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Championnat burkinabè de football
Ces talents qui se meurent
29 avril 2014, par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Contrairement aux footballeurs de pays de la sous-région, ceux du Burkina Faso, évoluant dans le championnat local, ont du mal à se faire une place dans le monde professionnel. Certains joueurs, qui écument les stades burkinabè depuis près d’une décennie, sont aujourd’hui gagnés par le manque de motivation. Focus.
Championnat burkinabè de football
Ces talents qui se meurent
29 avril 2014, par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Contrairement aux footballeurs de pays de la sous-région, ceux du Burkina Faso, évoluant dans le championnat local, ont du mal à se faire une place dans le monde professionnel. Certains joueurs, qui écument les stades burkinabè depuis près d’une décennie, sont aujourd’hui gagnés par le manque de motivation. Focus.
Nombreux sont ces footballeurs burkinabé qui évoluent dans le championnat domestique depuis presqu’une décennie. Parfois même plus pour d’autres. Le constat est que la plupart d’entre eux, au vu de leurs prestations actuelles, manquent visiblement de motivation et d’ambition et ne veulent plus se donner à fond. Pour avoir attendu longtemps sans voir le bout du tunnel menant au professionnalisme, ils se contentent d’un rendement minimum. Pourtant, d’autres qui ont commencé après eux n’ont pas mis du temps pour se frayer un passage vers le monde professionnel. Ces joueurs en manque de motivation, il y en a plein. Annoncé en Europe, notamment à Valence en Espagne, le sociétaire de l’ASFA-Y, Alassane Sango n’a pas bougé d’un pas. Il est toujours avec les « Jaune et vert ». Une formation qui n’a plus rien à prouver sur le plan national. Auteur d’une bonne saison l’année dernière, le joueur revelé par le quintuple champion du Burkina a du mal à rééditer ses exploits d’il y a presqu’ un an où il avait, lui seul, fait tomber l’EFO sur deux superbes coups francs. A côté de lui, il y a ses coéquipiers en club, Simplice Yaméogo, Oumarou Nébié et Mohamed Kaboré, même si ce dernier a passer quelques saisons à l’ASEC d’Abidjan avant de signer son retour. Le BPS, l’USO, l’AS SONABEL, le RCK sont des clubs qui ont vu passé Simplice Yaméogo avant l’ASFA-Y. Parti à maintes reprises à l’extérieur pour des tests, Simplice n’a jamais pu s’imposer pour diverses raisons, notamment des blessures. Oumarou Nébié, lui, comme Mohamed Kaboré, a aussi goûté aux délices du monde professionnel avant de se décider à revenir se relancer dans le pays. Mais cette relance semble perdurer au point que le joueur n’a plus ses crochets déroutants et ses frappes magistrales d’antan. Lui qui a été revelé par le RCB avant de transiter par l’EFO vers l’ASFA-Y pense que le manque de managers influants est le vrai problème du non départ massif des footballeurs burkinabé "pourtant pleins de talents". "Aussi, il y a un problème de copinage dans nos clubs. Tu peux rater ton match aujourd’hui et demain on te met sur le banc . Alors qu’en sport, un athlète peut avoir un jour "sans" et se ressaisir aprés" a-t-il relaté. Nébié se donne encore une saison de Fasofoot. "Si dans un an je dois toujours evoluer dans le championnat national, je prefère raccrocher les crampons" a-t-il prevenu. Du côté de l’AS SONABEL, il y a bien sûr le capitaine Amsa Ouédraogo. Alors qu’il était à l’ASFA-Y où il a été formé, il avait connu le Maroc (HUSA) avant de revenir à la case de départ en attendant le grand saut. Un saut qui met du temps à se matérialiser. A l’EFO aussi, il ne manque pas des joueurs dans le lot des “démotivés”. Basile Sam, Aboubacar Traoré sont de ceux-là. Le premier à avoir quitté l’USO pour l’ASFA-Y avant d’atterrir à l’EFO n’a jamais humé l’odeur du professionnalisme malgré les qualités de récupérateur qu’on lui connait. Le second venu de Bobo-Dioulasso pour l’EFO a passé quelques saisons à l’AS SONABEL avant de revenir chez les « bleu et blanc ». Lui aussi n’a jamais quitté le Burkina malgré des propositions ici et là. La liste est longue et l’on peut la compléter par Rasmané Diarra (Santos FC), Adama Sabo et Amadou Seré (RCK), Ishola Wassiyou (AS SONABEL, M’Ba Koné (RCB) etc.
Manque de solidarité des footballeurs burkinabé
Sur les raisons de l’échec de ces joueurs, les avis divergent. Si certains parlent de chance, d’autres par contre pensent que ces derniers n’ont pas gardé la tête sur les épaules au moment où ils brillaient dans le championnat local. « De nos jours, le talent seul ne suffit pas pour aller vers le professionnalisme. Sinon, pourquoi des joueurs qui ont moins de talent réussissent en Europe et un peu partout. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas écarter le facteur chance », a dit l’ancien international Brama Traoré. Il s’en tient aussi au fait que les jeunes pensent trop tôt qu’ils n’ont plus rien a apprendre dans le championnat local. « Aujourd’hui les jeunes joueurs ont de la chance d’avoir des journalistes qui font leur promotion en parlant bien d’eux. Ce qui est important pour leurs éventuels départs. Au lieu d’en profiter, ils croient qu’ils n’ont plus rien à apprendre », a soutenu Brama Traoré. Pour l’ex directeur technique national de la Fédération burkinabé de football, Daouda Sanou Famozo, il est normal et humain que ces joueurs, qui ont longtemps trainé leur bosse dans le championnat domestique, soient démotivés. Pour l’ex DT de la FBF« Il y en a qui se sont fait avoir par les vendeurs d’illusions. Les jeunes doivent comprendre deux choses, il est plus facile de réussir à l’école qu’au football. Et que même en cas de réussite au football, il y a la vie après la carrière. Pour moi, si tu ne réussis pas au football, fais tout pour réussir dans la vie. Parce qu’il y a des gens qui réussissent dans le foot et échouent dans la vie. Sur 1000 jeunes lorsque deux arrivent en pro c’est un très bon résultat », a-t-il commenté. Même s’il est vrai que le Burkina Faso manque de grands managers influants pour tirer les joueurs vers le professionnalisme, Daouda Sanou Famozo pointe du doigt le manque de solidarité des footballeurs burkinabé. « Quand ils réussissent, ils oublient leurs partenaires et camarades d’équipes et du centre, ils se replient sur leurs familles et les nouveaux amis », a-t-il fait remarquer. L’ex directeur technique national de la Fédération burkinabé de football conseille donc aux joueurs « qui ont un certain âge » d’admettre l’évidence et en tenir compte dans leur plan de vie.