En France, quand on fait rimer football avec Burkina Faso, on pense souvent aux mines d’Alain Traoré, aux jambes d’anorexique de Jonathan Pitroipa ou aux yeux de fumeur de chichon d'Habib Bamogo. Sauf que, depuis 2007, et après un parcours assez improbable, les petites oreilles de Charles Kaboré parcourent les pelouses et les bancs de touche de Ligue 1. Sportif burkinabé le mieux payé selon ESPN en 2011, celui qui avait été recruté pour évoluer au milieu du terrain s’est transformé en véritable homme à tout faire sur la Canebière. Souvent moqué pour les limites techniques qu’il affiche depuis désormais 5 ans, au Vélodrome et ailleurs, « Charly » s’affirme pourtant comme un cadre de l’effectif d’Élie Baup cette saison. Titularisé à cinq reprises lors des cinq premières journées de Ligue 1, l’enfant de Bobo-Dioulasso voit enfin sa patience récompensée. À croire que le travail paye.
De l’Étoile Filante Ouagadougou à Libourne
L’histoire de Charles Kaboré est l’histoire vue et revue du type un peu gauche, mais travailleur, juste assez mauvais pour faire dire aux types derrière des écrans « Putain, j’aurais pu être footballeur ! » et juste assez bon pour l’être vraiment. Arrivé à Libourne en 2006, en provenance de l’Étoile Filante Ouagadougou – sans conteste l’un des plus jolis noms de club avec le Tout Solide Malekesa –, Charly a bel et bien connu la gloire avant son arrivée à l’OM. Une présence dans le Top 40 des joueurs de moins de 21 ans à suivre, selon Tuttosport et les sirènes de Chelsea et même du FC Barcelone, avant de rejoindre la Canebière. Et ouais. Le Burkinabé rejoint finalement l’OM en 2007, où il est recruté avec le statut de joker, histoire de ne pas attendre l’ouverture du marché des transferts et de devancer la concurrence. Depuis cette arrivée il y a cinq ans, le temps a passé. Charles Kaboré n’est pas devenu un joueur génial, mais un bon role player, comme on les appelle en NBA. Un type que l’on fait jouer dans certaines situations, capable de s’adapter. Grand bosseur et déconneur de la première heure, Charles Kaboré a su miser sur sa qualité principale pour se faire une place à l’OM : sa polyvalence.
C’est le traditionnel discours du footballeur polyvalent : « Ce n’est pas mon poste, mais si je peux aider l’équipe, alors je le ferai. » Pas heureux de déserter son milieu de terrain, mais pas mécontent de choper de temps en temps une place de titulaire, Charles Kaboré a le cul entre deux chaises. Souvent barré à son poste de prédilection du côté de la Canebière, il a su tirer profit de sa polyvalence pour grappiller des minutes. Au final, Charly se voit offrir 64 titularisations en Ligue 1 entre 2008-09 et 2011-12, soit une moyenne honnête de seize par saison. On parle là d’un type qui, milieu de terrain de formation, a déjà dépanné aux postes de latéral droit, latéral gauche et défenseur central. Là encore, sans jamais briller, il répond généralement aux attentes qui lui sont fixées. De toute façon, on demande moins à un joueur que l’on place là par défaut qu’à un type qui connaît le métier. C’est comme ça que Charly se fait pardonner ses centres qui n’ont souvent rien à envier à ceux du Bernard Mendy de la grande époque. « Contre Nancy, j’ai assuré mes centres. Bon, j’ai mis un ballon hors du stade, mais ça arrive quand on veut trop bien faire », balancait-il, rieur, en conférence de presse.
Un ancien de l’OM
Car Charles Kaboré, c’est aussi ça. Un sourire, des vannes et toujours du travail. Combattant acharné – il pêche d’ailleurs souvent par agressivité –, le Burkinabé a un style qui colle à celui de l’OM d’Élie Baup : peu glamour mais solidaire et concerné. Si ses relations avec Didier Deschamps n’ont pas toujours été au beau fixe, Kaboré jouit aujourd’hui d’un tout autre rapport avec un coach qui lui fait confiance. Titulaire indiscutable depuis le début de la saison, il a joué l’intégralité des cinq premiers matchs de l’OM. Que ce soit au milieu de terrain où il fait parler son abattage ou au poste de latéral droit où Nicolas Nkoulou « le papa » lui tire ses petites esgourdes de temps à autres, Charles Kaboré profite. Lui, qui avec Mathieu Valbuena et Benoît Cheyrou est désormais le joueur le plus ancien du groupe, espère que la bonne étoile qu’il a au-dessus de la tête cette saison n’est pas une étoile filante. Et puis s’il retourne sur le banc de touche, il le fera comme il le fait depuis 2007 : en bossant et avec le sourire.
