Paulo Duarte, l’entraîneur qui monte
par David Kalfa
Article publié le 12/06/2009 Dernière mise à jour le 12/06/2009 à 12:20 TU


Paulo Duarte, le sélectionneur du Burkina Faso et le nouvel entraîneur du Mans.
(Photo : AFP/Juergen Schwarz)
Le Burkina Faso est l’une des grandes révélations de ces éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010. Les Etalons sont 2es de leur groupe, derrière la Côte d’Ivoire, grâce à leurs victoires face à la Guinée (4-2) et au Malawi (1-0). Le mérite en revient aux joueurs, mais aussi à leur sélectionneur, Paulo Duarte. Le Portugais qui entraînera Le Mans (France) est désormais un technicien très en vue.
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Le 20 juin prochain, le Burkina Faso accueille la Côte d’Ivoire à Ouagadougou durant la 3e journée du 3e Tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010. Ce match opposera les deux leaders du groupe E, à égalité de points, même si les Ivoiriens sont devant à la différence de buts. Cette petite finale avant l’heure entre Etalons et Eléphants, Paulo Duarte la prépare avec ardeur.

Le sélectionneur du Burkina est un bourreau de travail et il ne laisse jamais rien au hasard. Exemples ? Dès sa prise de fonction, il s’est procuré les vidéos des matches de l’équipe nationale auprès de la Radio Télévision du Burkina. Le Portugais compile également les données sur ordinateur. Ce professionnalisme est une des clés du succès des Burkinabés.

« Je respire football »

Henri Legarda, le président du club français, Le Mans, confirme : « C’est un homme qui avec peu de choses a réussi à faire de grandes choses. Depuis qu’il a repris le Burkina Faso, il en a fait une équipe redoutée. » Le dirigeant manceau est évidemment ravi : il a enrôlé Paulo Duarte pour les deux prochaines saisons.

Ce dernier, tout aussi satisfait par le challenge, présentait sa philosophie devant la presse française le 2 juin dernier : « Je suis d’abord un passionné qui respire football en permanence. Entraîner est une profession qui vous donne beaucoup à la condition que vous vous y donniez à fond. Je suis également quelqu’un de très exigeant, de très organisé et discipliné. Je m’impose de donner le meilleur de moi-même et je demande cette même exigence à tous mes collaborateurs : joueurs, staff ou membres du club. Je le répète souvent aux joueurs : un footballeur qui ne veut pas donner sa vie sur le terrain ne sera jamais un grand joueur. »

Le « Mourinho africain »

En cela, Paulo Duarte ressemble beaucoup à son ex-mentor à Uniao de Leiria, José Mourinho, le coach de l’Inter Milan. « J’ai terminé ma carrière en travaillant avec José Mourinho avec qui j’ai beaucoup appris », souligne l’intéressé. Voilà aussi pourquoi on le surnomme le « Mourinho africain ».

Paulo Duarte présente en outre de forte similitude avec son futur adversaire, le sélectionneur bosniaque de la Côte d’Ivoire, Vahid Halilhodzic. Ce dernier prône également une rigueur et un dévouement sans faille. Il existe toutefois une nuance de taille entre les deux hommes : le Lusitanien laisse davantage de liberté à ses joueurs. Daniel Jeandupeux, le conseiller du président Legarda, décrypte : « Sur les matches du Burkina Faso que j'ai vu, le style de l'équipe était très pragmatique, très organisé. C'est un type de football qui a du cœur et de la tête. On essaye de jouer au football mais pas à n'importe quel prix. […] Les équipes nationales ont souvent peu de temps pour travailler mais le Burkina est pourtant très organisé. »

Double casquette

Problème toutefois : la saison prochaine Paulo Duarte va devoir diriger à la fois Le Mans et les Etalons. Le Muc72, tiraillé par les querelles de vestiaire, risque de prendre pas mal de temps et d’énergie à celui qui souhaite rester sélectionneur jusqu’au 31 mars 2010. « Je ne me fais aucun soucis pour ça : je suis complètement à même de mener de front ces 2 missions », lance pourtant l’ex-défenseur central. Les dirigeants burkinabés, eux, n’en étaient pas totalement convaincus. Mais il est devenu impossible de se passer des services de Paulo Duarte à quelques rencontres d’une première qualification à la CAN depuis 2004, voire en Coupe du monde.