Un contrat qui pose problème
L’entraîneur des Etalons, Paulo Rebelo DUARTE, a signé un contrat qui le lie, pour deux ans, au club du Mans 72 (ligue 1 française) alors que son bail avec le Burkina court jusqu’en mars 2010. Le Portugais assure vouloir rester à la tête du onze national ; mais dans la pratique cela risque de poser problème.
Un seul entraîneur qui dirige à la fois un club et une équipe nationale, le cas est très rare sur la planète football. La tâche d’entraîneur est si exigeante que le cumul relève pratiquement de l’impossible. Paulo DUARTE en choisissant de signer avec Le Mans 72 laisse entrevoir qu’il n’est pas disposé à renouveler son contrat en mars 2010 à la tête des Etalons.
Essayons de comprendre les motivations de DUARTE en utilisant son propre argumentaire. Le coach des Etalons a dit qu’il n’y a que les grands entraîneurs qui peuvent relever un tel défi. Nous ne doutons pas que Paulo DUARTE soit un grand entraîneur. En témoigne sa victoire le 6 juin à Blantyre devant les Flammes du Malawi lors de la deuxième journée du dernier tour des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du Monde 2010. On sait que des équipes comme l’Egypte et la R.D Congo sont tombées sur ce terrain lors du second tour. Aller gagner là-bas est la preuve que le coach des Etalons a des arguments pour s’exprimer dans la cour des grands.
Avec un bilan de sept matchs officiels joués pour six victoires et un match nul. Nous ne pouvons que lui tirer notre chapeau. Pour soutenir son choix, DUARTE a pris les exemples du Guus HIDDING l’actuel entraîneur de la Russie et ex-entraîneur de l’équipe anglaise de Chelsea F.C et du coach de F.C Kaunas qui dirige aussi l’équipe nationale de Lituanie. Ces exemples ne nous semblent pas bien indiqués pour justifier la décision du coach des Etalons. Guus HIDDING, dans les faits n’a pas vraiment dirigé les deux équipes. Pendant les quatre mois qu’il a passés à la tête de Chelsea, l’équipe de Russie était au repos à la faveur de la pause dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010 zone Europe. La preuve, malgré ses bons résultats avec Chelsea F.C, demi-finaliste de la Ligue des Champions, vainqueur de la Coupe de la Reine et vice-champion d’Angleterre, HIDDING a été remplacé à la tête des Blues par l’Italien Carlo ANCELOTI. Pour ce qui concerne le coach de la Lituanie, son cas est assez courant puisqu’il dirige le plus grand club du pays. Le F.C Kaunas fournit à l’équipe de Lituanie son ossature. Avouons que pour lui c’est la même équipe ou presque. Au Burkina, cela n’est même pas une nouveauté. Le Ghanéen Malick JABIR a dirigé les Etalons tout en étant à la tête de l’ASFA-Yennenga à la fin des années 1990. Il a d’ailleurs fini par céder son fauteuil en club.
Pourquoi DUARTE a choisi de « partir » ?
Qu’est-ce qui a pu motiver le coach portugais des Etalons à choisir d’installer la polémique et quelque part l’instabilité au sein du groupe à un moment aussi crucial des éliminatoires ? Cette question, beaucoup de Burkinabè se la posent. Heureusement, cette annonce ne semble pas avoir eu pour le moment un mauvais effet sur la production de l’équipe. En témoigne la victoire au Malawi.
Mais le climat ne sera plus le même qu’avant. En lisant les propos de DUARTE sur le site Internet du Mans, il ne donne aucune explication claire sur sa décision de manager Le Mans alors qu’il est toujours sous contrat avec le Burkina. Il se contente de dire qu’il va honorer son contrat qui court jusqu’en mars 2010 ; donc après la phase finale de la CAN qui se joue du 10 au 31 janvier 2010.
Si d’aventure les Etalons se qualifient pour la Coupe du Monde prévue en juin-juillet 2010 en Afrique du Sud, il va falloir trouver un autre entraîneur, à moins qu’il ne décide de continuer avec eux à quatre mois de la phase finale et en plein championnat de France. Quand on sait que Le Mans 72 lutte régulièrement contre la relégation chaque année, DUARTE pourrait se retrouver coincé, si pour cette première saison il ne réussit pas à sortir le club de ses mauvaises habitudes.
