Premier pro centrafricain à avoir joué en L1, à Gueugnon et Martigues, Stéphane Pounewatchy (44 ans), ancien capitaine des Fauves du Bas-Oubangui, revient sur l'ascension irrésistible de la sélection du Centrafrique, à 90 minutes d'une qualification historique après sa victoire à domicile sur les Etalons burkinabés (1-0)...
«Stéphane, que vous inspire les progrès énormes de la Centrafrique, désormais toute proche d'une première qualification pour la CAN?
Plaisir et fierté ! De mon temps, autour de 2000, le football n'était pas la priorité du pays. Il y avait pas mal d'évènements politiques et d'instabilité. Nous n'étions que trois pros, et j'étais le seul venant de France. La RDC nous avait éliminés avant la phase des poules éliminatoires de CAN. Ensuite, la sélection A a été mise longtemps en sommeil, elle n'avait plus de visibilité. Et puis est arrivée cette belle génération. A partir de 2010, il y a eu cette envie que la sélection joue les éliminatoires.
Beaucoup des Fauves actuels sont nés en France ou y vivent depuis leur enfance. Comment cette équipe s'est-elle constituée?
Après ma carrière, j'avais commencé à lister les jeunes Centrafricains présents dans les centres de formation. Pour cette équipe, le travail a été effectué par Willy Kongo, qui s'est notamment occupé de recenser les gars en Europe, pour la Fédération.
En 2010, quand le Français Jules Accorsi a repris cette équipe, elle était 200ème au classement FIFA. Aujourd'hui elle occupe la 64e place (14e nation africaine). La progression est impressionnante...
Accorsi a apporté sa touche, c'est indéniable. Malheureusement, il est parti en raison de salaires impayés depuis huit mois. Mais Hervé Loungoundji, son adjoint, a poursuivi les efforts et les résultats sont toujours là.
«Je tends la perche aux dirigeants»
Curieusement, vous ne faites pas partie, de près ou de loin, de cette sélection dont vous avez été le capitaine...
Mon souhait le plus cher, c'est évidemment d'apporter mon expérience à cette génération. Je veux aider mon pays. Je tends la perche aux dirigeants. Je pense qu'avec des anciens comme Luciano Djim, on peut apporter notre modeste pierre à l'édifice.
La CAN, vous connaissez, vous étiez d'ailleurs dans le staff de la RDC lors de l'édition 2004...
C'est pourquoi je pense qu'il y a plein de choses à faire sur le plan de l'organisation : les stages, le suivi permanent des expatriés, les matches de préparation à établir, la supervision des adversaires. On sait qu'il y a des difficultés budgétaires mais je suis prêt à m'investir pour aider.
La CAN 2013, vous y croyez ?
Bien sûr ! Il faut décréter l'union sacrée, entre toutes les composantes de notre Sport, la fédé, le ministère de tutelle, autour d'un objectif commun : la participation à la CAN, qu'il s'agisse de celle-ci ou de la suivante d'ailleurs.
Propos recueillis par Frank Simon
Source: France football.fr