse algérienne l’a critiqué. Je pense que les critiques ont dépassé le cadre sportif. A mon avis, les confrères algériens s’adonnent à un jeu dangereux. Il faut bien analyser le match. Nos deux premiers buts marqués ne souffrent d’aucune contestation, mais pour ce qui est du penalty, de la place où j’étais assis en compagnie de Son Excellence l’Ambassadeur d’Algérie au Burkina Faso, j’ai vu la faute. Il y avait bel et bien une main du défenseur algérien à l’intérieur de la surface de réparation. En plus de ça, c’est l’arbitre assistant qui a signalé la faute, avant que l’arbitre central ne décide d’accorder le penalty. Je pense que le juge assistant était bien placé pour voir.
Les spécialistes pensent que ce match était trop grand pour le Zambien Janny Sikazwe. Quel est votre avis ?
Je peux vous dire que pour ce match, il aurait pu y avoir un autre arbitre, car l’arbitre zambien est très jeune, sachant surtout que c’est un barrage pour la Coupe du monde. Sur ce point, je peux être d’accord avec vous. J’ajoute un autre point important.
Lequel ?
Le sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic, aurait pu être expulsé par l’arbitre. Je pense que ce dernier s’est montré très tolérant à l’encontre de votre entraîneur qui a passé son temps à gesticuler tout au long de la rencontre, en quittant la zone technique à maintes reprises. Même vos remplaçants, qui étaient derrière le but du Burkina Faso, ont passé leur temps à déconcentrer notre gardien de but, mais l’arbitre ne les a pas expulsés.
Il y a eu aussi un penalty non sifflé par l’arbitre, suite à une faute sur Feghouli en première mi- temps…
Revoyez le match et faites votre constat. Peut-être que l’arbitre a jugé qu’il n’y avait pas faute. Les joueurs algériens simulaient des fautes sans pour autant être avertis par l’arbitre. Moi, je vous dis que le penalty qui a ramené le troisième but du Burkina Faso est valable. Permettez-moi aussi d’ajouter que l’arbitre de la rencontre s’est montré très indulgent envers vos joueurs, alors que beaucoup d’entre eux méritaient des cartons. Il a pris des décisions que nous respectons. Vous savez, même si c’est tout le monde qui donne son avis, le plus important est celui de l’arbitre.
Comment voyez-vous le match retour ?
Tout d’abord, permettez-moi de m’adresser aux journalistes algériens. Ce n’est pas la peine d’amplifier les choses. Ce n’est qu’un match de football. Ici au Burkina Faso, des amis sont venus me voir pour me dire ce qui est écrit à Alger par les confrères algériens qui nous promettent l’enfer. C’est vraiment désolant car nous avons été très accueillants envers nos amis et frères algériens. Le peuple burkinabè est un peuple accueillant, on n’a jamais eu de problème sur ce plan. Le métier de journaliste est un métier noble. Il faut que les journalistes algériens comprennent que les Etalons ont remporté le match sur le terrain et que l’équipe algérienne doit se battre sur le terrain au match retour pour nous battre. C’est un match qui se déroule sur le terrain, c’est tout. Je me demande pourquoi on crée des problèmes alors que les deux pays se trouvent sur le même continent. Moi, personnellement, j’ai d’excellents rapports avec votre président, Mohamed Raouraoua. Les deux fédérations ont d’excellents rapports. Du coup, la presse algérienne doit contribuer à ce que les relations entre les deux pays restent bonnes.
Qu’en est-il du match en lui-même ?
Nous viendrons à Alger pour nous qualifier. Nous allons démontrer à nos amis algériens que notre victoire ne souffre d’aucune contestation. La meilleure preuve, c’est le terrain. Nous devons prouver à Alger. Nous sommes sereins et confiants pour le match retour. Nous allons nous battre jusqu’au bout.
Les Algériens estiment que l’accueil qui leur a été réservé a été plutôt froid, avec surtout l’obligation faite à tous les joueurs de passer par le scanner et satisfaire aux formalités biométriques. Qu’avez-vous à répondre ?
Je suis vraiment surpris. Celui qui a dit ça est vraiment malhonnête. Je me demande en quoi le passage par le scanner serait humiliant. Je suis colonel dans les forces armées et ces mesures sont juste une mesure sécuritaire de routine. Donc, il n’y a pas de problème. Vous Algériens, êtes les mieux placés pour le savoir de par ce que vous avez vécu ces dernières années. Vous dites qu’on vous a mal accueillis. C’est faux ! La délégation algérienne a eu droit à un très bon accueil. Vos supporters, venus en grand nombre à Ouagadougou ont été bien accueillis. Ils ont jeté des bouteilles sur nos supporters, mais nous avons donné des instructions fermes pour qu’ils soient protégés et pour que nos forces de sécurité ne cèdent pas à la provocation. Nous avons été très corrects avec vous. A mon tour, je vous dis merci si vous pensez que nous n’avons pas été corrects avec vous.