Sans être dans son subconscient, Paulo Rebelo DUARTE a, peut-être, mis une croix sur une éventuelle qualification du Burkina à la Coupe du Monde. Ce qui veut dire qu’on aura pratiquement besoin d’un coach national avant les éliminatoires de la CAN 2012 qui vont débuter fin 2010. Après un tel calcul, Paulo DUARTE a raison de prendre les devants en répondant à la sollicitation du Mans72. Même si apparemment, il n’avait rien à craindre pour son avenir professionnel au Burkina.
La Fédération allait se presser de lui offrir un autre contrat. Mais en tant que professionnel, DUARTE sait que la situation est très volatile en football. Un bon parcours en éliminatoires ne signifie pas une bonne phase finale. Un parcours chaotique en Angola suffit pour qu’il soit offert en sacrifice pour calmer le public. Le football n’a aucune logique. Les Etalons ont d’ailleurs déjà connu ce genre de désillusion. En 2004, en Tunisie, les Etalons ont été éliminés au premier tour de la phase finale de la CAN après un parcours irréprochable en éliminatoires. DUARTE a certainement intégré toutes ces éventualités dans son analyse. Mieux, diriger une équipe de ligue 1 en France offre forcément plus de prestige sur le plan sportif et surtout plus d’argent.
D’ailleurs tous les entraîneurs européens qui acceptent de travailler en Afrique sont ceux qui n’arrivent pas à se caser chez eux. DUARTE lui-même était au chômage avant son arrivée au Burkina. A titre d’exemple, Vahid HALILODZIC, le technicien de la Côte d’Ivoire, Henri MICHEL qui s’est récemment cassé les dents avec le club Les Mamelodies Sandow d’Afrique du Sud sont venus sur le continent après des échecs et des échecs avec des clubs ou des équipes nationales européennes. C’est pour ça qu’ils n’hésitent pas à refaire bagages quand l’occasion se présente.
Au Burkina, Bernard SIMONDI est parti sur la pointe des pieds en 2006 quand il a été sollicité comme entraîneur adjoint à Ajaccio alors qu’il était toujours à la tête des Etalons. Le choix de DUARTE de signer au Mans72 doit être inscrit dans cette logique. L’entraîneur anonyme qu’il était en Europe a su se faire une réputation avec les Etalons. Il est donc normal qu’il soit sollicité par des clubs comme Le Mans qui ont d’énormes difficultés à s’affirmer dans leur championnat.
DUARTE permanent n’est pas DUARTE intermittent
Malgré ses compétences, il lui sera pratiquement impossible de diriger à la fois son nouveau club et les Etalons. En club, le travail est permanent. Il est pratiquement impossible pour un entraîneur de s’absenter. DUARTE lui-même le confirme quand il dit, «je reviendrai à trois jours des matchs des Etalons comme n’importe quel joueur professionnel». Est-ce à dire que le travail d’un coach national se fait à seulement trois jours de la rencontre ? Soyons sérieux, ce n’est pas vrai ; et même quand DUARTE dit qu’il a mis en place un système de travail et que ses adjoints peuvent faire le boulot sans lui il n’est pas convaincant. Le bon Général est toujours à la tête de ses troupes disait le général américain MC ARTHUR. DUARTE présent en permanence à la tête du onze burkinabè est fondamentalement différent de celui qui se présente de façon occasionnelle. Ses adjoints ne pourront jamais faire aussi bien le boulot. Le suivi des joueurs, le contact permanent avec eux, la détection des talents au niveau local, il ne pourra plus le faire en étant à la tête de son nouveau club. Il n’oublie certainement pas que la personnalité du coach fait aussi le succès du groupe. Franchement, en signant au Mans72, DUARTE a tout simplement choisi de quitter les Etalons à la fin de son contrat. Et c’est ce qu’il y a de plus logique dans la vie du football.
