Alain, en cette période de voeux, que peut-on vous souhaiter pour 2014 ?
De connaître le succès, et surtout d'avoir la santé.
Vous dites ça par rapport à votre année 2013, où vous avez très peu joué (1) en raison de nombreux pépins physiques.
Oui. J'avais pourtant attaqué l'année avec beaucoup d'ambitions. L'année 2013 devait être celle où je devais « tout casser ». J'avais très bien commencé en Coupe d'Afrique des Nations, avec des buts (trois) spectaculaires. Et puis, il y a eu cette blessure (à la cuisse) qui est venue compliquer ma saison. A l'arrivée, même si j'ai fini l'année comme je l'avais débutée avec un but contre Lyon (le 22 décembre), c'est une année à oublier.
Vous avez déclaré il y a quelques mois que vous aviez songé à arrêter le foot...
Je l'ai sérieusement envisagé. J'en ai discuté avec mon agent, ma famille. J'étais même à deux doigts de venir voir le coach, et de lui annoncer. Mais je n'ai pas eu le courage. Finalement, mon agent et ma famille m'ont énormément parlé, ils m'ont soutenu et ils m'ont convaincu de changer d'avis. Je me suis dit que je n'avais pas le droit d'arrêter. Je devais juste travailler, et retrouver le sourire. Je sais que si j'ai la santé, côté football, il n'y a pas trop de souci...
Pourquoi avoir réagi de cette façon sachant qu'il s'agissait d'une blessure musculaire et que vous alliez forcément revenir ?
Le problème est que cela fait de nombreuses années qu'à chaque fois que je suis au top, il y a toujours un petit problème qui me stoppe dans mon élan. Quand tu es bien physiquement, que tu enchaînes les bons matches, qu'on commence à parler de toi un peu partout, et que cela s'arrête subitement, un mois, deux mois, trois mois, c'est dur. Tu finis par te dire que c'est impossible pour toi de réaliser une « carrière normale » de footballeur professionnel. Inconsciemment, tu penses que tu ne vas jamais réussir à franchir le cap, à atteindre tes objectifs. Moi, j'ai de l'ambition : j'espère un jour évoluer dans un grand club. Je représente le Burkina Faso, et je veux que le nom de mon pays soit affiché au plus haut niveau.
Ce ras-le-bol, vous l'avez ressenti à quel moment ?
En début de saison. Je m'étais bien préparé pendant trois mois, et je pensais que mes soucis de santé étaient terminés. Et puis, au bout de vingt minutes contre Valenciennes (lors de la quatrième journée le 31 août), j'ai rechuté. A ce moment-là, je me suis dit que j'étais maudit. Et c'est là que j'ai songé à arrêter. Cela n'aurait pas été une bonne décision, mais je l'ai réellement envisagée.
T'as pas encore 26 ans (il les a fêtés le 1er janvier), cela aurait été une décision surprenante...
Je suis encore jeune, mais ces blessures à répétition me mettent, à chaque fois, mal à l'aise vis-à-vis du groupe. J'ai le sentiment de ne pas apporter ce que je devrais donner. Ça me fait mal, je n'arrive pas à le supporter.
On vous a vu particulièrement heureux après le but que vous avez inscrit contre Lyon avant la trêve. C'était une manière pour vous de tourner la page ?
C'était un moment très fort. Quand je discutais avec mes potes avant ce match, je leur disais qu'on m'avait oublié. J'avais envie de revenir, de faire parler de moi, je ne voulais pas finir 2013 sans avoir marqué avec Lorient. Ce but, je sentais qu'il allait arriver. Avant le match, j'avais dit à Vincent (Detaille, le médecin du club) que j'allais marquer. Il m'a chambré, on a rigolé. Et lorsque j'ai égalisé, je suis allé le remercier pour tout ce qu'il a pu faire pour moi.
Avant ça, il y a eu cet épisode au mois de décembre où alors que votre cuisse était guérie, vous avez raté plusieurs matches en raison d'une blessure à l'orteil...
Une blessure comme celle-là, à l'orteil, cela se soigne en deux ou trois jours pour les gens « normaux ». Moi, ça a pris trois semaines. Au départ, on ne savait pas ce que j'avais. Au final, on s'est rendu compte que j'avais une ampoule sous l'ongle. Personne au club n'avait jamais vu ça. Avec moi, il n'y a jamais de demi-mesure.
Comment allez-vous aujourd'hui ?
Je n'ai plus de souci. Je me sens très bien, je commence à retrouver le rythme petit à petit.
Place donc à 2014.
Je repars de zéro. Cela ne va pas être facile car je sors d'une année où je n'ai pratiquement pas joué. L'objectif est de retrouver mon meilleur niveau, même si je sais que cela ne se fera pas d'un claquement de doigts.
Stéphane BACRO.
(1). Alain Traoré n'a disputé que sept matches (un but) en 2013 avec le FCL dont aucun dans son intégralité.
