Traoré, un gamin qui ira loin
La sélection du Burkina Faso a dû surmonter une incroyable série
d'épreuves avant d'arriver au Nigeria pour y disputer la Coupe du Monde
U-17 de la FIFA 2009. Emmenés par un nouveau sélectionneur, les Etalons
Cadets ont vu leur préparation réduite à sa plus simple expression.
Pour ne rien arranger, plusieurs joueurs confirmés ont été contraints
de déclarer forfait suite à la décision d'introduire des tests IRM.
Fort heureusement, les Burkinabés ont aussi enregistré quelques bonnes
nouvelles, parmi lesquelles l'éclosion d'un jeune talent qui a lui-même
surmonté beaucoup d'épreuves avant de goûter au très haut niveau. Il y
a encore deux mois, Bertrand Traoré n'avait encore jamais disputé une
rencontre internationale. Aujourd'hui, ce garçon de 14 ans est entré
dans l'histoire en devenant le plus jeune joueur de la Coupe du Monde
U-17 de la FIFA 2009.
La vie du jeune prodige a définitivement basculé en août dernier,
lorsqu'il décide de prendre part à un stage de sélection organisé par
le nouveau sélectionneur Rainer Willfeld. La suite ressemble à un
véritable conte de fées pour cet ailier au profil élancé. Le natif de
Bobo-Dioulasso n'a pas hésité à parcourir 900 kilomètres pour se rendre
à Ouagadougou et ainsi prendre part à cette journée de détection. Au
final, son pari s'est révélé payant, puisque Willfeld a décidé de
l'emmener avec lui au Nigeria. "Je ne m'attendais pas à faire partie de
l'équipe dès cette année. C'est vraiment génial", confie cet adolescent
timide et simple, doté d'un superbe pied gauche et capable d'évoluer
indifféremment sur les deux ailes.
De grands espoirs
Malgré les difficultés rencontrées par Willfeld et ses joueurs, le
Burkina Faso n'a pas à rougir de ses performances depuis le début du
tournoi. Les Etalons
ont débuté par une défaite face à une sélection turque talentueuse et
expérimentée qui n'a dû son succès qu'à un but inscrit à la troisième
minute de jeu. Si les Européens n'ont pas volé leur victoire, les
Burkinabés se sont régulièrement mis en évidence en se créant plusieurs
occasions intéressantes.
Le match contre la Nouvelle-Zélande s'est quant à lui déroulé dans des
conditions extrêmes. Commencé sous une chaleur et une humidité
étouffantes, le match s'est conclu... trois heures plus tard.
Entretemps, un violent orage a éclaté dans le ciel d'Enugu, obligeant
les vingt-deux acteurs à se mettre à l'abri. Menés 0:1 et dominés dans
tous les compartiments du jeu, les Néo-zélandais ont su profiter de cet
interruption pour se relancer et marquer sur l'une de leurs rares
occasions. Cependant, le match nul (1:1) qui a sanctionné les débats ne
reflète pas vraiment la physionomie d'une rencontre au cours de
laquelle les Africains ont tiré 28 fois au but, contre deux tirs
seulement pour leurs adversaires. Traoré a été titularisé lors de ces
deux matches et n'a jamais démérité, démontrant notamment un beau
toucher de balle et un sens de la passe admirable.
En dépit des circonstances difficiles, les comparaisons avec la
génération 2001, demi-finaliste de l'épreuve, ne manqueront pas de
fleurir. Mais avant de chercher sa place dans l'histoire, cette jeune
sélection doit préparer un match à quitte ou double contre le Costa
Rica. En effet, si la Nouvelle-Zélande ne parvient pas à battre la
Turquie, le vainqueur du match de samedi à Enugu terminera à la
deuxième place du Groupe D. "Il faudra faire encore mieux contre le
Costa Rica", constate Traoré. "Cette fois, il faudra gagner." Aucune
trace d'arrogance dans sa voix, mais plutôt l'enthousiasme de la
jeunesse.
