<br>6 février 2012, par Webmaster <br>Seul entraîneur à avoir joui du privilège de rester sur le banc de touche des Etalons deux CAN de suite, Paulo Duarte n’a pourtant pas réussi à amener le Burkina à être adoubé par le gotha du football africain. Pire, pour sa passe de deux à la CAN, son bilan est plus que famélique avec un zéro pointé au compteur. Cela n’était plus arrivé aux Etalons en phase finale de coupe d’Afrique depuis …1996.<br>Le technicien portugais avait sous la main, l’une des meilleures formations du Burkina de ces dernières années. Donc des atouts favorables pour amener les Etalons à découvrir l’ambition. De plus, avec son vécu sur la CAN 2010, il avait les cartes en main pour déjouer les pièges du premier tour et installer le Burkina dans le cercle des équipes ayant acquis leur droit de jouer les quarts de finale cette année. Et pourtant il va encore échouer lamentablement. Un échec que Duarte mettra sur le dos d’une mauvaise organisation de la Fédération burkinabè de football (FBF). Mais cela suffira-t-il à le discréditer de son mauvais résultat à cette CAN 2012 ? Visiblement non. Car cette explication lapidaire est trop facile. Duarte qui refuse volontairement de regarder dans le rétroviseur en vient à oublier rapidement qu’il a échoué même avec une condition optimale d’organisation. Pour mémoire, c’est dans des meilleures conditions qu’il a amené Leiria à prendre l’ascenseur pour descendre d’un étage dans le championnat du Portugal. Il y a deux années de cela, il était à la manette au Mans avec les mêmes conditions optimales et il a annihilé les ambitions de cette formation mancelle en première division en France. Après quatre ans à la tête du groupe fanion des Etalons, celui qui ambitionne amener le Burkina à la coupe du monde 2014, serait déjà au bout du rouleau. Certes, on ne peut pas dénier le fait qu’il a apporté un plus dans le management des Etalons et propulser le Burkina à son meilleur classement au niveau de la FIFA et de la CAF (39e mondial et 4e au plan africain). Mais à le voir aujourd’hui, il semble manquer d’ambition pour l’équipe nationale burkinabè, en témoigne la dégringolade subite dans ce même classement moins de trois mois après avoir occupé sa meilleure position (aujourd’hui 66e mondiale et 14e africain). Même un profane aurait pu sentir que les Etalons allaient mal avant de se rendre à Malabo. Le dernier match qualificatif contre la Gambie et les rencontres amicales qui ont jalonné le parcours de l’équipe nationale burkinabè jusqu’à la CAN ont laissé percevoir le malaise qui entourait le rendement des Etalons. Le Onze national burkinabè, qui a effectué un sans-faute au cours des éliminatoires, avait bon espoir de présenter un chantier beaucoup plus avancé à l’aube de la CAN. Mais il s’est avéré que la reconstruction a pris trop de temps. S’il y a eu du mieux sur le plan de l’expression collective, le Burkina a manqué de précision dans ses rares incursions dans les 25 derniers mètres adverses confirmant ainsi le manque d’efficacité offensive entrevu lors des matchs amicaux et que Duarte a refusé d’admettre que c’était une plaie béante. De plus le technicien portugais n’imprime plus la même rigueur qui était la sienne à ses débuts sur le banc de touche de l’équipe nationale burkinabè. C’est même à se demander s’il a encore le temps de passer des heures et des heures à visionner les cassettes des matchs des futurs adversaires des Etalons pour en sortir la tactique idoine pour les contrer. C’est peut-être cette négligence qui a envoyé les Etalons dans les abîmes du classement FIFA en si peu de temps. Les éliminatoires de la CAN 2013 et le deuxième tour des éliminatoires de la coupe du monde 2014 sont pour bientôt. Les Etalons ont peut-être besoin d’entendre un autre discours et une autre symphonie pour se remobiliser et reprendre leur marche en avant. Ce sera à la FBF de prendre ses responsabilités après avoir pris connaissance du rapport que déposera Duarte pour justifier le fiasco des Etalons dans cette CAN. Son contrat prendra fin au mois de mars prochain et il faudrait ressasser tous les éléments avant toute prise de décision. Mais garder Duarte à la tête des Etalons serait comme poser un cautère sur une jambe de bois. Et ce ne serait pas pour maintenant que les Etalons arrêteront de se ramasser des gadins.<br>Béranger ILBOUDO<br><br>