Inconnu il y a deux ans, Bryan Dabo est devenu en l’espace d’une saison, une pièce maîtresse de l’entrejeu montpelliérain. Latéral droit ou demi défensif, Bryan est auteur de grosses performances. Ce qui suscite les convoitises de pas mal de pays qui veulent le charmer. Dans l’entretien qui suit, il n’écarte pas la possibilité de porter le maillot des Etalons.
Qui est Bryan Dabo ?
Je suis né à Marseille de père burkinabè et de mère malienne. J’ai une petite sœur qui a trois ans de moins que moi. J’ai grandi à Marseille où j’ai commencé à jouer au football à l’âge de sept ans. A onze ans, je me suis engagé avec Montpellier avec un accord de non sollicitation. A partir de là, je devais faire un choix entre le karaté do et le football parce que j’ai été co-champion de France en karaté do. J’ai donc choisi le football. J’ai par la suite intégré un centre de préformation à Clairefontaine. J’ai quitté ce centre lorsque j’avais quinze ans pour évoluer avec les jeunes du centre de formation de Montpellier jusqu’à souffler mes 18 bougies. C’est à cet âge que j’ai disputé mon premier match avec l’équipe première contre le PSG. A partir de ce moment, je m’entraînais avec les professionnels. J’alternais les matches avec la réserve, jusqu’à signer mon premier contrat professionnel à l’âge de 20 ans.
Connaissez-vous le Burkina Faso ?
Très bien. Mon père habite le quartier Dapoya. La sœur de ma mère, elle, loge à Somgandé. J’ai toujours mes cousins au pays. Je me rends fréquemment au Burkina Faso.
Serez-vous prêts à porter les couleurs du Burkina Faso ?
Pourquoi pas. Il y a le Mali qui m’a déjà approché pour me sélectionner. Je l’avais répondu que je suis pour le moment concentré avec Montpellier et que je me donnais jusqu’à la fin de l’année afin de mieux mûrir ma réflexion. Ce qui veut dire que c’est à partir de la saison prochaine que je déciderai avec quel pays je porterai les couleurs.
Votre cœur penche au moins pour un pays. Lequel ?
Je suis né en France. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que si la France m’appelle je n’irai pas. Pour être franc avec vous, j’irai là où le projet sera plus intéressant. Si je constate dans un an que les portes de l’équipe de France sont fermées, je me retournerai vers le Burkina Faso ou le Mali. Même pour la France, je verrai si le projet de jeu est adapté pour moi. Si c’est pour aller disputer des bouts de match, ça ne sera pas la peine. Je prioriserai le choix sportif. Je jouerai avec le pays avec lequel je suis sûr d’être aligné.
Connaissez-vous quelques footballeurs burkinabè ?
Je connais Jonathan Pitroipa qui a joué à Rennes. Il y a aussi Aristide Bancé. Je vous informe que j’ai suivi la CAN, notamment les matches du Burkina Faso. J’ai supporté le Burkina Faso et le Mali.
Que peut-on retenir de votre début de saison avec Montpellier ?
Nous n’avions pas fait un bon début de saison. Je le dis comparativement à la saison passée. Avec l’effectif que nous avions, il n’y a pas à craindre. Nous allons remonter la pente. A titre personnel, je suis satisfait de mes prestations. Je dois garder le même état d’esprit et ne pas tomber dans la suffisance, car la saison est encore longue.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés cette saison ?
Personnellement c’est de faire entre trente à trente-cinq matches cette année. Titulaire à part entière et faire de grosses performances.
Vous avez été annoncés à l’Olympique de Marseille pendant le dernier mercato. Qu’est ce qui a fait capoter le transfert ?
Tout simplement parce que le président de Montpellier n’était pas disposé à ce que je parte cette année. Je voulais vraiment ce transfert parce qu’en tant que marseillais c’est difficile de dire non à ce club. Il ne servait à rien de faire un quelconque forcing pour partir. Montpellier ne méritait pas. C’est ce club qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je vais profiter de vos colonnes pour adresser un message de soutien au peuple burkinabè. L’on a souvent coutume d’entendre que les joueurs qui sont nés en France oublient leurs racines. Ce qui n’est pas mon cas. Je sais d’où je viens. Quel qu’en soit le choix que je ferai, qu’il sache que le Burkina Faso fait partie de ma vie.
Interview réalisée à Paris par
Yves OUEDRAOGO