Fogebu : Une école de la seconde chance au Burkina Faso
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le centre de formation de football aide les enfants défavorisés à se forger un avenir.
Ils ont entre quatorze et dix-huit ans. Ils rêvent tous de devenir un jour footballeur professionnel. Au centre de formation Fogebu, à Ouagadougou, au Burkina Faso, les 63 élèves sont des jeunes défavorisés : orphelins, enfants des rues ou déscolarisés.... Pendant trois ans, cette école de football leur permet d’acquérir des connaissances sportives et les prépare à leur réinsertion professionnelle.
Le centre de formation de football est difficile d’accès. Coincé entre une bâtisse officielle et l’imposant palais présidentiel de Blaise Compaoré, le bâtiment ne paye pas de mine. Pourtant, avec 63 élèves, cette école est la seule au Burkina Faso à offrir une seconde chance aux jeunes Burkinabès : l’opportunité de devenir footballeur professionnel dans un club reconnu. A l’initiative de ce centre, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, au Burkina Faso, Ulrich Hochschild. Dans son bureau au centre de Ouagadougou, en complet gris impeccable, le diplomate explique les raisons de cette démarche. "Je voulais faire un projet qui me plaise. Comme j’aimais bien le football et que je voulais aider à la réinsertion des jeunes défavorisés, j’ai décidé de créer ce centre qui allie le sport et le social."
Les heureux bienfaiteurs
Pour mettre en place son projet, M. Hochschild frappe à toutes les portes ou plutôt à celles des ministères, plus enclins à financer son école. Le président burkinabè se lance dans l’aventure et lui octroie 30 hectares de terres, non loin de sa propriété, pour construire son centre. "Son aide nous aura été précieuse", lâche l’ambassadeur, l’œil fixé sur la carte de l’Afrique qui trône sur un pan de mur de son cabinet. Le football semble devenir depuis quelques temps la nouvelle passion des présidents africains. Blaise Compaoré surfe sur cette vague, à l’instar du roi du Maroc, Mohammed VI, qui lui aussi a décidé de participer à la création d’une école de football dans son pays. Un bon moyen pour eux d’attirer les projecteurs sur leur nation, potentiel vivier de jeunes footballeurs de talent.
En attendant la consécration, le centre de football de Fogebu se concentre sur la réinsertion des jeunes par le sport. Originaires de Bobo Dioulasso, de Ouagadougou ou encore de Pô, les élèves âgés de 14 ans environ sont recrutés en fonction de critères sociaux et sportifs. "On nous amène des adolescents qui sont dans des situations très difficiles. Ils sont orphelins, enfants des rues déscolarisés. On leur fait passer des tests de football et on les recrute", souligne le directeur du Centre aux mille casquettes, Ousmane Kaboré, ancien footballeur et chef du protocole d’Etat. Si l’encadrement sportif occupe une place de choix, l’enseignement scolaire demeure essentiel. "Cette école offre l’opportunité aux jeunes d’obtenir le certificat d’études primaires (CEP) et de se lancer dans la vie professionnelle", poursuit-il.
Sur les traces des Étalons
Pendant trois ans, les élèves alternent entre les matchs de football et les cours. Avec deux entrainements par jour, ils acquièrent, à la sortie de l’école, des connaissances tactiques et stratégiques. "A la fin de la formation, les meilleurs partent en stage dans des clubs allemands", lance fièrement Ousmane Kaboré, en désignant ses quatre petits protégés, assis autour d’une table. Il y a Adama, Souleymane, Abdoulaye et Aristide. Tous rêvent de faire carrière à Auxerre, au PSG... et de devenir les stars du football. "J’ai toujours voulu être le nouveau Samuel Eto’o ou Ronaldo. Cette école m’a permis de me perfectionner, d’apprendre l’esprit d’équipe", chuchote Aristide, 20 ans. Sous son air timoré, ce jeune attaquant se révèle très expressif sur le terrain. Il est considéré comme l’un des meilleurs élèves de l’école et se prépare à faire un stage à l’AJ Auxerre.
Depuis quelques années, ce club français essaye de placer ses pions sur le continent africain. En plus de lorgner sur les jeunes joueurs burkinabés, l’AJ Auxerre dirige une école de football à Dakar, baptisée par "Génération foot", dont le parrain n’est autre que le célèbre attaquant togolais, Emmanuel Adebayor. "C’est une chance pour ces enfants que des clubs viennent recruter en Afrique", s’enthousiasme Georg Tripp, entraineur au centre Fogebu. Cet ancien footballeur allemand, sacré meilleur buteur du championnat de D2 en 1975, se veut optimiste pour la dernière promotion de son école. "Même si aucun n’est rentré dans de grands clubs, on a bon espoir. Ces petits deviendront des grands en football ou ailleurs !" En attendant, la plupart ont regagné leur ville natale et essayent de se construire un avenir loin du centre de formation.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le centre de formation de football aide les enfants défavorisés à se forger un avenir.
