Paulo Duarte: Je suis disponible pour rester à la tête des Etalons Arton1773-29515
Paulo Duarte (Entraîneur des Etalons)

« Je suis disponible pour rester à la tête des Etalons »

mardi 26 janvier 2010

L’entraîneur Paulo Duarte après avoir dressé un bilan pas très reluisant de la
participation de l’équipe nationale burkinabè à la CAN, revient sur
certains aspects de son groupe, de sa préparation et de son avenir à la
tête des Etalons.

La préparation des Etalons au Portugal était-elle opportune ?

La FIFA donne 15 jours de travail à toutes les équipes nationales.
Il y a des formations qui ont décidé de se préparer en Afrique comme le
Togo ou la Côte- d’Ivoire et d’autres équipes qui ont choisi le
Portugal comme nous et l’Angola.

C’est vrai que le climat n’est pas le même qu’en Afrique. Mais nous
avons été la première équipe à venir en Angola. Nous sommes arrivés
huit jours avant le début du tournoi donc c’était la meilleure façon de
s’adapter au climat plutôt que de venir à deux ou trois jours avant
l’ouverture de la CAN.

Nous nous sommes bien adaptés, donc la préparation au Portugal n’a
rien à voir. On a bien géré notre préparation et on m’a même félicité
dans la télévision angolaise pour ça. Je suis peut-être plus
intelligent que les autres car j’ai bien géré la mise au vert de mon
groupe.

On évoque le cas du joueur Boureima Maïga qui est
toujours sélectionné mais jamais utilisé. Quelle explication
donnez-vous à cela ?


Maïga est un joueur qui a fait partie de toute la campagne des
éliminatoires. C’est un joueur qui n’est pas dans mon groupe pour sa
qualité technique.

C’est un joueur qui travaille pour l’équipe. Dans notre équipe, il
n’a pas de temps de jeu mais à côté de tout ça, il faut reconnaître que
dans une équipe, il y a des joueurs qui s’impliquent dans
l’organisation, le groupe, l’esprit de groupe et qui travaillent pour
le groupe. Et Maïga est un joueur comme ça.

C’est un élément très important pour le groupe. Tout le monde
l’aime, tout le monde parle avec lui et tout le monde se confie à lui
pour régler certaines choses. Il est à coté du groupe et il fait
beaucoup de choses. Il participe aussi à la bonne psychologie du
groupe. C’est un choix et je pense qu’il est important pour le groupe.

Les Etalons ont échoué aux portes des quarts de finale. Savez-vous qu’au pays, c’est la déception ?

C’est normal. Tous ceux qui sont restés au pays sont comme nous.
Nous sommes désolés et tristes car on fondait de grands espoirs pour
cette CAN. On était dans un groupe très difficile, un groupe qu’on a
même qualifié de groupe de la mort. Si on perdait, c’était normal.

Mais après notre premier match quand on a tenu en échec la
Côte-d’Ivoire, j’ai moi-même commencé à penser aux quarts de finale. On
avait même de grandes chances d’aller en demi-finale. C’est pour cela
qu’aujourd’hui, je suis déçu car on était capable de prendre le Ghana.

C’est une équipe qui n’a rien prouvé mais elle nous a gagné. Le
match n’a pas été pour nous, on n’a pas su provoquer la chance aussi.
Au haut niveau de la compétition, les petits détails font la différence
et on paie aujourd’hui cher pour cela.

Quel avenir pour Paulo Duarte ?

J’ai un contrat qui finit en mars. Après ça, on va voir. Je suis
disponible pour rester à la tête des Etalons si le ministère et la
Fédération veulent bien. J’ai aussi d’autres propositions, c’est
normal. Mais j’ai opté pour une priorité car je ne voudrais pas de
clubs pour des questions familiales. C’est plus facile pour moi de
gérer ma vie familiale avec une équipe nationale qu’avec un club.

Je vais voir mais je ne voudrais pas changer, je me sens bien parmi
vous, je me sens bien au Burkina. J’ai eu deux années fantastiques de
travail, les gens m’aiment, je les aime et j’aime aussi le pays. Mais
je suis un entraîneur et le football est universel. Je peux partir tout
comme je peux rester. Mais il faut savoir que je demeure disponible
pour rester parmi vous. Je vais voir la Fédération et on en discutera
pour voir si on peut poursuivre et trouver un terrain d’entente.

Quel mot avez-vous à dire à ces supporters qui ont soutenu les Etalons depuis le premier match des Etalons jusqu’aujourd’hui ?

Je leur dis merci car ils se sont sacrifiés pour venir nous soutenir
dans cette CAN. On a bien commencé mais le football, c’est comme ça, on
ne peut pas tout le temps vivre de victoires. L’important est que dans
deux ans, le Burkina puisse écrire une belle page de son histoire dans
cette compétition africaine.

Nous avons été la révélation des phases qualificatives avec le
Gabon. Nous avons même été la meilleure équipe qui a glané le plus de
points. En treize matchs, on en a gagné dix et perdu trois. C’est un
parcours fantastique mais c’est dommage, on n’a pas bien terminé comme
on a démarré.

On rentre c’est vrai mais on aura laissé une bonne image en Angola
avec un football intéressant et une équipe qui joue bien et qui a tenu
tête à une nation majeure du football africain qu’est la Côte-d’Ivoire.
Un première mi-temps avec le Ghana qui a donné entière satisfaction
mais la réalité c’est que nous sommes restés à quai. On va travailler
pour la prochaine CAN. L’important est que le Burkina puisse poursuivre
sur sa lancée et continue à développer cette équipe jeune et forte.

Entretien réalisé par

Béranger ILBOUDO