Burkina Faso # Algérie
Garder en tête que les Etalons sont encore une équipe moyenne
22 octobre 2013, par
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Depuis la CAN 2013 et leur place de vice- champion d’Afrique, les Burkinabè ont tissé toutes sortes de lauriers pour leur équipe nationale. Si cela est somme toute légitime, il faudrait au moins garder à l’idée que les Etalons demeurent encore une équipe moyenne en pleine ascension. Les Etalons ne peuvent pas encore bomber le torse et se targuer de pouvoir monter deux équipes d’égale valeur comme c’est le cas du Ghana, de la Côte d’Ivoire ou du Nigeria. C’est encore une nation qui est à la recherche de ses marques dans le concert des nations du football. Cela s’est vérifié lors de la réception de l’Algérie pour le compte de la manche aller des barrages de la coupe du monde 2014. Certes, la place de vice-champion d’Afrique a fait grandir un peu plus cette équipe. Ce qui lui a permis de revenir de diable Vauvert en allant gagner au Niger et au Congo, des terres pourtant réputées hostiles pour l’adversaire. Ces rencontres entraient dans le cadre du deuxième tour des éliminatoires de la coupe du monde 2014. Mais quand l’adversité s’est accrue avec les barrages et l’accueil d’une équipe d’un autre calibre on s’est vite aperçu du niveau réel du football burkinabè. Une grande équipe nationale se repose sur un bon gardien de but, une bonne défense et un attaquant de classe internationale.
Le Burkina n’a rien présenté de tout cela face à l’Algérie. Dans les cages, Diakité a donné tout ce qu’il pouvait mais cela n’a pas empêché les Etalons d’encaisser deux buts. En défense, on a beaucoup montré des signes de fébrilité. Pouvait-il en être autrement ? Avec un Paul Koulibaly qui joue dans un championnat moyen en Irak (Al Shorta), un Jean Noël Lingani qui, malgré sa volonté, est confronté à la compétition de haut niveau et des matchs à pression car évoluant en Afrique noire et en Guinée (Horoya). Que dire alors de Mohamed Koffi qui n’a plus son niveau qu’il affichait pendant la CAN en Afrique du Sud ? En attaque Bancé, malgré sa combativité et sa générosité, a surtout erré comme une âme en peine dans cette rencontre. Le secteur médian, point focal où s’amorce tout le jeu n’a pas aussi été à la hauteur de l’évènement. Les acteurs n’ont pas joué la même partition et la mélodie était discordante dans cette partie du terrain. Une grande équipe est celle qui sait se mettre à la hauteur de ces genres de défis.
Les Etalons avaient, eux, les jambes qui tremblaient. Une formation comme le Ghana, habitué à se retrouver face à ces genres de confrontation, a su bien négocier son match aller à domicile face à des Pharaons qui balayaient pourtant tout sur leur passage. Que dire alors du Nigeria et de la Côte d‘Ivoire ? C’est en passant par ces genres d’épreuves que les Etalons pourront se forger une carapace solide et grandir dans cette jungle footballistique. L’équipe nationale burkinabè a l’occasion de mieux mesurer sa résilience avec le match retour face à l’Algérie dans quatre semaines. Savoir maîtriser l’environnement, mieux gérer la pression qui entoure un tel rendez-vous et pouvoir se qualifier dans des conditions hostiles, c’est à ce prix que les Etalons feront un pas de plus vers la maturité. Ils grandiront davantage s’ils parvenaient à arracher le ticket qualificatif pour le Brésil en intégrant la caste très fermée des mondialistes.
Béranger ILBOUDO
Les Etalons avaient, eux, les jambes qui tremblaient.hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh