Bilan Coupe du monde U-17

Joueurs, encadreurs et membres de la délégation se prononcent

Après l'élimination, joueurs, encadreurs, membres de la délégation se prononcent sur la participation des Etalons. Pour le chef de la délégation, Abzèta Sorgho, elle se satisfait plus ou moins de cette participation et se réjouit de la prestation de ces jeunes joueurs qui ont fait de leur mieux.


Rainer Willfeld (coach des Etalons cadets) : La prestation de mes joueurs au premier tour prouve que nous avons un groupe talentueux. Un groupe sur lequel il manque une formation approfondie, des matchs amicaux internationaux, en somme, de l'expérience. Et tous ceux qui ont suivi l'équipe depuis le début savent quels ont été les obstacles que l'équipe a dûs surmonter. Au sein du staff technique,
nous avons essayé de travailler professionnellement. Mais il a manqué aux enfants des matchs amicaux pour acquérir une petite expérience. Et ce n'était pas au Mondial qu'ils allaient l'acquérir.
Si nous avons la possibilité de continuer avec un grand nombre de ces joueurs, si on nous donne assez de matchs internationaux, si nous avons la chance qu'on respecte les propositions que nous allons soumettre, si on accepte de changer beaucoup de choses autour de cette équipe, nous serons prêts à continuer à bien travailler avec ces jeunes. Surtout en approfondissant leurs connaissances tactiques et leur forger un mental. Avec ce groupe renforcé par quelques juniors, nous pouvons peut-être bâtir l'avenir du football burkinabè.

Brama Traoré (coach adjoint des Etalons cadets) : Compte tenu de notre préparation, je peux dire que franchir déjà le premier tour est bon pour nous. En 2 mois de préparation, notre équipe n'a pas eu de matchs internationaux amicaux de haut niveau avant de prendre part à une compétition aussi relevée comme la Coupe du monde. Pour moi, notre participation a été positive.

Séraphin Dargani (cocah adjoint des Etalons cadets): Il faut se réjouir et voir la réalité en face. Je suis content parce que c'est une bonne génération de talents qui vient de naître. Au niveau des petites catégories au Burkina, il y a toujours eu des difficultés et il y en aura toujours tant qu'il n'y aura pas de championnat de petite catégorie. C'est aux autorités de tirer leçon de ce qui s'est passé et d'asseoir quelque chose de solide qui va aller dans la continuité et dans la durée.

Ousmane Boly (membre de la FBF) : Je suis satisfait de la prestation de l'équipe. Pas en terme de résultats engrangés mais en terme d'apprentissage. Ces jeunes ont joué avec leur vrai âge et n'ont pas suffisamment eu de temps pour préparer ce mondial. Nous avons juste eu l'occasion de permettre aux enfants de participer. Nous avons constaté qu'au fil de la compétition, les enfants avaient commencé à se retrouver. Ce qui augure d'un lendemain souriant pour le football burkinabè.

Ousmane Sawadogo (directeur technique national) : Le bilan est globalement positif eu égard aux perspectives que nous avons avec cette génération. Nous nous sommes rendu compte que les nations qui brillent au haut niveau travaillent sur le long terme. Par exemple, l'équipe d'Espagne qui nous a écartés a été montée il y a près de deux ans et demi. C'est pour cela que nous voulons nous appuyer sur cette génération pour avoir des résultats probants dans 5 à 6 ans. De ce point de vue, et le fait de nous rendre compte que ce groupe regorge de talents, est une satisfaction pour nous.

Dalhata Soro (capitaine des Etalons cadets) : Le début a été difficile mais nous nous sommes retrouvés par la suite grâce au soutien indéfectible du grand public nigérian. Je profite d'ailleurs de vos colonnes pour lui dire merci. Sur le terrain, nous avons essayé de bien faire même si tout n'a pas été rose. C'est le football et nous l'acceptons.


Bertrand Traoré (Etalon cadet) : Nous avons essayé de faire de notre mieux. Nous n'avons pas bénéficié d'assez de temps de préparation et cela a été préjudiciable pour nous. C'est vrai que nous n'avons pas été à la hauteur des Espagnols mais il faut reconnaître que l'arbitrage aussi laissait à désirer. Je souhaite qu'on nous garde ensemble pendant longtemps parce que nous constituons un bon groupe.
Propos recueillis
par Yves OUEDRAOGO

Halte à l'improvisation
La XIIIe Coupe du monde est maintenant du passé pour les Etalons cadets. Malgré leur volonté de bien faire, l'équipe burkinabè a été barrée en huitièmes de finale par une formation espagnole nettement au-dessus du lot.
Et une fois encore le football burkinabè paie cash son improvisation dans la participation aux grands rendez-vous. Le miracle arrive rarement en football. Les équipes averties et mieux préparées, surtout dans les compétitions de jeunes s'en sortent toujours à bon compte.

Ce groupe a du potentiel. Et une bonne préparation aurait pu changer la donne à la Coupe du monde.
Cette élimination, loin de porter un coup au football burkinabè, doit permettre aux uns et aux autres de tirer des leçons et d'envisager un meilleur avenir. Sur l'aire de jeu et en 4 sorties, les Etalons cadets ont enregistré 2 défaites, un nul et une victoire. Ils ont encaissé 7 buts et ont trouvé le fond des filets à 6 reprises par Abdoulaye Ibrango (2 buts), Victor Nikièma, Zidane Zoungrana, Louckmane Ouédraogo et Bertrand Traoré. Huit cartons jaunes et un rouge ont été présentés aux joueurs Etalons. Le bastion défensif qui a montré souvent des signes de fébrilité a encaissé plus de la moitié des buts (4) sur des coups de pied arrêtés. Avec souvent de belles phases de jeu (même si la finition a par moments fait défaut), les Etalons cadets ont pu conquérir les cœurs du grand public d'Enugu et de Kano, tous acquis à leur cause. L'ambiance autour des différentes rencontres a été tenace et le Nigeria a montré qu'il reste une grande nation de football et mieux, qu'il a la culture de ce sport considéré comme le roi des rois.
Yves OUEDRAOGO