Jean Pierre Palm, ministre des Sports et des Loisirs
“Entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, il n’y a pas cinq buts”
mardi 12 janvier 2010
Nous avions voulu suivre le match en compagnie de monsieur le ministre.
C’est raté. Il nous a fait comprendre qu’il ne le suivra pas, comme il
en a l’habitude à la télé. Une fois le match fini, le premier
responsable du sport nous reçoit dans son bureau. Tasse de thé en main,
il est décontracté. Un peu même. « C’est le grand soulagement hein ? »,
lance-t-il d’emblée. Les coups de fil pleuvent de partout. Ses
collègues membres du gouvernement l’appellent, le félicitent et disent
leur joie de voir que la Côte d’Ivoire ait découvert d’autres Etalons.
Nous découvrons que le ministre, contrairement à ce qu’il a dit, a bel
et bien suivi le match.
Après deux défaites, peut-on pousser un ouf de soulagement face à ce score nul de Cabinda ?
Entre nous et la Côte d’ivoire, je le dis et je le répète, il n’y a
pas cinq buts. Hier soir sur le terrain, je ne crois pas qu’on a vu
Kader Keïta, Drogba, Kalou et compagnie. Nous avions remis les choses
en état. Nous avons une équipe talentueuse. Il faut seulement croire en
elle.
Vous avez vu le match alors ?
Oui. De bout en bout !
Pourtant, vous nous aviez dit que vous ne suivrez pas les matchs à la télévision. Le ministre avait-il peur ?
Non, ce n’est pas de la peur. C’est une tradition. Je suis toujours
les matchs tout seul. Quand je suis à domicile, je m’enferme dans ma
chambre pour vivre les matchs.
Pour quelle raison ?
C’est une question de tempérament. J’aime avoir le calme nécessaire
pour suivre le match dans des conditions qui me permettent de prendre
des notes. Par la suite, j’échange avec l’entraîneur, exemple à
l’appui. Soyez rassuré, je ne m’emporte pas. Je suis calme.
En général, le Burkina réussit son premier match de CAN avant de sombrer. Faut-il craindre la suite ?
Je ne le crois pas. Ce ne sont pas les mêmes joueurs, ce ne sont pas
les mêmes entraîneurs, ce n’est pas le même contexte. Les Etalons m’ont
affirmé leur intention d’être la surprise de cette CAN. Moi j’y crois.
Sur la chaîne internationale Canal+, on a vu les tractations avec la
Côte d’Ivoire suite à l’attaque contre l’équipe du Togo. Le Burkina a
semblé être royalement oublié comme si les nôtres ne couraient aucun
risque. Y a-t-il eu des mesures spéciales pour mettre la délégation du
Burkina à l’abri de tout ?
Au Burkina, nous avions cette humilité qui nous caractérise. Face à
ce type de situation, nous savons rester zen. C’est ce qui fait notre
charme, notre force. Nous avions anticipé ce problème. Un dispositif de
sécurité a été mis sur place pour permettre aux joueurs d’évoluer en
toute quiétude. Nous avions écrit au ministre de la Défense pour qu’un
gendarme soit du voyage. La délégation est rassurée.
Jérémie NION