Can 2010: «Les Etalons vont franchir le premier tour en Angola»
Mardi, 29 Decembre 2009 12:54
Jacques Théodore Balima
Titulaireincontesté dans son club d’Al Ittihiad, en Libye, Paul Koulibaly a été
convoqué par le sélectionneur national Paulo Duarte pour faire partie
des joueurs qui défendront les couleurs du Burkina à la Coupe d’Afrique
des Nations (Can) Angola 2010. Avant de rejoindre ses compagnons le 27
décembre 2009 au Portugal pour le stage de préparation, il a passé la
fête de Noël en famille. Au cours de son séjour à Ouagadougou,
l’international burkinabè a bien voulu échanger avec Fasozine.com sur
le climat au sein des Etalons, le cas Aristide Bancé qui semble bouder
le sélectionneur national qui le fait très peu jouer, ses relations
avec l’entraîneur et les chances du Burkina à la Can 2010.
Fasozine.com: Comment évolue votre carrière à Al Ittihiad à Tripoli?
Paul K. Koulibaly:
Il n’y a pas grand-chose à signaler. Dès mon arrivée, je me suis vite
habitué au climat libyen et mon intégration dans le club s’est passée
sans grandes difficultés. Je joue régulièrement dans mon club. En
championnat national, sur 11 matchs, nous avons fait 9 victoires et 2
nuls. Ce qui nous classe en tête du championnat.
Vous évoluez dans le même club que votre frère jumeau, Pierre Koulibaly. Comment ça se passe pour lui?
Ça
va bien dans l’ensemble pour lui. Sauf que le nouvel entraîneur, qui
est un Serbe, ne le fait pas jouer. Ces derniers temps, il est très
souvent sur le banc de touche et cela ne me plait. Mais je pense que
tout cela va finir dans peu de temps, parce que sans vouloir donner de
nom, je peux dire qu’il y a des clubs qui s’intéressent à lui. Et je
pense qu’au cours du mercato de janvier 2010, il quittera la Lybie pour
l’Europe. Et je serai fier pour lui.
Il avait aussi été question de votre transfert à Un Leiria, au Portugal. Qu’en est-il exactement?
Pour
l’instant, rien n’est encore ficelé parce que les Portugais me
contactent directement, alors que j’ai un agent et que je suis sous
contrat avec un club. Je leur ai toujours demandé de contacter mes
responsables. Mais ils ne le font pas. Pour cela, je ne peux pas être
affirmatif en ce qui concerne mon départ pour le Portugal.
Comment appréciez-vous le climat au sein des Etalons?
Je
trouve que le climat est bien détendu entre nous. Le seul évènement
malheureux est le départ de l’entraîneur du club français, Le Mans.
C’est sa décision et on ne peut pas le juger pour cela. Mais je trouve,
comme le pensent d’autres personnes, qu’il aura plus de temps pour
préparer les Etalons pour la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Angola
2010. Et le connaissant, je sais qu’il pourra trouver les mots qu’il
faut pour galvaniser les joueurs afin de les inciter à mouiller le
maillot national.
Patrick Zoundi, Alain Sibiri Traoré et Aristide Bancé ne seront pas à la Can. N’est-ce pas un handicap pour l’équipe?
C’est
malheureux qu’ils ne puissent pas prendre part à la Can 2010, parce que
ce sont des joueurs sur qui je comptais beaucoup. Nous avons joué les
éliminatoires ensemble et je pensais qu’ils seraient avec nous à la
Can. Mais qu’à cela ne tienne, nous allons nous donner à fond, pour
faire une bonne Can, afin d’éviter que les gens pensent que l’absence
de quelqu’un a joué sur la qualité de notre jeu.
Le
cas Bancé est particulier. Après s’être ouvertement plaint du fait que
l’entraîneur ne l’aligne pas, il a dénoncé un manque de solidarité au
sein des Etalons.
Non.
Je trouve que le groupe est solidaire. Nous nous disons les choses
clairement pour éviter les rancunes inutiles. Nous n’avons pas encore
eu de problèmes majeurs entre nous.