De connaître le succès, et surtout d'avoir la santé.
Vous dites ça par rapport à votre année 2013, où vous avez très peu joué (1) en raison de nombreux pépins physiques.
Oui. J'avais pourtant attaqué l'année avec beaucoup d'ambitions. L'année 2013 devait être celle où je devais « tout casser ». J'avais très bien commencé en Coupe d'Afrique des Nations, avec des buts (trois) spectaculaires. Et puis, il y a eu cette blessure (à la cuisse) qui est venue compliquer ma saison. A l'arrivée, même si j'ai fini l'année comme je l'avais débutée avec un but contre Lyon (le 22 décembre), c'est une année à oublier.
Vous avez déclaré il y a quelques mois que vous aviez songé à arrêter le foot...
Je l'ai sérieusement envisagé. J'en ai discuté avec mon agent, ma famille. J'étais même à deux doigts de venir voir le coach, et de lui annoncer. Mais je n'ai pas eu le courage. Finalement, mon agent et ma famille m'ont énormément parlé, ils m'ont soutenu et ils m'ont convaincu de changer d'avis. Je me suis dit que je n'avais pas le droit d'arrêter. Je devais juste travailler, et retrouver le sourire. Je sais que si j'ai la santé, côté football, il n'y a pas trop de souci...
Pourquoi avoir réagi de cette façon sachant qu'il s'agissait d'une blessure musculaire et que vous alliez forcément revenir ?
Le problème est que cela fait de nombreuses années qu'à chaque fois que je suis au top, il y a toujours un petit problème qui me stoppe dans mon élan. Quand tu es bien physiquement, que tu enchaînes les bons matches, qu'on commence à parler de toi un peu partout, et que cela s'arrête subitement, un mois, deux mois, trois mois, c'est dur. Tu finis par te dire que c'est impossible pour toi de réaliser une « carrière normale » de footballeur professionnel. Inconsciemment, tu penses que tu ne vas jamais réussir à franchir le cap, à atteindre tes objectifs. Moi, j'ai de l'ambition : j'espère un jour évoluer dans un grand club. Je représente le Burkina Faso, et je veux que le nom de mon pays soit affiché au plus haut niveau.
Ce ras-le-bol, vous l'avez ressenti à quel moment ?
En début de saison. Je m'étais bien préparé pendant trois mois, et je pensais que mes soucis de santé étaient terminés. Et puis, au bout de vingt minutes contre Valenciennes (lors de la quatrième journée le 31 août), j'ai rechuté. A ce moment-là, je me suis dit que j'étais maudit. Et c'est là que j'ai songé à arrêter. Cela n'aurait pas été une bonne décision, mais je l'ai réellement envisagée.
T'as pas encore 26 ans (il les a fêtés le 1er janvier), cela aurait été une décision surprenante...
Je suis encore jeune, mais ces blessures à répétition me mettent, à chaque fois, mal à l'aise vis-à-vis du groupe. J'ai le sentiment de ne pas apporter ce que je devrais donner. Ça me fait mal, je n'arrive pas à le supporter.
On vous a vu particulièrement heureux après le but que vous avez inscrit contre Lyon avant la trêve. C'était une manière pour vous de tourner la page ?
C'était un moment très fort. Quand je discutais avec mes potes avant ce match, je leur disais qu'on m'avait oublié. J'avais envie de revenir, de faire parler de moi, je ne voulais pas finir 2013 sans avoir marqué avec Lorient. Ce but, je sentais qu'il allait arriver. Avant le match, j'avais dit à Vincent (Detaille, le médecin du club) que j'allais marquer. Il m'a chambré, on a rigolé. Et lorsque j'ai égalisé, je suis allé le remercier pour tout ce qu'il a pu faire pour moi.
Avant ça, il y a eu cet épisode au mois de décembre où alors que votre cuisse était guérie, vous avez raté plusieurs matches en raison d'une blessure à l'orteil...
Une blessure comme celle-là, à l'orteil, cela se soigne en deux ou trois jours pour les gens « normaux ». Moi, ça a pris trois semaines. Au départ, on ne savait pas ce que j'avais. Au final, on s'est rendu compte que j'avais une ampoule sous l'ongle. Personne au club n'avait jamais vu ça. Avec moi, il n'y a jamais de demi-mesure.
Comment allez-vous aujourd'hui ?
Je n'ai plus de souci. Je me sens très bien, je commence à retrouver le rythme petit à petit.
Place donc à 2014.
Je repars de zéro. Cela ne va pas être facile car je sors d'une année où je n'ai pratiquement pas joué. L'objectif est de retrouver mon meilleur niveau, même si je sais que cela ne se fera pas d'un claquement de doigts.
Stéphane BACRO.
(1). Alain Traoré n'a disputé que sept matches (un but) en 2013 avec le FCL dont aucun dans son intégralité.