Gernot Rohr : « Au Burkina Faso, il y a des choses à changer dans l’environnement »4 juin 2015 à 7:00 - Publié par
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Lassana Camara
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Gernot Rohr est devenu le nouveau sélectionneur du Burkina Faso. Il est en France avec son équipe pour un stage de préparation en vue des éliminatoires de la CAN 2017 au Gabon. Le Burkina Faso jouera contre le Cameroun, le 6 Juin à Colombes. Avec les Étalons, l’entraineur franco-allemand va tenter de redonner de l’ambition au groupe qui avait été vice-champion d’Afrique lors de la CAN 2013. L’ancien entraineur de Nice a accepté de répondre aux questions de Webfootballclub.fr.
Vous avez entrainé en France et en Allemagne, qu’est-ce qui vous a incité à postuler en Afrique ?
Gernot Rohr : « J’ai eu l’opportunité d’aller en Tunisie à l’Etoile du Sahel, l’expérience fut passionnante, j’ai commencé à découvrir l’Afrique et à l’aimer. Après le mariage de raison avec ce football a continué car le Gabon a fait appel à moi pour un projet ambitieux intéressant. C’était une nation qui co-organisait, avec la Guinée Equatoriale, la Coupe d’Afrique 2012. Et puis il y a le Niger et le Burkina par la suite. Le football africain se développe avec des joueurs talentueux et des présidents de fédérations ambitieux.
Pensez-vous que le football africain est dans le bon wagon ?
G.R : Oui. La formation est désormais axée vers la jeunesse. Tous les pays africains ont compris que le salut viendrait d’une politique de développement à partir de la base. Les joueurs africains formés sur ces terrains jouent les premiers rôles dans les championnats européens. La formation en football aide les enfants favorisés ou défavorisés à se forger un avenir.
Quels sont vos objectifs avec le Burkina Faso ?
G.R : J’ai fait ce choix car il y a un beau projet au Burkina Faso. On m’a demandé de redynamiser cette équipe, de mettre en place une petite reconstruction. J’ai déjà connu cela avec le Gabon en 2010, et c’est une tâche qui m’intéresse beaucoup. Après le Niger, pour moi c’est un beau challenge d’aller au Burkina Faso. L’objectif, c’est la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations 2017. Il y a des choses à changer dans l’environnement. Il va falloir retrouver de la confiance, trouver les repères favorables afin que la mayonnaise prenne. Et une âme plus conquérante.
Qu’avez-vous besoin pour atteindre vos objectifs ?
G.R : J’ai besoin d’un environnement favorable, de bons joueurs et du soutien de ma hiérarchie qui est déjà acquis. Le Burkina est une étoile montante dans l’univers du foot africain, je vais m’atteler à préserver les acquis, à superviser les équipes de jeunes à travers les pays et trouver des perles rares. Je veux mettre en place ma façon de travailler. Il n’y a pas de solution miracle, il faut travailler avec la base. Je dois m’attaquer au chantier de la reconstruction, sans trop bousculer l’effectif qui avait été vice-champion d’Afrique en 2013 en Afrique du Sud. Mais il faut le rajeunir, avec les binationaux et les locaux qui jouent au Burkina car le championnat est intéressant avec des joueurs d’avenir.
Avez-vous été surpris par la contre-performance des Etalons lors de la dernière CAN en Guinée Equatoriale ?
G.R : C’en est une pour une équipe qui a été vice-championne d’Afrique. Mais tout ne s’explique pas dans le football moderne. Aujourd’hui, le football se joue sur des détails. Il faut atténuer tout jugement. La préparation était tronquée par des problèmes dans le vestiaire, tout ne tournait pas rond avant le début du tournoi. Cela s’est ressenti sur le terrain avec le résultat que l’on connait. A moi d’aplanir les choses pour que la machine se remette en marche. Et faire oublier cette ratée.
Jonathan Pitroipa, l’ancien joueur du Stade Rennais, qui était l’un des meilleurs joueurs de la CAN 2013, est presque devenu un sénateur sur le terrain. Comment expliquez-vous cette perte de vitesse ?
G.R : Sénateur, c’est vous qui le dites (rires). C’est un grand joueur qui a traversé un passage à vide mais c’est un vrai compétiteur dans l’âme. Mais on aura besoin de sa vista pour se qualifier à la CAN. C’est un joueur qui marche à l’affectif. S’il est dans de bonnes dispositions, il fera toujours des étincelles.
Sepp Blatter a démissionné de son poste de président de la FIFA à la surprise générale. Que pensez-vous de l’homme et de son bilan ?
G.R : Monsieur Blatter a fait un boulot énorme pour le développement du foot dans le monde. Il a aidé des petits pays à se faire connaitre sur l’échiquier. Il a accompagné le football africain avec le projet Goal mais il y a eu aussi des manquements qui ont terni l’image de l’institution et il fallait tourner la page. »