DUARTE ET LA PRESSE Des larmes pour demander pardon
lundi 9 novembre 2009, page visitée 157 fois
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Le lundi 9 novembre 2009, l’entraîneur des Etalons, Paulo Duarte, a présenté avec une vive émotion ses excuses à la presse burkinabè à travers une déclaration qu’il a prononcée. Ce fut pathétique. On se rappelle que le 11 octobre dernier, au Ohene Djan stadium d’Accra, au Ghana, le Burkina est venu à bout de la Guinée par 2 buts à 1, obtenant du coup son ticket pour la CAN 2010 en Angola. A la conférence de presse d’après-match, Paulo Duarte, contre toute attente, s’en prend à la presse burkinabè avec des mots très durs. Cela avait créé un climat malsain qui n’est pas fait pour arranger le football burkinabè. Pour trouver une solution à cette situation, le premier responsable du Rail club du Kadiogo (RCK), Amado Traoré, a pris la responsabilité sur lui d’entreprendre une médiation. Ainsi, de tractations en tractations, il est parvenu à trouver un terrain d’entente entre les deux parties qui se sont retrouvées autour de la même table le 9 novembre dernier. A cette occasion, Paulo Duarte, fondant en larmes, a demandé pardon à la presse et au peuple burkinabè. Ce que les journalistes sportifs ont accepté par la voix du vice-président de l’AJSB, Gabriel Barrois. " Autant nous demandons pardon à ceux que nous avons offensés, autant nous devons accepter le pardon de celui qui nous a offensés", a-t-il dit. Auparavant, le président Amado Traoré a tenu à préciser que c’est une initiative personnelle qui n’engage que lui ; ni le RCK son club, ni la Fédération burkinabè de football (FBF) encore moins le ministère des Sports et des loisirs ne sont mêlés à cette démarche. C’est après analyse de la situation, fait-il savoir, qu’il a décidé de faire quelque chose. Une initiative qui a été saluée par la presse sportive et l’entraîneur Paulo Duarte.
Le mea culpa de Duarte
"Mesdames et Messieurs les journalistes, En ce matin du 9 novembre, je me présente devant vous avec humilité pour vous demander pardon suite aux propos que j’ai tenus à l’issue du match Burkina/Guinée à Accra. Rien ne justifie et ne pourra justifier ce dérapage verbal en votre endroit. Au demeurant, c’est bien parce que vous avez bien fait votre part de travail que nous avons pu nous remettre en cause pour obtenir cette qualification tant attendue par tout le peuple burkinabè. Je vous demande pardon. Veuillez accepter que l’ensemble de mon équipe vous dédie cette qualification, car vous avez su nous accompagner pendant ces phases éliminatoires. Je sais d’où je viens et votre pays a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je sais où je vais. Cela pour dire que je me sens burkinabè du fond de mon coeur. Je dois tout à ce peuple. Je dois aussi beaucoup à sa presse. C’est pourquoi je voudrais demander encore pardon à tout ce peuple, à cette presse, au président de la fédération, au gouvernement à travers le ministère des Sports et des loisirs et au Président du Faso. Le rôle d’un entraîneur est aussi un rôle éducatif. J’y ai aussi failli par mes propos. Aussi voudrais-je solliciter de vous, l’utilisation de vos voix pour demander pardon au peuple de mon pays. Mea culpa ! Notre travail n’est pas encore achevé. Il reste le match contre le Malawi, mais surtout la phase finale en Angola. J’ai pleinement conscience des attentes du peuple. Nous n’avons pas peur car notre équipe est jeune et enthousiaste ; elle est aussi solidaire. Je vous demande donc de continuer à nous aider, à nous encourager car en vérité notre raison d’être, c’est vous tous. Veuillez accepter mon profond regret pour mes propos."
Paulo Duarte
Par Antoine BATTIONO