De mémoire de journaliste sportif, c’est la première fois au Burkina qu’au sortir d’une coupe d’Afrique des nations de football, on fait un bilan financier de la participation des Etalons à la compétition. Le ministre des Sports et des Loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, qui veut changer les choses, promet que s’il est à son poste jusqu’en 2013, les Etalons n’iront plus voir le président avant le début de l’épreuve. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée hier mardi 28 février 2012.
La salle de conférences du ministère des Sports et des Loisirs s’est avérée exigüe pour la circonstance. Au moment où les reporters sportifs échangeaient entre eux, on a annoncé l’arrivée du ministre Yacouba Ouédraogo. A peine s’est-il installé après avoir salué les journalistes qu’il consulte rapidement les documents qu’il a en sa possession. D’entrée de jeu, il a rappelé que, lors d’un point de presse du gouvernement, il avait dit que le budget de la participation du onze national était d’environ 2 milliards 900 millions de FCFA.
Après la fin de l’épreuve, le ministre a déclaré qu’il est normal de rendre compte de ce qui en a été fait, dans un souci de transparence, et de répondre en même temps à une certaine opinion qui a épilogué sur ce qui doit rester du budget initial. «C’est légitime effectivement que le contribuable cherche à comprendre ce qui a été fait de son argent», a-t-il précisé.
Selon lui, à la date du 28 février 2012, sur les 2 milliards 900 millions de FCFA, l’Etat burkinabè a débloqué un milliard 660 millions de FCFA. Après l’élimination des Etalons au premier tour, il restait 400 millions de FCFA.
Le ministre a déclaré que cela veut dire qu’on a dépensé à cette CAN 1 milliard 260 millions de FCFA. Le budget de 2 milliards 900 millions de FCFA, a-t-il expliqué, n’a pas été débloqué du coup, on procédait par étape. Cette somme prenait en compte la préparation jusqu’à la finale. En outre, il y avait le déplacement des précurseurs pour préparer le terrain. Avant le départ de l’équipe pour le tournoi, des dispositions avaient été arrêtées pour éviter des incompréhensions plus tard. Si les Etalons avaient remporté le trophée, chaque joueur aurait reçu une enveloppe de 20 millions de FCFA. Ce qui n’a pas été le cas, et du coup, c’est au total 908 millions de FCFA qui «sautent».
Cette somme était uniquement destinée à la finale : 20 millions pour chaque joueur, 10 pour le sélectionneur national, 8 pour l’entraîneur adjoint, 5 chacun pour les médecins et le kiné. C’était la même chose pour les quarts de finale (149 millions) et les demi-finales (166 millions). Le ministre a révélé que chaque joueur a perçu un million comme prime de sélection et 8 millions pour la prime de qualification. Les tenues des joueurs ont couté 12 millions de FCFA. Dans le contrat de l’entraîneur, il était prévu 52 millions de FCFA.
Le stage à Yaoundé et à Libreville est revenu à 105 millions de FCFA. Quant au déplacement des supporters et des journalistes, leur prise en charge s’élève à 588 millions de FCFA.
Au titre des contributions, le ministre Yacouba Ouédraogo a dit que la Chambre des mines a donné 256 millions, et la SONABEL 1 500 000 FCFA que le ministère a reçus. Par contre, la LONAB et l’UEMOA, qui ont promis respectivement 5 et 10 millions de FCFA, n’ont pas encore réagi.
Il n’y a pas que le football
Comme on le sait, il restait 400 millions de FCFA dans la caisse. Mais selon le patron du département des Sports, ce n’est pas seulement le football qui est pris en compte. D’autres disciplines sportives existent, et c’est ainsi que les cyclistes ont été pris en charge pour leur déplacement au Tour de la CEDEAO 2012. La championne d’Afrique Sévérine Nébié a été récompensée d’une somme de 5 millions de FCFA pour avoir gagné deux médailles, et le ministère envisage de l’aider à préparer les jeux olympiques de Londres. Pour le démarrage du Faso foot, la Fédération a bénéficié d’une aide de 20 millions de FCFA. Des judokas et des handballeurs n’ont pas été n’ont plus oubliés ; ce qui a faire dire au ministre Yacouba Ouédraogo qu’il ne reste plus que 250 millions de FCFA dans la caisse.
