A
la veille du match Burkina-Malawi, l’atmosphère est des plus délétères
entre la presse sportive burkinabè et le sélectionneur national, le
Portugais Paulo Duarte suite à ses attaques verbales contre les
journalistes, après le match Guinée-Burkina, joué à Accra, le 11
octobre dernier dans le cadre des éliminatoires Can/Mondial 2010. Dans
le but de ramener la sérénité au sein du monde sportif, Amadou Traoré,
ancien président du Rail club de Kadiogo (RCK) a organisé une rencontre
entre les journalistes et l’entraîneur Duarte au cours de laquelle,
celui-ci a présenté ses excuses aux hommes de médias. C’était dans la
matinée de ce lundi 9 novembre dans un hôtel de la place.
«A
vous, journalistes, je dis ma désolation totale. Pas à tout le monde,
mais au moins à 50% de toute la presse de Ouaga. Pour moi, c’est $$$&&,
$$$&&, avec ma force et toute ma pensée, c’est merde». L’on se rappelle
ces déclarations regrettables de Paulo Duarte après le match
Guinée-Burkina, joué à Accra, le 10 octobre dernier dans le cadre des
éliminatoires Can/Mondial 2010. Depuis lors, le climat était des plus
tendus entre les hommes de médias, notamment la presse sportive et le
sélectionneur national. Fort de cela et pour réinstaurer une ambiance
de collaboration plus saine, Amadou Traoré, ancien président du RCK, a
initié une rencontre ce lundi 9 novembre 2009, au cours de laquelle, le
sélectionneur a présenté ses excuses à la presse.
«Amadou
Traoré m’a appelé pour m’informer qu’il y avait un problème au sein du
monde sportif burkinabè. Je lui ai répondu que je le savais et que
j’étais responsable de ce problème, et qu’en France, je ne dors pas
bien à cause de cela», a expliqué Paulo Duarte
Avec
une voix étranglée par l’émotion, il a demandé pardon aux journalistes,
sortis nombreux à l’occasion. «C’est parce que vous avez bien fait
votre part de travail que nous avons pu nous remettre en cause pour
obtenir cette qualification tant attendue par tout le peuple burkinabè.
Pour cela, je vous demande pardon», a-t-il dit tout en larmes. Le coach
Duarte s’est par ailleurs reconnu ingrat. «J’ai accepté de faire cette
conférence de presse parce que je sais que je suis une personne
ingrate», a ajouté l’entraineur. «Je sais d’où je viens et votre pays a
fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je sais où je vais. Cela pour
dire que je me sens Burkinabè du fonds de mon cœur. Je dois tout à ce
peuple. Je dois beaucoup à sa presse…», a reconnu l’entraineur. Aussi,
a-t-il reconnu qu’il a failli à sa mission d’éducateur en tenant de
tels propos.
Par
la voix de Gabriel Barrois, vice-président de l’Association des
journalistes sportifs du Burkina (AJSB), les journalistes ont accepté
les excuses de Duarte. «La presse avait déjà intégré l’esprit de pardon
parce que nous savons que le football est une famille. Pour cela, nous
pardonnons à Duarte et nous promettons de ne plus jamais revenir sur
cette affaire», a dit M. Barrois.
A
tour de rôle, les journalistes ont fait des accolades au coach, comme
pour fumer le calumet de la paix et dire que le pardon a été accepté.
Après ce cérémonial, on peut oser espérer que l’entente est revenue
dans la demeure et que le monde sportif est de nouveau uni pour la
suite des batailles des Etalons dont le dernier match dans ces
éliminatoires Can/Mondial 2010 se joue contre le Malawi, le 14 novembre
prochain. Il faut noter que c’est un match sans enjeu sportif pour les
Etalons déjà qualifiés pour la Can Angola 2010. Cependant les Etalons
et leur sélectionneur auront certainement à cœur de se réconcilier
totalement avec leur public, à domicile.