On parle de conséquences politiques, économiques et sociales de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 sur la vie des Burkinabè, mais on n’a pas idée de ses répercussions sur le secteur sportif notamment sur le football. On le sait, des clubs comme l’EFO ou l’ASFA-Y sont gérés par des personnalités politiques pour la plupart. Et en cette période où l’ex-majorité rase les murs, la vie est dure dans ses 2 formations.
A l’EFO, le problème est vraiment criard. Tenez, le coach du club, Allou Badra Diallo était pris en charge par l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines et des Carrières, Salif Lamoussa Kaboré. Depuis qu’il a pris la poudre d’escampette avec la faillite du régime Compaoré, la situation du technicien est devenue précaire. S’il dort toujours dans la villa que le club lui a louée, il y a qu’il a passé quelques jours dans le noir car il éprouvait des difficultés à honorer ses factures d’électricité.
Au sein du club stelliste, les joueurs ne savent plus à quels dirigeants se vouer. Si 4 sociétaires se demandent quand est-ce qu’ils percevront leurs primes de signature, il ressort encore que depuis 3 mois, l’ensemble des joueurs sont sans salaire. Et jusque-là, rien ne donne l’impression que les lignes vont bouger. Pire, on ne parle même pas de primes de matches, malgré les 3 victoires réalisées en 5 matchs, dont les plus honorifiques sont les succès sur la rivale de tous les temps, l’ASFA-Y (1-0) et sur le RCB (4-1).
Il nous revient que le bus du club est en panne et les athlètes sont obligés de se remorquer à 2 sur les motos pour rallier aussi bien le terrain d’entrainement que le stade pour les matches, s’ils ont encore du carburant. Cette donne avait contraint les joueurs à observer un mouvement d’humeur en séchant la séance d’entrainement du lundi 24 novembre dernier. Ils pouvaient comprendre la délicatesse dans laquelle se trouve le club, mais ils se sentent abandonnés à eux-mêmes d’autant qu’aucun dirigeant et passe pour s’enquérir ne serait-ce que de leur état d’esprit ou les encourager. Pourtant la campagne africaine sonnera à la porte de la reine des stades d’ici peu. Autant dire que le club va à l’abattoir si rien n’est fait.
De l’autre côté, chez sa rivale de tous les temps, l’ASFA-Yennenga, le sort n’est pas non plus enviable. C’est vrai que chez les Jaune et Vert, il y a un léger mieux car les primes de signature des joueurs dont les contrats ont été renouvelés, sont déjà versées. Cependant, il reste à éponger le retard sur les salaires et aussi les primes des joueurs libérés.
C’est le lieu de fouetter l’orgueil et la fierté d’appartenance des dirigeants et des supporters de voler au secours de leur club, qui se meurt à petit feu. Plutôt que jouer les hooligans dans les stades ou à jouer les entraîneurs, ils ont de quoi prouver leur amour pour leur club.