D’autres sujets ont été abordés avec le conférencier et on est revenu sur l’hôtel où était logée l’équipe. Celui-ci a coûté 65 millions de FCFA alors qu’elle devait prendre ses quartiers à Luba. Selon le ministre, le coach Duarte a trouvé que cette ville était éloignée de Malabo, où l’équipe jouait ses deux premiers matches. Auparavant, c’était un appartement qui avait été retenu à 50 millions de FCFA pour le séjour de l’équipe. Mais là aussi, Duarte n’a pas apprécié le cadre, et c’est finalement l’hôtel Sofitel que ses joueurs et lui ont choisi.
Pour le ministre, cela a nécessité des dépenses alors que tout cela n’était pas prévu au départ. «Si on avait refusé et que les résultats n’avaient pas été satisfaisants, on nous aurait accusé d’avoir bloqué l’argent pour faire autre chose», a-t-il indiqué. Il a affirmé que, contrairement à ce que disent les mauvaises langues, il n’y a pas eu de surfacturation et qu’il défie quiconque de le prouver par des preuves. C’est le consul honoraire du Burkina à Malabo, Ahmed Laurent Sorgho, qui a tout géré sur place, et il pense que celui-ci a fait son travail comme il le fallait.
Le staff technique de même que les joueurs, a-t-il dit, sont capricieux et à un moment, il faut savoir gérer les choses. Ce qui s’est passé est aussi une leçon pour le ministère, qui prendra désormais ses responsabilités quand un hôtel sera retenu par le comité d’organisation de la CAN. «Nous avons gâté les Etalons, et si je suis encore à mon poste jusqu’en 2013, je ne les emmènerais plus voir le président à moins qu’il ne le demande lui-même», a-t-il dit un peu amer. Selon lui, c’est clair et net, et il ne le fera que quand les résultats seront satisfaisants.
L’affaire du coach a occupé une bonne partie des questions, et selon le ministre, le contrat de Duarte prendra fin le 31 mars 2012. Il a proposé à la Fédération, sur les conseils du Conseil juridique du ministère, qu’il accompagne l’équipe au Maroc pour le match amical contre les Lions de l’Atlas qui aura lieu ce mercredi à Marrakech. Mais la Fédération, qui voyait cela autrement, a fini par comprendre pour qu’un procès ne se profile pas à l’horizon parce que Duarte sera dans son droit à partir du moment où son contrat n’a pas pris fin. Il a constaté que le salaire du sélectionneur national est très élevé et dit que le prochain coach n’aura pas la chance d’avoir un salaire faramineux.
Justin Daboné
La salle de conférences du ministère des Sports et des Loisirs s’est avérée exigüe pour la circonstance. Au moment où les reporters sportifs échangeaient entre eux, on a annoncé l’arrivée du ministre Yacouba Ouédraogo. A peine s’est-il installé après avoir salué les journalistes qu’il consulte rapidement les documents qu’il a en sa possession. D’entrée de jeu, il a rappelé que, lors d’un point de presse du gouvernement, il avait dit que le budget de la participation du onze national était d’environ 2 milliards 900 millions de FCFA.
Après la fin de l’épreuve, le ministre a déclaré qu’il est normal de rendre compte de ce qui en a été fait, dans un souci de transparence, et de répondre en même temps à une certaine opinion qui a épilogué sur ce qui doit rester du budget initial. «C’est légitime effectivement que le contribuable cherche à comprendre ce qui a été fait de son argent», a-t-il précisé.
Selon lui, à la date du 28 février 2012, sur les 2 milliards 900 millions de FCFA, l’Etat burkinabè a débloqué un milliard 660 millions de FCFA. Après l’élimination des Etalons au premier tour, il restait 400 millions de FCFA.
Le ministre a déclaré que cela veut dire qu’on a dépensé à cette CAN 1 milliard 260 millions de FCFA. Le budget de 2 milliards 900 millions de FCFA, a-t-il expliqué, n’a pas été débloqué du coup, on procédait par étape. Cette somme prenait en compte la préparation jusqu’à la finale. En outre, il y avait le déplacement des précurseurs pour préparer le terrain. Avant le départ de l’équipe pour le tournoi, des dispositions avaient été arrêtées pour éviter des incompréhensions plus tard. Si les Etalons avaient remporté le trophée, chaque joueur aurait reçu une enveloppe de 20 millions de FCFA. Ce qui n’a pas été le cas, et du coup, c’est au total 908 millions de FCFA qui «sautent».
