Air Burkina denonce les manoeuvres de couloir
La coupe du monde des cadets Nigeria 2009 commence déjà avec des problèmes pour les Etalons. En effet ceux-ci ont eu des difficultés pour rallier le Nigeria parce que la compagnie aérienne Air Burkina, chargée par la FBF (Fédération burkinabè de football) de les transporter, n’a pas eu l’autorisation d’atterrir dans ce pays. Le directeur général de la compagnie aérienne, Mohamed Ghelala affirme que l’avion n’a jamais quitté Ouagadougou, contrairement à ce que deux sources proches des milieux du football burkinabè l’avaient affirmé. Ce dernier ajoute par ailleurs que les autorités nigérianes ont manœuvré pour favoriser leur compagnie nationale.
Fasozine.com : Les Etalons, que Air Burkina devait convoyer au Nigeria, n’ont pas pu effectuer le déplacement. Que s’est-il passé?
Mohamed Ghelala :
Nous avons été contactés, le 14 octobre dernier par la Fédération burkinabè de football (FBF) pour organiser deux vols charters (aller-retour), en vue de convoyer les Etalons au Nigeria. Nous avons donc envoyé la demande d’autorisation de survol des pays et d’atterrissage à la destination. Dans un premier temps, les Etalons devaient atterrir à Lagos, mais par la suite, c’est Inougou, une autre ville nigériane, qui a été retenu. Ainsi, la direction de l’aviation a envoyé aux autorités de l’aviation du Nigeria, une demande d’autorisation d’atterrir en bonne et due forme. Selon les règles, les autorités nigérianes devaient répondre dans les 24 heures qui suivaient. Malheureusement, notre demande a rencontré le silence radio. Nous avons même relancé ces autorités, mais elles ne répondaient toujours pas. Nous avons alors demandé à la FBF et à la Fifa d’intervenir, peut-être sur le terrain diplomatique, pour avoir une réaction, parce sans autorisation, nous ne pouvons pas y aller.
Et hier (le mardi 20 octobre, NDLR), nous avons attendu jusqu’à la dernière minute mais la réponse n’est pas arrivée. L’avion était même prêt. C’était la désolation au sein de l’équipe. Entre temps, la Fifa nous a informés qu’elle annulait le vol et le remettait au mercredi 21 octobre 2009. Elle nous a aussi dit que c’est la compagnie Arik Air du Nigeria, partenaire de la coupe du monde, qui viendrait chercher les Etalons. C’est là que nous avons compris pourquoi notre demande a rencontré un silence. Les autorités nigérianes protègent leur compagnie.

Voulez vous dire qu’il y a eu des manœuvres de couloirs pour retirer ce marché à Air Burkina?
Oui. Je le dis sans langue de bois. Si les autorités nigérianes n’ont pas donné une suite à notre requête, c’est parce qu’elles voulaient que ce soit leur compagnie qui transporte les Etalons. Et c’est ce qui s’est malheureusement passé. Les gens ne jouent pas le franc-jeu commercial. Mais ils auraient pu répondre. Nous n’avons jamais vu ce genre d’attitude dans les administrations modernes de l’aviation civile. Le Burkina, s’il est saisi, répond dans la demi-heure qui suit la demande.


Face à ce comportement des autorités nigérianes, que compte faire Air Burkina?
Le vol charter que nous avions voulu organiser pour les Etalons était plus un motif de fierté pour nous qu’un moyen de gagner de l’argent. Il coûtait 3 500 000 F CFA. Cette somme ne couvrait même pas nos dépenses. Je ne sais pas combien Arik prendra avec la Fifa et cela ne me regarde pas. Mais c’est déplorable qu’on en soit encore à ce niveau.

En clair, vous dites que l’avion n’a pas quitté Ouagadougou?

Sans autorisation, l’avion ne peut pas quitter Ouagadougou parce qu’il ne peut pas atterrir dans un pays sans l’accord des autorités de ce pays. Pour cela, il y a une procédure à suivre et c’est ce que nous avons fait. Il y a deux ou trois jours, quelqu’un nous a dit que nous pouvions avoir la réponse, à condition de passer par des intermédiaires. J’ai refusé de jouer à ce jeu car au niveau de Air Burkina, nous faisons les choses dans la transparence. Nous n’encourageons pas des démarches où il y a des commissions, des dessous de table ou des pots de vin. Et il faut que tout le monde sache que nous ne le faisons pas.

Est-ce que Air Burkina dessert le Nigeria?
Non. Nous n’avons même, pas l’intention d’y aller. Le BSP ( Bank setlement plan, un organisme de liaison entre les différents pays en matière de transports aériens) n’existe pas pour le moment au Nigeria et au Ghana. Mais les autorités ghanéennes ont commencé à travailler à l’instaurer. Par contre au Nigeria, les gens n’en veulent pas parce qu’ils se complaisent dans la magouille. Nous n’irons jamais au Nigeria tant que les conditions seront ainsi.

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