APRES LES PROPOS DE DUARTE
Les excuses de Dagano à la presse
Les excuses de Dagano à la presse
Le meilleur buteur des éliminatoires de la CAN et de la coupe du monde 2010 sur le continent avec 11 buts parle. En effet, après l’euphorie de la qualification pour la CAN à Accra, le leader du groupe des Etalons et attaquant du club Al Khor du Qatar, Moumouni Dagano, a accepté d’évoquer avec nous au téléphone, depuis le Qatar, les propos de l’entraîneur, vis-à-vis de la presse. Il n’a pas hésité à aborder ses occasions de buts ratés face à la Côte d’Ivoire et son début de saison quelque peu difficile avec son club. Moumouni Dagano saisit une fois de plus l’opportunité pour inviter les uns et les autres à une union sacrée autour de l’équipe nationale.
"Le Pays" : Après l’euphorie d’Accra au Ghana, comment analysez-vous la qualification de votre groupe pour la CAN en Angola ?
Moumouni Dagano : C’est avec un très grand plaisir que nous avons ressenti cette qualification et nous avions vraiment besoin de ça pour le football burkinabè et le sport de façon générale de même que pour les Burkinabè. Il faut reconnaître que c’était difficile pour nous de rater deux CAN de suite (2006 et 2008) après avoir pris part à quelques-unes auparavant Personnellement, c’est une joie de retrouver la CAN pour la 4e fois et cela fera aussi du bien à certains du groupe qui y seront pour la première fois. Il ne suffit pas de dire que nous sommes qualifiés pour la CAN mais le plus important, c’est de passer le premier tour. Les précédentes CAN auxquelles j’ai participé, le Burkina n’a jamais passé le premier tour en dehors de celle de 1998. Notre challenge sera de relever ce défi.
Avez-vous tiré une expérience de ces participations afin de pouvoir relever ce défi en 2010 ?
Je dirai oui. Pour les précédentes participations, je mets cela sur le compte d’un manque d’expérience. Je profite de l’opportunité pour revenir sur les deux matchs face à la Côte d’Ivoire qui nous ont fait prendre conscience. Cela va nous donner une petite idée pour la CAN où on enregistre les meilleures équipes du continent et il faut que le public burkinabè soit derrière nous pour nous soutenir à franchir cette fois-ci le premier tour.
Comment expliquez-vous cet arrêt brusque face à la Côte d’Ivoire après avoir fait rêver les Burkinabè pour le mondial ?
Nos victoires devant la Guinée et le Malawi nous ont donné des ailes et nous avons mal géré le match face à la Côte d’Ivoire. Un nul pouvait changer les choses mais nous avons essayé de confondre la Côte d’Ivoire à la Guinée et au Malawi en attaquant comme des fous. Je suis satisfait que nous ayons affronté les Ivoiriens parce que cela va nous donner à réfléchir. Il y a 4 ans, la Côte d’Ivoire a eu à vivre cette situation contre le Cameroun.
Vous avez personnellement bien commencé ces éliminatoires avec des buts avant d’être muet devant les Eléphants, en ratant des buts tout faits.
Cela m’a surpris d’avoir raté ces buts mais je dis aussi que le championnat au Qatar n’avait pas commencé et j’étais un peu en manque de confiance. Mais le coach me fait toujours confiance parce que pour lui, la présence de Dagano crée le danger et met l’adversaire souvent en difficulté. Je suis donc déçu de n’avoir pas marqué contre la Côte d’Ivoire et si je le réussissais, cela allait aussi faire du bien. Il faut noter qu’un attaquant a parfois des moments de difficultés.
Avez-vous douté un instant après ces défaites contre la Côte d’Ivoire ?
Nous n’avons jamais douté pour la qualification à la CAN puisqu’il nous restait deux matchs face à la Guinée et au Malawi. Notre premier objectif dès le début des éliminatoires était la CAN mais après les deux premières victoires de ce dernier tour, cela nous a fait rêver pour le mondial surtout le public sportif. Il a été déçu face à la Côte d’Ivoire mais nous n’avons rien lâché parce que nous sommes des professionnels.
Comment expliquez-vous que votre entraîneur s’en est pris à la presse à l’issue du match d’Accra ?
C’est vrai qu’il a eu des mots très durs à l’endroit de la presse mais c’était à chaud. Je pense que vous devez beaucoup nous soutenir dans les moments difficiles et la réaction de l’entraîneur est due certainement aux critiques selon lesquelles il ne peut pas gérer deux équipes. Le plus important est de travailler ensemble pour avancer. Nous sommes tous des partenaires et chacun de nous a besoin de l’autre. Nous devons oublier et au nom du groupe, je présente sincèrement des excuses à la presse burkinabè, tout en espérant que l’entraîneur va présenter aussi ses excuses. Il faut comprendre que ce sont des choses qui arrivent parfois mais l’essentiel est d’être solidaire pour passer de bons moments ensemble à l’avenir et surtout à la CAN en Angola.
Avez-vous parlé de cet incident avec lui ?
Non, pas vraiment puisqu’après le match, il a aussitôt regagné Le Mans. Nous allons parler de ça avec lui. Mais par rapport à ce qui s’est passé, il était sous pression.
Pensez-vous que l’entraîneur sera disponible pour vous à la CAN et à la fois pour Le Mans qui sera en plein championnat en France ?
Je dis oui puisqu’il a précisé qu’il ne nous lâchera pas pendant la CAN. C’est un entraîneur qui tient beaucoup au Burkina parce que grâce à notre pays, il a été beaucoup connu et a aussi obtenu son contrat au Mans. Il a du respect pour les Etalons et le Burkina. C’est un entraîneur qui est très proche de nous et il nous a fait savoir un jour qu’il pourrait venir vivre au Burkina. Nous avons du respect pour lui et il nous a donné cette envie de se battre jusqu’au bout et de gagner. Je suis un peu déçu pour lui que les choses ne marchent pas très bien avec Le Mans.
Avec votre club de Al Khor au Qatar, comment les choses se passent-elles présentement ?
Nous venons de jouer la 3e journée (NDLR : la 4e journée se joue ce jeudi 22 octobre) avec 2 défaites et 1 match nul et je n’ai pas encore marqué. Quand j’ai rejoint mon club après les vacances, je n’étais pas très en forme mais je mets tout en oeuvre pour donner le maximum de moi-même. Le championnat est encore long puisqu’il reste 24 journées et je vais marquer des buts.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un départ de Dagano du Qatar au prochain mercato ?
J’avais des contacts en Europe en juin dernier mais mon club ne voulait pas me laisser partir. Peut-être que si j’ai une chance au mercato, je retournerai en Europe parce que le challenge et le public à ce niveau me manquent. Sinon je suis bien au Qatar.
Le dernier match face au Malawi va-t-il être aussi important pour vous ?
C’est un match qui nous tient à coeur parce qu’il doit nous permettre de nous réconcilier avec la presse et notre public. Nous sommes heureux pour la circonstance que le dernier match se joue à Ouagadougou et nous allons donner le maximum de nous-mêmes pour battre le Malawi tout en nous faisant plaisir et permettre au public de se faire plaisir. Je saisis l’occasion pour demander au public burkinabè et à la presse de continuer à nous soutenir. Je ne voudrais pas qu’on me juge sur un ou deux matchs mais plutôt sur l’ensemble de ce que nous faisons.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Propos recueillis par Antoine BATTIONO