Cette somme était uniquement destinée à la finale : 20 millions pour chaque joueur, 10 pour le sélectionneur national, 8 pour l’entraîneur adjoint, 5 chacun pour les médecins et le kiné. C’était la même chose pour les quarts de finale (149 millions) et les demi-finales (166 millions). Le ministre a révélé que chaque joueur a perçu un million comme prime de sélection et 8 millions pour la prime de qualification. Les tenues des joueurs ont couté 12 millions de FCFA. Dans le contrat de l’entraîneur, il était prévu 52 millions de FCFA.
Le stage à Yaoundé et à Libreville est revenu à 105 millions de FCFA. Quant au déplacement des supporters et des journalistes, leur prise en charge s’élève à 588 millions de FCFA.
Au titre des contributions, le ministre Yacouba Ouédraogo a dit que la Chambre des mines a donné 256 millions, et la SONABEL 1 500 000 FCFA que le ministère a reçus. Par contre, la LONAB et l’UEMOA, qui ont promis respectivement 5 et 10 millions de FCFA, n’ont pas encore réagi.
Il n’y a pas que le football
Comme on le sait, il restait 400 millions de FCFA dans la caisse. Mais selon le patron du département des Sports, ce n’est pas seulement le football qui est pris en compte. D’autres disciplines sportives existent, et c’est ainsi que les cyclistes ont été pris en charge pour leur déplacement au Tour de la CEDEAO 2012. La championne d’Afrique Sévérine Nébié a été récompensée d’une somme de 5 millions de FCFA pour avoir gagné deux médailles, et le ministère envisage de l’aider à préparer les jeux olympiques de Londres. Pour le démarrage du Faso foot, la Fédération a bénéficié d’une aide de 20 millions de FCFA. Des judokas et des handballeurs n’ont pas été n’ont plus oubliés ; ce qui a faire dire au ministre Yacouba Ouédraogo qu’il ne reste plus que 250 millions de FCFA dans la caisse.
D’autres sujets ont été abordés avec le conférencier et on est revenu sur l’hôtel où était logée l’équipe. Celui-ci a coûté 65 millions de FCFA alors qu’elle devait prendre ses quartiers à Luba. Selon le ministre, le coach Duarte a trouvé que cette ville était éloignée de Malabo, où l’équipe jouait ses deux premiers matches. Auparavant, c’était un appartement qui avait été retenu à 50 millions de FCFA pour le séjour de l’équipe. Mais là aussi, Duarte n’a pas apprécié le cadre, et c’est finalement l’hôtel Sofitel que ses joueurs et lui ont choisi.
Pour le ministre, cela a nécessité des dépenses alors que tout cela n’était pas prévu au départ. «Si on avait refusé et que les résultats n’avaient pas été satisfaisants, on nous aurait accusé d’avoir bloqué l’argent pour faire autre chose», a-t-il indiqué. Il a affirmé que, contrairement à ce que disent les mauvaises langues, il n’y a pas eu de surfacturation et qu’il défie quiconque de le prouver par des preuves. C’est le consul honoraire du Burkina à Malabo, Ahmed Laurent Sorgho, qui a tout géré sur place, et il pense que celui-ci a fait son travail comme il le fallait.
Le staff technique de même que les joueurs, a-t-il dit, sont capricieux et à un moment, il faut savoir gérer les choses. Ce qui s’est passé est aussi une leçon pour le ministère, qui prendra désormais ses responsabilités quand un hôtel sera retenu par le comité d’organisation de la CAN. «Nous avons gâté les Etalons, et si je suis encore à mon poste jusqu’en 2013, je ne les emmènerais plus voir le président à moins qu’il ne le demande lui-même», a-t-il dit un peu amer. Selon lui, c’est clair et net, et il ne le fera que quand les résultats seront satisfaisants.
L’affaire du coach a occupé une bonne partie des questions, et selon le ministre, le contrat de Duarte prendra fin le 31 mars 2012. Il a proposé à la Fédération, sur les conseils du Conseil juridique du ministère, qu’il accompagne l’équipe au Maroc pour le match amical contre les Lions de l’Atlas qui aura lieu ce mercredi à Marrakech. Mais la Fédération, qui voyait cela autrement, a fini par comprendre pour qu’un procès ne se profile pas à l’horizon parce que Duarte sera dans son droit à partir du moment où son contrat n’a pas pris fin. Il a constaté que le salaire du sélectionneur national est très élevé et dit que le prochain coach n’aura pas la chance d’avoir un salaire faramineux.
Justin Daboné