A Méditer !!!!
L’entraîneur des Etalons, Paulo Rebelo DUARTE, a signé un contrat qui le lie, pour deux ans, au club du Mans 72 (ligue 1 française) alors que son bail avec le Burkina court jusqu’en mars 2010. Le Portugais assure vouloir rester à la tête du onze national ; mais dans la pratique cela risque de poser problème.
Un seul entraîneur qui dirige à la fois un club et une équipe nationale, le cas est très rare sur la planète football. La tâche d’entraîneur est si exigeante que le cumul relève pratiquement de l’impossible. Paulo DUARTE en choisissant de signer avec Le Mans 72 laisse entrevoir qu’il n’est pas disposé à renouveler son contrat en mars 2010 à la tête des Etalons.
Essayons de comprendre les motivations de DUARTE en utilisant son propre argumentaire. Le coach des Etalons a dit qu’il n’y a que les grands entraîneurs qui peuvent relever un tel défi. Nous ne doutons pas que Paulo DUARTE soit un grand entraîneur. En témoigne sa victoire le 6 juin à Blantyre devant les Flammes du Malawi lors de la deuxième journée du dernier tour des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du Monde 2010. On sait que des équipes comme l’Egypte et la R.D Congo sont tombées sur ce terrain lors du second tour. Aller gagner là-bas est la preuve que le coach des Etalons a des arguments pour s’exprimer dans la cour des grands.
Avec un bilan de sept matchs officiels joués pour six victoires et un match nul. Nous ne pouvons que lui tirer notre chapeau. Pour soutenir son choix, DUARTE a pris les exemples du Guus HIDDING l’actuel entraîneur de la Russie et ex-entraîneur de l’équipe anglaise de Chelsea F.C et du coach de F.C Kaunas qui dirige aussi l’équipe nationale de Lituanie. Ces exemples ne nous semblent pas bien indiqués pour justifier la décision du coach des Etalons. Guus HIDDING, dans les faits n’a pas vraiment dirigé les deux équipes. Pendant les quatre mois qu’il a passés à la tête de Chelsea, l’équipe de Russie était au repos à la faveur de la pause dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010 zone Europe. La preuve, malgré ses bons résultats avec Chelsea F.C, demi-finaliste de la Ligue des Champions, vainqueur de la Coupe de la Reine et vice-champion d’Angleterre, HIDDING a été remplacé à la tête des Blues par l’Italien Carlo ANCELOTI. Pour ce qui concerne le coach de la Lituanie, son cas est assez courant puisqu’il dirige le plus grand club du pays. Le F.C Kaunas fournit à l’équipe de Lituanie son ossature. Avouons que pour lui c’est la même équipe ou presque. Au Burkina, cela n’est même pas une nouveauté. Le Ghanéen Malick JABIR a dirigé les Etalons tout en étant à la tête de l’ASFA-Yennenga à la fin des années 1990. Il a d’ailleurs fini par céder son fauteuil en club.
Pourquoi DUARTE a choisi de « partir » ?
Qu’est-ce qui a pu motiver le coach portugais des Etalons à choisir d’installer la polémique et quelque part l’instabilité au sein du groupe à un moment aussi crucial des éliminatoires ? Cette question, beaucoup de Burkinabè se la posent. Heureusement, cette annonce ne semble pas avoir eu pour le moment un mauvais effet sur la production de l’équipe. En témoigne la victoire au Malawi.
Mais le climat ne sera plus le même qu’avant. En lisant les propos de DUARTE sur le site Internet du Mans, il ne donne aucune explication claire sur sa décision de manager Le Mans alors qu’il est toujours sous contrat avec le Burkina. Il se contente de dire qu’il va honorer son contrat qui court jusqu’en mars 2010 ; donc après la phase finale de la CAN qui se joue du 10 au 31 janvier 2010.
Si d’aventure les Etalons se qualifient pour la Coupe du Monde prévue en juin-juillet 2010 en Afrique du Sud, il va falloir trouver un autre entraîneur, à moins qu’il ne décide de continuer avec eux à quatre mois de la phase finale et en plein championnat de France. Quand on sait que Le Mans 72 lutte régulièrement contre la relégation chaque année, DUARTE pourrait se retrouver coincé, si pour cette première saison il ne réussit pas à sortir le club de ses mauvaises habitudes.