Ils ont entre quatorze et dix-huit ans. Ils rêvent tous de devenir un jour footballeur professionnel. Au centre de formation Fogebu, à Ouagadougou, au Burkina Faso, les 63 élèves sont des jeunes défavorisés : orphelins, enfants des rues ou déscolarisés.... Pendant trois ans, cette école de football leur permet d’acquérir des connaissances sportives et les prépare à leur réinsertion professionnelle.
Le centre de formation de football est difficile d’accès. Coincé entre une bâtisse officielle et l’imposant palais présidentiel de Blaise Compaoré, le bâtiment ne paye pas de mine. Pourtant, avec 63 élèves, cette école est la seule au Burkina Faso à offrir une seconde chance aux jeunes Burkinabès : l’opportunité de devenir footballeur professionnel dans un club reconnu. A l’initiative de ce centre, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, au Burkina Faso, Ulrich Hochschild. Dans son bureau au centre de Ouagadougou, en complet gris impeccable, le diplomate explique les raisons de cette démarche. "Je voulais faire un projet qui me plaise. Comme j’aimais bien le football et que je voulais aider à la réinsertion des jeunes défavorisés, j’ai décidé de créer ce centre qui allie le sport et le social."
Les heureux bienfaiteurs
Pour mettre en place son projet, M. Hochschild frappe à toutes les portes ou plutôt à celles des ministères, plus enclins à financer son école. Le président burkinabè se lance dans l’aventure et lui octroie 30 hectares de terres, non loin de sa propriété, pour construire son centre. "Son aide nous aura été précieuse", lâche l’ambassadeur, l’œil fixé sur la carte de l’Afrique qui trône sur un pan de mur de son cabinet. Le football semble devenir depuis quelques temps la nouvelle passion des présidents africains. Blaise Compaoré surfe sur cette vague, à l’instar du roi du Maroc, Mohammed VI, qui lui aussi a décidé de participer à la création d’une école de football dans son pays. Un bon moyen pour eux d’attirer les projecteurs sur leur nation, potentiel vivier de jeunes footballeurs de talent.
En attendant la consécration, le centre de football de Fogebu se concentre sur la réinsertion des jeunes par le sport. Originaires de Bobo Dioulasso, de Ouagadougou ou encore de Pô, les élèves âgés de 14 ans environ sont recrutés en fonction de critères sociaux et sportifs. "On nous amène des adolescents qui sont dans des situations très difficiles. Ils sont orphelins, enfants des rues déscolarisés. On leur fait passer des tests de football et on les recrute", souligne le directeur du Centre aux mille casquettes, Ousmane Kaboré, ancien footballeur et chef du protocole d’Etat. Si l’encadrement sportif occupe une place de choix, l’enseignement scolaire demeure essentiel. "Cette école offre l’opportunité aux jeunes d’obtenir le certificat d’études primaires (CEP) et de se lancer dans la vie professionnelle", poursuit-il.
Sur les traces des Étalons
Pendant trois ans, les élèves alternent entre les matchs de football et les cours. Avec deux entrainements par jour, ils acquièrent, à la sortie de l’école, des connaissances tactiques et stratégiques. "A la fin de la formation, les meilleurs partent en stage dans des clubs allemands", lance fièrement Ousmane Kaboré, en désignant ses quatre petits protégés, assis autour d’une table. Il y a Adama, Souleymane, Abdoulaye et Aristide. Tous rêvent de faire carrière à Auxerre, au PSG... et de devenir les stars du football. "J’ai toujours voulu être le nouveau Samuel Eto’o ou Ronaldo. Cette école m’a permis de me perfectionner, d’apprendre l’esprit d’équipe", chuchote Aristide, 20 ans. Sous son air timoré, ce jeune attaquant se révèle très expressif sur le terrain. Il est considéré comme l’un des meilleurs élèves de l’école et se prépare à faire un stage à l’AJ Auxerre.
Depuis quelques années, ce club français essaye de placer ses pions sur le continent africain. En plus de lorgner sur les jeunes joueurs burkinabés, l’AJ Auxerre dirige une école de football à Dakar, baptisée par "Génération foot", dont le parrain n’est autre que le célèbre attaquant togolais, Emmanuel Adebayor. "C’est une chance pour ces enfants que des clubs viennent recruter en Afrique", s’enthousiasme Georg Tripp, entraineur au centre Fogebu. Cet ancien footballeur allemand, sacré meilleur buteur du championnat de D2 en 1975, se veut optimiste pour la dernière promotion de son école. "Même si aucun n’est rentré dans de grands clubs, on a bon espoir. Ces petits deviendront des grands en football ou ailleurs !" En attendant, la plupart ont regagné leur ville natale et essayent de se construire un avenir loin du centre de formation.