Par SoFoot | So Foot – dim. 23 sept. 2012
De l’Étoile Filante Ouagadougou à Libourne
L’histoire de Charles Kaboré est l’histoire vue et revue du type un peu gauche, mais travailleur, juste assez mauvais pour faire dire aux types derrière des écrans « Putain, j’aurais pu être footballeur ! » et juste assez bon pour l’être vraiment. Arrivé à Libourne en 2006, en provenance de l’Étoile Filante Ouagadougou – sans conteste l’un des plus jolis noms de club avec le Tout Solide Malekesa –, Charly a bel et bien connu la gloire avant son arrivée à l’OM. Une présence dans le Top 40 des joueurs de moins de 21 ans à suivre, selon Tuttosport et les sirènes de Chelsea et même du FC Barcelone, avant de rejoindre la Canebière. Et ouais. Le Burkinabé rejoint finalement l’OM en 2007, où il est recruté avec le statut de joker, histoire de ne pas attendre l’ouverture du marché des transferts et de devancer la concurrence. Depuis cette arrivée il y a cinq ans, le temps a passé. Charles Kaboré n’est pas devenu un joueur génial, mais un bon role player, comme on les appelle en NBA. Un type que l’on fait jouer dans certaines situations, capable de s’adapter. Grand bosseur et déconneur de la première heure, Charles Kaboré a su miser sur sa qualité principale pour se faire une place à l’OM : sa polyvalence.
C’est le traditionnel discours du footballeur polyvalent : « Ce n’est pas mon poste, mais si je peux aider l’équipe, alors je le ferai. » Pas heureux de déserter son milieu de terrain, mais pas mécontent de choper de temps en temps une place de titulaire, Charles Kaboré a le cul entre deux chaises. Souvent barré à son poste de prédilection du côté de la Canebière, il a su tirer profit de sa polyvalence pour grappiller des minutes. Au final, Charly se voit offrir 64 titularisations en Ligue 1 entre 2008-09 et 2011-12, soit une moyenne honnête de seize par saison. On parle là d’un type qui, milieu de terrain de formation, a déjà dépanné aux postes de latéral droit, latéral gauche et défenseur central. Là encore, sans jamais briller, il répond généralement aux attentes qui lui sont fixées. De toute façon, on demande moins à un joueur que l’on place là par défaut qu’à un type qui connaît le métier. C’est comme ça que Charly se fait pardonner ses centres qui n’ont souvent rien à envier à ceux du Bernard Mendy de la grande époque. « Contre Nancy, j’ai assuré mes centres. Bon, j’ai mis un ballon hors du stade, mais ça arrive quand on veut trop bien faire », balancait-il, rieur, en conférence de presse.
Un ancien de l’OM
Car Charles Kaboré, c’est aussi ça. Un sourire, des vannes et toujours du travail. Combattant acharné – il pêche d’ailleurs souvent par agressivité –, le Burkinabé a un style qui colle à celui de l’OM d’Élie Baup : peu glamour mais solidaire et concerné. Si ses relations avec Didier Deschamps n’ont pas toujours été au beau fixe, Kaboré jouit aujourd’hui d’un tout autre rapport avec un coach qui lui fait confiance. Titulaire indiscutable depuis le début de la saison, il a joué l’intégralité des cinq premiers matchs de l’OM. Que ce soit au milieu de terrain où il fait parler son abattage ou au poste de latéral droit où Nicolas Nkoulou « le papa » lui tire ses petites esgourdes de temps à autres, Charles Kaboré profite. Lui, qui avec Mathieu Valbuena et Benoît Cheyrou est désormais le joueur le plus ancien du groupe, espère que la bonne étoile qu’il a au-dessus de la tête cette saison n’est pas une étoile filante. Et puis s’il retourne sur le banc de touche, il le fera comme il le fait depuis 2007 : en bossant et avec le sourire.
Par SoFoot | So Foot – dim. 23 sept. 2012