Une détermination à toute épreuve
Passé par une équipe fondée par sa mère, Traoré a pratiquement
toujours joué au football, le plus souvent contre des enfants plus
âgés. Cette formation accélérée a sans doute modelé son jeu. De fait,
la famille Traoré semble entretenir une relation privilégiée avec le
football, puisqu'Alain, le grand frère de Bertrand, joue à l'AJ Auxerre
depuis trois ans.
S'il a déjà eu l'occasion de voyager grâce au football, le benjamin de
Nigeria 2009 avoue que cette première expérience d'un grand tournoi
international restera un excellent souvenir. Il faut dire que les
Burkinabés ont été littéralement adoptés par l'exubérant public d'Enugu
depuis le début de la compétition. "Les supporters nigérians ont été
très sympathiques avec nous. Leur soutien a été précieux", explique
Bertrand. Les jeunes Etalons
ont également reçu de nombreux messages d'encouragement en provenance
du Burkina Faso, notamment de la part des membres de l'équipe
nationale.
Interrogé sur les chances du jeune prodige de marcher dans les traces
de son frère, Willfeld n'hésite pas une seconde : "Il a les moyens de
devenir un grand joueur car il sait tout faire avec le ballon. Il a une
bonne vision du jeu, il est habile dans la passe, il possède un
excellent toucher de balle... il a vraiment tout pour lui. La seule
chose qui lui manque, c'est la puissance physique pour gagner ses duels
en un contre un. Si ses entraîneurs croient en lui, il peut vraiment
aller très loin. Il faut simplement surveiller son développement et ne
pas brûler les étapes. Si on n'essaye pas d'en faire un adulte avant
l'âge, je pense qu'il pourrait jouer à haut niveau d'ici cinq ans".
Avant cela, il faudra déjà penser à battre le Costa Rica. Toutefois,
lorsqu'on le questionne sur ses objectifs à plus long terme, Traoré
répond du tac au tac : "Devenir professionnel". Bien entendu, beaucoup
de jeunes joueurs entretiennent le même espoir, mais notre
interlocuteur fait preuve d'une telle détermination que l'avenir semble
lui appartenir. Intégrer l'équipe nationale à un si jeune âge constitue
déjà un exploit en soi. Tout porte donc à croire que ce diamant brut
n'a pas fini de briller.
La sélection du Burkina Faso a dû surmonter une incroyable série
d'épreuves avant d'arriver au Nigeria pour y disputer la Coupe du Monde
U-17 de la FIFA 2009. Emmenés par un nouveau sélectionneur, les Etalons
Cadets ont vu leur préparation réduite à sa plus simple expression.
Pour ne rien arranger, plusieurs joueurs confirmés ont été contraints
de déclarer forfait suite à la décision d'introduire des tests IRM.
Fort heureusement, les Burkinabés ont aussi enregistré quelques bonnes
nouvelles, parmi lesquelles l'éclosion d'un jeune talent qui a lui-même
surmonté beaucoup d'épreuves avant de goûter au très haut niveau. Il y
a encore deux mois, Bertrand Traoré n'avait encore jamais disputé une
rencontre internationale. Aujourd'hui, ce garçon de 14 ans est entré
dans l'histoire en devenant le plus jeune joueur de la Coupe du Monde
U-17 de la FIFA 2009.
La vie du jeune prodige a définitivement basculé en août dernier,
lorsqu'il décide de prendre part à un stage de sélection organisé par
le nouveau sélectionneur Rainer Willfeld. La suite ressemble à un
véritable conte de fées pour cet ailier au profil élancé. Le natif de
Bobo-Dioulasso n'a pas hésité à parcourir 900 kilomètres pour se rendre
à Ouagadougou et ainsi prendre part à cette journée de détection. Au
final, son pari s'est révélé payant, puisque Willfeld a décidé de
l'emmener avec lui au Nigeria. "Je ne m'attendais pas à faire partie de
l'équipe dès cette année. C'est vraiment génial", confie cet adolescent
timide et simple, doté d'un superbe pied gauche et capable d'évoluer
indifféremment sur les deux ailes.
De grands espoirs
Malgré les difficultés rencontrées par Willfeld et ses joueurs, le
Burkina Faso n'a pas à rougir de ses performances depuis le début du
tournoi. Les Etalons
ont débuté par une défaite face à une sélection turque talentueuse et
expérimentée qui n'a dû son succès qu'à un but inscrit à la troisième
minute de jeu. Si les Européens n'ont pas volé leur victoire, les
Burkinabés se sont régulièrement mis en évidence en se créant plusieurs
occasions intéressantes.