Dans
un entretien avec un confrère de la place, Bancé a dit avoir eu des
problèmes avec l’entraîneur, et qu’il n’a pas senti un signe de
solidarité de la part de leurs coéquipiers que vous êtes…
Je
ne connais pas les causes de leur problème mais je pense que chaque
entraineur a son système de jeu et choisit en conséquence les hommes
qui répondent à ce dispositif. Si son problème était si sérieux, il
aurait pu nous en parler au lieu de dénoncer dans le dos du groupe, un
certain manque de solidarité. Nous sommes toujours solidaires. Depuis
le match contre la Tunisie, nous tenons régulièrement des rencontres
afin de trouver des solutions à nos différends.
Quelles sont vos relations avec l’entraîneur?
Tout
comme d’autres joueurs, j’ai de très bonnes relations avec le coach. Il
ne fait pas de différence entre les joueurs. Il n’existe pas à ses yeux
de grands ou de petits joueurs dans l’équipe. Il traite tout le monde
de la même manière. L’ambiance dans l’équipe est bon enfant.
Il vous appelle souvent au téléphone pour s’informer de l’évolution de votre carrière?
Oui.
En fonction de son temps libre, le coach me téléphone pour savoir
comment j’évolue dans mon club. Et vice-versa. Depuis son départ du
club Le Mans, je n’avais plus eu de ses nouvelles. Quand je suis arrivé
à Ouaga, je lui ai téléphoné pour lui souhaiter bonne fête.
Au
cours des matchs aller-retour contre la Côte d’Ivoire,
qu’avez-vous ressenti en jouant sur la même pelouse que Didier Drogba,
Baky Koné que beaucoup de gens et même des joueurs découvrent à travers
la télévision?
C’était
un plaisir pour moi de jouer sur la même pelouse contre Drogba. Depuis
que j’étais encore au centre de formation Planète Champions, je le
voyais à la télévision et j’appréciais beaucoup son jeu. Le match
contre la Côte d’Ivoire pouvait permettre à celui qui l’empêchait de
marquer de rentrer dans l’histoire du football burkinabè. Mais
malheureusement, il a été plus fort que nous et a déjoué notre
dispositif tactique pour inscrire ses buts. C’est toujours un plaisir
de jouer contre les grands joueurs africains.
Ne vous accusez-vous pas ainsi d’avoir eu un complexe d’infériorité au cours des matchs contre la Côte d’Ivoire?
Non.
Sur le terrain, nous étions sur le même pied. Mais au coup de sifflet
final, ils ont remporté le match et cela ne veut pas dire que nous
avons mal joué. Ils ont simplement été plus forts que nous.
Au match retour contre les Eléphants, il y a eu un malheureux auto-goal. Que s’est-il réellement passé ce jour-là?
C’est
quelque chose que nous ne pouvions pas empêcher. La balle est venue de
mon côté, sur un centre en retrait et malheureusement, est allée droit
dans notre camp. Les gens, au départ, ont pensé que c’était moi mais
après, ils se sont rendus compte que ce n’était pas le cas. Mais je le
dis, c’est le groupe qui a encaissé.
A la Can 2010, le Burkina est logé dans le groupe B, en compagnie de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo. Quelles sont les chances des Etalons de franchir le premier tour?
Nous
avons plusieurs chances de franchir le premier tour. Les gens sont déjà
convaincus que la Côte d’Ivoire et le Ghana seront qualifiés pour le
second tour. Mais le football ne respecte pas ces genres de règles.
C’est sur le terrain que tout se décide. Je fais confiance à mes amis
et je sais que nous allons franchir le premier tour.
Dans quel état d’esprit comptez-vous aborder la Can?
Je
vais à la Can motivé comme lors des éliminatoires. Nous allons évoluer
match par match. Nous serons déterminés dans tous les matchs, sereins
contre la Côte d’Ivoire parce que je crois que nous pouvons faire
frémir les Eléphants contrairement à ceux qui pensent que nous ne
pourrons effrayer que le Togo.
On dit de Paul Koulibaly, qu’il est discret, effacé et absent des médias. Quelle est votre philosophie de la vie?
Mon
caractère est peut-être dû au fait que je sois resté longtemps à
l’internat. Cela relève de ma vie privée et pour cela je n’aime pas
trop en parler. Je laisse les gens dire ce qu’ils pensent. Je profite
de l’occasion pour appeler la population à nous soutenir durant la Can
2010, car nous allons jouer pour leur faire plaisir et j’ai confiance à
l’équipe et à l’entraîneur.http://www.fasozine.com/index.php/sport/sport/2006-can-2010-lles-etalons-vont-franchir-le-premier-tour-en-angolar