Sans être dans son subconscient, Paulo Rebelo DUARTE a, peut-être, mis une croix sur une éventuelle qualification du Burkina à la Coupe du Monde. Ce qui veut dire qu’on aura pratiquement besoin d’un coach national avant les éliminatoires de la CAN 2012 qui vont débuter fin 2010. Après un tel calcul, Paulo DUARTE a raison de prendre les devants en répondant à la sollicitation du Mans72. Même si apparemment, il n’avait rien à craindre pour son avenir professionnel au Burkina.
La Fédération allait se presser de lui offrir un autre contrat. Mais en tant que professionnel, DUARTE sait que la situation est très volatile en football. Un bon parcours en éliminatoires ne signifie pas une bonne phase finale. Un parcours chaotique en Angola suffit pour qu’il soit offert en sacrifice pour calmer le public. Le football n’a aucune logique. Les Etalons ont d’ailleurs déjà connu ce genre de désillusion. En 2004, en Tunisie, les Etalons ont été éliminés au premier tour de la phase finale de la CAN après un parcours irréprochable en éliminatoires. DUARTE a certainement intégré toutes ces éventualités dans son analyse. Mieux, diriger une équipe de ligue 1 en France offre forcément plus de prestige sur le plan sportif et surtout plus d’argent.
D’ailleurs tous les entraîneurs européens qui acceptent de travailler en Afrique sont ceux qui n’arrivent pas à se caser chez eux. DUARTE lui-même était au chômage avant son arrivée au Burkina. A titre d’exemple, Vahid HALILODZIC, le technicien de la Côte d’Ivoire, Henri MICHEL qui s’est récemment cassé les dents avec le club Les Mamelodies Sandow d’Afrique du Sud sont venus sur le continent après des échecs et des échecs avec des clubs ou des équipes nationales européennes. C’est pour ça qu’ils n’hésitent pas à refaire bagages quand l’occasion se présente.
Au Burkina, Bernard SIMONDI est parti sur la pointe des pieds en 2006 quand il a été sollicité comme entraîneur adjoint à Ajaccio alors qu’il était toujours à la tête des Etalons. Le choix de DUARTE de signer au Mans72 doit être inscrit dans cette logique. L’entraîneur anonyme qu’il était en Europe a su se faire une réputation avec les Etalons. Il est donc normal qu’il soit sollicité par des clubs comme Le Mans qui ont d’énormes difficultés à s’affirmer dans leur championnat.
DUARTE permanent n’est pas DUARTE intermittent
Malgré ses compétences, il lui sera pratiquement impossible de diriger à la fois son nouveau club et les Etalons. En club, le travail est permanent. Il est pratiquement impossible pour un entraîneur de s’absenter. DUARTE lui-même le confirme quand il dit, «je reviendrai à trois jours des matchs des Etalons comme n’importe quel joueur professionnel». Est-ce à dire que le travail d’un coach national se fait à seulement trois jours de la rencontre ? Soyons sérieux, ce n’est pas vrai ; et même quand DUARTE dit qu’il a mis en place un système de travail et que ses adjoints peuvent faire le boulot sans lui il n’est pas convaincant. Le bon Général est toujours à la tête de ses troupes disait le général américain MC ARTHUR. DUARTE présent en permanence à la tête du onze burkinabè est fondamentalement différent de celui qui se présente de façon occasionnelle. Ses adjoints ne pourront jamais faire aussi bien le boulot. Le suivi des joueurs, le contact permanent avec eux, la détection des talents au niveau local, il ne pourra plus le faire en étant à la tête de son nouveau club. Il n’oublie certainement pas que la personnalité du coach fait aussi le succès du groupe. Franchement, en signant au Mans72, DUARTE a tout simplement choisi de quitter les Etalons à la fin de son contrat. Et c’est ce qu’il y a de plus logique dans la vie du football.
A Méditer !!!!