C’est
l’interview-évènement de cette fin d’année 2009
Dans un entretien paru
dans Sidwaya du jeudi 31 décembre, Aristide Bancé, international
burkinabè, n’y est pas allé par quatre chemins pour dire ses quatre
vérités. Sur sa non-sélection ; son transfert raté en Angleterre qui
devait faire, selon ses dires, l’objet d’un deal entre son manager à
lui et l’entraîneur des Etalons Paulo Duarte ; l’opportunité, pour des
raisons climatiques, du récent stage au Portugal ; l’ambiance générale
au sein du onze national…
L’attaquant
de pointe de Mayence (D1 allemande), qui s’étonne de ne pas être
titularisé alors qu’il ne banquette pas, contrairement à certains de
ses coéquipiers dans leur club, a vraiment rué dans les brancards.
Et sa sortie fait depuis des gorges chaudes. Il ne pouvait
d’ailleurs en être autrement à quelques jours du début de la 27e Coupe
d’Afrique des nations de football, qui se joue du 11 au 31 janvier 2010
en Angola.
On peut être d’accord ou pas avec tout ou partie de cette interview,
on peut gloser à souhait sur son opportunité, mais une chose est sûre,
on ne peut dénier à l’athlète le droit de dire sa part de vérité.
N’ayant écouté que son de cloche, dans les affaires dont on ne
connaît pas tous les tenants et les aboutissants, il faut sans doute se
garder de prendre tout ce qu’il dit pour parole d’évangile. Une chose
est certaine, l’effet peut être dévastateur pour les nôtres.
On partait déjà à la plus prestigieuse des compétitions sportives
africaines avec de lourds handicaps. Le capitaine Mahamoudou Kéré et
ses camarades n’ont pas toujours été constants tout au long des
éliminatoires, au cours desquelles ils ont souvent montré des failles
béantes en défense comme lors du naufrage collectif au bord de la
lagune Ebrié le 5 septembre 2009 (5-0). Et pour ne rien arranger, une
main particulièrement dure n’a pas trouvé mieux dans le tirage au sort
que de les mettre dans le groupe B, où ils seront face au Ghana, à la
Côte d’Ivoire et au Togo.
La boule de cuir a beau tourner rond pour tout le monde, nous
sommes, à l’évidence, les petits poucets de cette poule, et, sauf
miracle, ce n’est pas être particulièrement pessimiste d’affirmer que
notre sort n’est pas enviable.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’atmosphère dans et
autour des Etalons s’annonce putréfiée et l’interview de Bancé n’aura
été peut-être que l’élément révélateur du malaise que vit le groupe. Si
on ajoute à cela les interminables bisbilles entre supporters, il faut
craindre que les Etalons ne soient en train d’aller à l’abattoir.
Il arrive que des équipes qui connaissent des situations pires que
cela se chamaillent le bus qui les conduit au stade où, au lieu de
s’échauffer, les joueurs en sont encore à négocier des primes de
matches ; mais ils arrivent, malgré tout, à se surpasser une fois sur
le rectangle vert. Toutefois, tout le monde n’est pas le Cameroun ou le
Nigeria, car eux au moins ont une matière première de qualité et des
individualités susceptibles de faire la différence à tout moment.
Ce qui est loin d’être le cas du Burkina. Alors, il est urgent de
laisser de côté les querelles de chiffonniers pour se concentrer sur
l’essentiel. La tâche qui nous attend est suffisamment immense pour que
l’on disperse nos forces dans des mesquineries, d’où l’on sait a priori
que l’on ne sortira pas vainqueur.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga
l’interview-évènement de cette fin d’année 2009
Dans un entretien paru
dans Sidwaya du jeudi 31 décembre, Aristide Bancé, international
burkinabè, n’y est pas allé par quatre chemins pour dire ses quatre
vérités. Sur sa non-sélection ; son transfert raté en Angleterre qui
devait faire, selon ses dires, l’objet d’un deal entre son manager à
lui et l’entraîneur des Etalons Paulo Duarte ; l’opportunité, pour des
raisons climatiques, du récent stage au Portugal ; l’ambiance générale
au sein du onze national…
L’attaquant
de pointe de Mayence (D1 allemande), qui s’étonne de ne pas être
titularisé alors qu’il ne banquette pas, contrairement à certains de
ses coéquipiers dans leur club, a vraiment rué dans les brancards.
Et sa sortie fait depuis des gorges chaudes. Il ne pouvait
d’ailleurs en être autrement à quelques jours du début de la 27e Coupe
d’Afrique des nations de football, qui se joue du 11 au 31 janvier 2010
en Angola.
On peut être d’accord ou pas avec tout ou partie de cette interview,
on peut gloser à souhait sur son opportunité, mais une chose est sûre,
on ne peut dénier à l’athlète le droit de dire sa part de vérité.
N’ayant écouté que son de cloche, dans les affaires dont on ne
connaît pas tous les tenants et les aboutissants, il faut sans doute se
garder de prendre tout ce qu’il dit pour parole d’évangile. Une chose
est certaine, l’effet peut être dévastateur pour les nôtres.
On partait déjà à la plus prestigieuse des compétitions sportives
africaines avec de lourds handicaps. Le capitaine Mahamoudou Kéré et
ses camarades n’ont pas toujours été constants tout au long des
éliminatoires, au cours desquelles ils ont souvent montré des failles
béantes en défense comme lors du naufrage collectif au bord de la
lagune Ebrié le 5 septembre 2009 (5-0). Et pour ne rien arranger, une
main particulièrement dure n’a pas trouvé mieux dans le tirage au sort
que de les mettre dans le groupe B, où ils seront face au Ghana, à la
Côte d’Ivoire et au Togo.
La boule de cuir a beau tourner rond pour tout le monde, nous
sommes, à l’évidence, les petits poucets de cette poule, et, sauf
miracle, ce n’est pas être particulièrement pessimiste d’affirmer que
notre sort n’est pas enviable.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’atmosphère dans et
autour des Etalons s’annonce putréfiée et l’interview de Bancé n’aura
été peut-être que l’élément révélateur du malaise que vit le groupe. Si
on ajoute à cela les interminables bisbilles entre supporters, il faut
craindre que les Etalons ne soient en train d’aller à l’abattoir.
Il arrive que des équipes qui connaissent des situations pires que
cela se chamaillent le bus qui les conduit au stade où, au lieu de
s’échauffer, les joueurs en sont encore à négocier des primes de
matches ; mais ils arrivent, malgré tout, à se surpasser une fois sur
le rectangle vert. Toutefois, tout le monde n’est pas le Cameroun ou le
Nigeria, car eux au moins ont une matière première de qualité et des
individualités susceptibles de faire la différence à tout moment.
Ce qui est loin d’être le cas du Burkina. Alors, il est urgent de
laisser de côté les querelles de chiffonniers pour se concentrer sur
l’essentiel. La tâche qui nous attend est suffisamment immense pour que
l’on disperse nos forces dans des mesquineries, d’où l’on sait a priori
que l’on ne sortira pas vainqueur.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga