salut chers forumistes, que pensez de cette analyse?
On ne sait pas s'il faut applaudir ou maudire les Etalons cadets. Ils ont atteint au mondial nigérian, l'étape des matchs de poule. Mais le 4 à 1 face aux jeunes espagnols est une grosse vilaine tache sur leur parcours. Finalement, il faut se demander si c'est une marque déposée de nos équipes nationales. Ce lourd score rappelle une certain débâcle en terre ivoirienne des Etalons aînés.
Les Etalons cadets ont réussi à forcer l'admiration au Nigeria. C'est quand même dans un rendez-vous mondial où ils sont parvenus à franchir l'étape symbolique des matchs de poule. Une défaite, un nul et une victoire (et quelle victoire, un savon passé aux Costa ricains) et voilà les portes de la huitième de finale grandement ouvertes aux Etalons cadets ! On n'y croyait plus, la rentrée en compétition ayant été ratée. Il fallait un miracle pour que les Etalons cadets obtiennent l'un des billets qualificatifs de leur poule. Et le miracle a eu lieu. Evidemment, les supporters "Saint Thomas" que nous sommes se sont mis à croire et même à trop croire après ce résultat. De plus, selon nos sources, les matchs des Etalons étaient des rendez-vous tant attendus, si bien que le stade affichait plein. Les Nigérians, des connaisseurs, venaient pour voir le beau jeu. Bon, c'est vrai que les buts n'étaient pas toujours au rendez-vous. Mais bon passons. Au Faso, cette qualification des Etalons "bébé" redonne de l'appétit. Malgré l'heure du match des huitièmes, de grands attroupements se sont faits dans les rues de Ouaga au point où un poste de télévision donnait à voir le match. "Le client" du jour, l'Espagne, est un gros morceau. On le sait. Mais delà à tomber lourdement (1à 4), un score qu'un supporter dépité à qualifier de score de handball, le réveil a été cruel. Du coup, on est dans l'embarras. Quelle note attribuer à ces enfants ? Leur situation rappelle celle de leurs aînés, les Etalons seniors. Souvenez-vous qu'eux aussi nous ont fait rêver. Ils ont enchaîné d'excellents résultats au point qu'on s'est mis à rêver du mondial. Et patatras ! Les Eléphants de la Côte d'Ivoire sont passés par là. Et s'ils nous avaient infligé une simple défaite, on aurait pu le prendre en toute sportivité. Mais ce fut une raclée. Finalement, il y a des questions à se poser. Pourquoi les lourdes défaites semblent une marque déposée du Burkina ? Regardez dans le rétroviseur et vous allez vous rendre compte que nous n'exagérons rien. Les mêmes Etalons ont défié héroïquement les Super Aegles du géant Yékini à Ouaga avant d'aller couler armes et biens au Nigéria 7 à 1 ! Et que dire du 5 à 0 encaissés en Afrique du sud contre la Mighty de la Zambie de Kalusha Bwalia ? C'était suite pourtant à une époque d'éclaircie dans l'histoire de Saboteur. Cette même équipe des Etalons qui a sombré en terre zoulou avait fait un nul héroïque dans la double confrontation avec les Eléphants de la Côte d'Ivoire. Et le pire des revers reste cet historique match pour la 3e place de notre CAN. Bref, loin de nous l'idée de retourner le couteau dans la plaie. Mais il faudrait que ça s'arrête un jour. Pour ce faire, il faut diagnostiquer le match. A notre avis, le problème est mental. Nos joueurs n'ont pas ce mental de guerriers. Alors, ils évoluent d'extrême en extrême. Ils sont euphoriques, très engagés tant que les résultats sont là. Mais dès que le mauvais jour arrive, ils n'ont pas cette réserve d'énergie, cet entêtement des grands guerriers qui permettent de limiter la casse. Tout le monde baisse les bras, les jambes s'alourdissent et naturellement, le navire prend de l'eau de toute part. Que faire ? Certaines sélections ont en leur sein un psychologue. Nous savons que Bernard Philippe Troussier avait, à l'époque, pousser certains joueurs à teindre leurs cheveux, d'autres à porter des chaussures à la limite de l'extravagance pour les exposer et les amener à sortir de leur réserve, leur torpeur. Les techniques sont diverses. Chez nous au Faso, la modestie, la réserve sont souvent d'ordre culturel. La thérapie doit être de choc pour changer les choses. Car en football, l'esprit dominateur, conquérant n'est pas forcément une mauvaise chose.
Par J.J. Traoré (l'Evénément N°175)