Le match contre la Nouvelle-Zélande s'est quant à lui déroulé dans des
conditions extrêmes. Commencé sous une chaleur et une humidité
étouffantes, le match s'est conclu... trois heures plus tard.
Entretemps, un violent orage a éclaté dans le ciel d'Enugu, obligeant
les vingt-deux acteurs à se mettre à l'abri. Menés 0:1 et dominés dans
tous les compartiments du jeu, les Néo-zélandais ont su profiter de cet
interruption pour se relancer et marquer sur l'une de leurs rares
occasions. Cependant, le match nul (1:1) qui a sanctionné les débats ne
reflète pas vraiment la physionomie d'une rencontre au cours de
laquelle les Africains ont tiré 28 fois au but, contre deux tirs
seulement pour leurs adversaires. Traoré a été titularisé lors de ces
deux matches et n'a jamais démérité, démontrant notamment un beau
toucher de balle et un sens de la passe admirable.
En dépit des circonstances difficiles, les comparaisons avec la
génération 2001, demi-finaliste de l'épreuve, ne manqueront pas de
fleurir. Mais avant de chercher sa place dans l'histoire, cette jeune
sélection doit préparer un match à quitte ou double contre le Costa
Rica. En effet, si la Nouvelle-Zélande ne parvient pas à battre la
Turquie, le vainqueur du match de samedi à Enugu terminera à la
deuxième place du Groupe D. "Il faudra faire encore mieux contre le
Costa Rica", constate Traoré. "Cette fois, il faudra gagner." Aucune
trace d'arrogance dans sa voix, mais plutôt l'enthousiasme de la
jeunesse.
Une détermination à toute épreuve
Passé par une équipe fondée par sa mère, Traoré a pratiquement
toujours joué au football, le plus souvent contre des enfants plus
âgés. Cette formation accélérée a sans doute modelé son jeu. De fait,
la famille Traoré semble entretenir une relation privilégiée avec le
football, puisqu'Alain, le grand frère de Bertrand, joue à l'AJ Auxerre
depuis trois ans.
S'il a déjà eu l'occasion de voyager grâce au football, le benjamin de
Nigeria 2009 avoue que cette première expérience d'un grand tournoi
international restera un excellent souvenir. Il faut dire que les
Burkinabés ont été littéralement adoptés par l'exubérant public d'Enugu
depuis le début de la compétition. "Les supporters nigérians ont été
très sympathiques avec nous. Leur soutien a été précieux", explique
Bertrand. Les jeunes Etalons
ont également reçu de nombreux messages d'encouragement en provenance
du Burkina Faso, notamment de la part des membres de l'équipe
nationale.
Interrogé sur les chances du jeune prodige de marcher dans les traces
de son frère, Willfeld n'hésite pas une seconde : "Il a les moyens de
devenir un grand joueur car il sait tout faire avec le ballon. Il a une
bonne vision du jeu, il est habile dans la passe, il possède un
excellent toucher de balle... il a vraiment tout pour lui. La seule
chose qui lui manque, c'est la puissance physique pour gagner ses duels
en un contre un. Si ses entraîneurs croient en lui, il peut vraiment
aller très loin. Il faut simplement surveiller son développement et ne
pas brûler les étapes. Si on n'essaye pas d'en faire un adulte avant
l'âge, je pense qu'il pourrait jouer à haut niveau d'ici cinq ans".
Avant cela, il faudra déjà penser à battre le Costa Rica. Toutefois,
lorsqu'on le questionne sur ses objectifs à plus long terme, Traoré
répond du tac au tac : "Devenir professionnel". Bien entendu, beaucoup
de jeunes joueurs entretiennent le même espoir, mais notre
interlocuteur fait preuve d'une telle détermination que l'avenir semble
lui appartenir. Intégrer l'équipe nationale à un si jeune âge constitue
déjà un exploit en soi. Tout porte donc à croire que ce diamant brut
n'a pas fini de briller.