Etalons cadets au mondial : Des actes de naissance qui ont tout compliqué

On avait placé notre confiance en eux après leur titre de champion d’Afrique au Rwanda. Mais c’est un autre visage qu’il nous a été donné de voir au Mexique à l’occasion de la coupe du monde des moins de 17 ans. Les Etalons, qu’on croyait capables de faire bonne figure dans la cour des grands, viennent de décevoir tout un peuple. A Querétaro, la déception est totale et on susurre que des problèmes administratifs ont pénalisé l’équipe. Des passeports qui ne correspondent pas aux actes de naissance, tout était réuni pour boire le calice jusqu’à la lie.
C’est incroyable, ce qu’on a vu à Querétaro, où les Etalons étaient établis pour ce mondial 2011. Nous l’avons dit, ils étaient précédés d’une solide réputation après leur sacre au Rwanda, mais ils n’ont rien fait pour justifier leur rang. Pire encore, ils ont été incapables, en trois matches, de marquer. Le bilan, en tout cas, est peu reluisant : trois défaites, zéro but pointé et six buts encaissés. Qui l’aurait cru quand l’équipe débarquait au Mexique après tous les efforts qui ont été faits pour leur permettre de se préparer en Europe ? Franchement, ces cadets nous ont déçus et ils ont sérieusement écorné leur réputation, qui était d’ailleurs bien surfaite. Cette équipe-là n’était pas bien bâtie pour aller loin dans la compétition, et c’est même mieux que tout soit fini pour elle. Un champion d’Afrique digne de ce nom ne se comporte pas de cette façon. L’histoire retiendra que cette génération de joueurs, qui a participé à la 14e édition du mondial au Mexique, n’a pas été vaillante jusqu’au bout. On l’a vu, sur le plan du jeu, ce n’était pas du tout fameux et on se demande encore ce que les encadreurs ont fait comme travail. On a cru que le titre de champion d’Afrique suffisait pour tout écraser sur son passage. Quand on s’endort sur ses lauriers, il ne faut pas s’attendre à grand-chose et c’est ce qui s’est vérifié à Querétaro. Pourtant, le groupe était jouable et on pouvait faire mieux pour bousculer l’ordre établi.

L’échec au Mexique nous interpelle tous et en premier lieu la Fédération burkinabè de football (FBF), qui devrait maintenant comprendre qu’un championnat des cadets est la meilleure solution pour opérer une bonne sélection sans complaisance. Les joueurs issus des centres de formation ne sont pas forcément des footballeurs de génie. Chacun intervient pour que son « petit » soit en sélection avec surtout la complicité de certains entraîneurs, qui attendent quelque chose en retour. Le milieu commence à être pourri et c’est l’un des maux du football burkinabè. Et puis, il y a aussi l’âge de certains cadets et à ce niveau on n’hésite même pas à revoir les actes de naissance sous des prétextes fallacieux. On apprend d’ailleurs qu’à Querétaro la sélection cadette ait été pénalisée par des problèmes administratifs, certains passeports ne correspondant pas aux actes de naissance. Des joueurs ont fait les frais de cette pagaille et n’ont pu être alignés. L’entraîneur portugais, Rui Vieira, dit-on, était sidéré de voir que rien n’a été fait en son absence à la Fédération et pense que son travail a été saboté quelque part. L’équipe a même failli être disqualifiée deux jours avant son match contre le Panama par la commission d’organisation de la FIFA. On paie donc aujourd’hui le prix de l’improvisation. Résultat, on revient sans avoir marqué les esprits à Querétaro. L’heure est donc venue de mettre de l’ordre à tous les niveaux, et le ministère des Sports et des Loisirs devrait chercher à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Justin Daboné

Mise à jour le Lundi, 27 Juin 2011 21:22