Charles Kaboré (capitaine des Etalons) : «La formation à la base, importante pour l’avenir du football burkinabè»
03/11/201523:58
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Il y a une petite pression autour de la double confrontation face aux Ecureuils du Bénin. Les Etalons le sentent. A commencer par son capitaine Charles Kaboré. Il l’a dit. Il reconnaît que les Etalons sont capables de la remporter. A une condition : «se battre les uns pour les autres».
Dans quelques jours, les Etalons descendront dans l’arène face aux Ecureuils du Bénin. Comment voyez-vous cette rencontre ?
Il n’y a plus de petit match de nos jours. L’équipe du Bénin a toujours eu de bons joueurs. Une équipe solide, difficile à jouer. Nous, nous sommes une équipe en voie de reconstruction, qui recherche ses repères après 2013 qui a été fructueuse pour notre football et 2014 où nous avions failli nous qualifier pour la Coupe du monde. Jusque-là, plein de jeunes joueurs talentueux ont intégré le groupe. De toutes les façons, pour moi, il n’y a pas de leaders ou de cadres dans l’équipe. Nous prenons le Bénin au sérieux. Nous irons à Cotonou pour avoir un bon résultat et bien gérer le retour chez nous. L’objectif premier pour nous est de nous qualifier pour les phases de poule et nous battre, par la suite, pour la qualification à la Coupe du monde.
Sentez-vous une pression autour de ce match ?
La pression existe toujours dans le football, surtout pour un match de qualification direct comme celui que nous aborderions contre le Bénin. Nous avons de la qualité. Nous avons de très bons joueurs. Il nous suffit de bien travailler en équipe. Retenir tout ce qui est positif. Savoir ce que nous voulons qui est de se qualifier pour la phase de poule de la Coupe du monde. Je crois à cette équipe et au travail que nous faisons. Il nous faut ajouter de la solidarité à cela en se battant les uns pour les autres. Nous sommes une équipe, si un ou deux joueurs ne répondent pas, c’est tout le collectif qui sombre.
Beaucoup critiquent les footballeurs burkinabè pour leur manque d’ambition une fois qu’ils arrivent dans le monde professionnel. Votre réaction ?
De toutes les façons, chacun a sa façon de voir les choses. Tout le monde aimerait voir son compatriote jouer au Real Madrid, au FC Barcelone, à Arsenal ou dans un grand championnat. Des pays comme le Mali, le Ghana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire etc., ont pas mal de binationaux. Nous avons eu la chance d’être bien formés au Burkina Faso. Il faut accentuer la formation à la base qui est importante pour une bonne relève. Pour l’avenir du football burkinabè, cet aspect est très important. Nous sommes arrivés en Europe où nous avons eu la chance de jouer dans des clubs respectables et de gagner quelques titres. Ce qui nous a permis d’écrire une page du football burkinabè. D’autres l’ont fait avant nous. Certains le feront après nous jusqu’à ce que le Burkina Faso devienne une grande nation de football. Ne nous voilons pas la face, jusque-là, nous ne sommes pas une nation de football. Nous cherchons à le devenir. Je veux profiter de vos colonnes pour demander à nos compatriotes de continuer de nous soutenir. Nous traversons une mauvaise passe et c’est à ce moment que nous avons plus besoin d’eux. Il y a de jeunes joueurs dans l’équipe qui ont plus besoin de soutien que de critiques. Nous demandons la compréhension et l’indulgence du peuple burkinabè car en sport, il y a des hauts et des bas. Avec des jeunes comme Bertrand, Dayo, Banou et bien d’autres, il peut être sûr que l’avenir est prometteur. Je l’assure que le Burkina Faso sera bien représenté.
Que peut-on retenir comme bilan de votre début de saison ?
Le bilan est positif. Je joue tous les trois jours entre l’Europa league, la coupe de Russie et le championnat national. Je joue tous les matches. Ce qui est le plus important, c’est de compétir. Je suis dans un club ambitieux et je prends du plaisir à jouer.
Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO