A peine nommé, le sélectionneur des Etalons locaux s'est mis au travail. Le temps presse, le ton monte. Le salaire ne conviendrait pas à Saboteur.
Intronisé patron de la sélection nationale des locaux, le coach Drissa Traoré Malo dit Saboteur s'est vite mis au travail. Ceux qui l'ont côtoyé ces derniers jours, décrivent un technicien plein d'enthousiasme, qui a gardé intact son énergie et sa légendaire volonté de bien faire. L'homme serait surtout conscient que les Aigles nigérians représentent un obstacle sérieux. Mais dans l'immédiat, ce qui coince entre la Fédération burkinabè de football et son employé, ce sont les termes du contrat qui les lient, notamment, en sa partie émolument.
Selon une source fiable, les entraîneurs locaux nouvellement nommés auraient tous signé leur contrat, sauf, paraît-il, Saboteur. Il semble que l'homme ne serait pas prêt à apposer sa signature au bas d'un contrat qui ne lui donnerait droit qu'à un menu fretin. Après tout, il n'aurait rien demandé, puisqu'il semble que celui-ci n'aurait pas répondu à l'appel à candidature lancé par la FBF. En tous les cas, pour une source proche de la nationale du football que nous avons contactée, Saboteur n'aurait pas postulé à quoi que ce soit. En clair, c'est la FBF qui aurait eu besoin de ses compétences. Quoi de plus normal donc, que celui-ci (s'il est vrai que le salaire proposé ne lui convient pas) exige un salaire à la hauteur de la lourde mission qui est la sienne, pour ne pas dire à la hauteur de sa réputation.
Du coup, on se demande comment les contrats des sélectionneurs locaux sont négociés. Pour mieux cerner le sujet, nous avons joint un ancien sélectionneur national au téléphone. Sa réponse est sans équivoque. «Quand vous êtes un entraîneur local, on ne discute de rien avec vous. Si vous êtes retenu, la Fédération vous tend un document préalablement établi, avec les conditions de travail et de salaire, vous n'avez plus qu'à lire et signer». On a beau se retenir, on ne peut s'empêcher de sourire devant une telle situation d'aliénation qui dénote toute la faiblesse organisationnelle de cette entité importante de notre football. Pour le comprendre, il fait faire sienne la réalité mensuelle de l'entraîneur burkinabè le moins à plaindre. Lorsqu'en lieu et place des 200 ou 300 mille que vous paye un club, l'on vous propose 1 million, voire un peu plus...vous perdez toute mesure de la pénibilité de la charge qui vous attend. Cet état d'esprit, ajouté au fait que la liste des lèche-bottes est longue, met naturellement la FBF dans une position de force, qui ne l'oblige pas à s'asseoir à la table de la négociation.
Visiblement, les choses n'ont guère évolué de ce côté-là, et si les autres se sont empressés de signer ce précieux document qui multipliait leur salaire par 3 voire par 4, ce ne fut vraisemblablement pas le cas du vieux briscard qui en a vu d'autres. Que va faire la fédération du colonel Sita Sangaré, qui n'est déjà pas en bonne posture dans ce registre de choix des sélectionneurs ? A notre avis, elle n'aura pas d'autre choix que d'engager la négociation. Du coup (si son refus de signer est vrai), le rapport de force est en faveur de Saboteur. En tous les cas, si dans les jours à venir, il est établi que le droit de négocier son contrat, eu égard à l'expertise qu'il met à la disposition de la FBF, a été exigé et obtenu par Saboteur, l'occasion est toute belle pour les entraîneurs locaux et leur association de donner une valeur et un sens à leur compétence. Eux qui jusque-là (à l'exception de quelques-uns), se sont plutôt comportés en mendiants larmoyants, comme dirait l'autre.
Source Sport bayiri.com