Cela fait maintenant trois années que Sita Sangara dirige la Fédération burkinabè de football (FBF). Il est l'invité de la rédaction de Radio Oméga ce jeudi 19 mars 2015. Le président de la FBF revient ici sur sa vision du football burkinabè et la gestion des infrastructures.
Quel constat faites-vous de vos trois (3) années passées à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF) ?
Quand nous sommes arrivés, nous nous étions donné pour mission de travailler à reconstruire une équipe nationale compétitive, à regarder également au niveau du championnat national pour qu'il soit attrayant et attractif. Trois (3) ans après, je pense que s'agissant de l'équipe nationale, le bilan de l'entraineur Paul Put, il a pu nous emmener en finale de la CAN 2013.
Nous sommes en train de revoir la politique des petites catégories. Nous allons peut-être dans les tous prochains jours, recruter un entraineur de très haut niveau qui va se charger de repenser la politique des petites catégories au Burkina. En première division, la subvention allouer ne dépassait pas trois (3) millions de francs. Trois ans après, on constate que nous sommes aujourd'hui à 7 500 000 de Francs CFA.
Quand nous sommes arrivions aux affaires, il n'y avait pas d'effort en tant que tel sur le plan médical. Nous avons simplement approchés une structure de la place qui aujourd'hui nous a déjà permis de doter tous les club de première et de deuxième division d'un kit médical. Au-delà de ses efforts, vous avez suivi toute la bataille qui a eu lieu pour l'octroi des bourses pour les clubs de première et de deuxième division. Chaque fois qu'il a une journée de championnat, la fédération paye pour le déplacement, l'hébergement et la restauration de toutes les équipes.
Pas de petites catégories aux phases finales de coupe d'Afrique des nations cette année, on a l'impression que ces équipes sont bâties sur des évènements. Telle compétition se profile à l'horizon, on monte une équipe très rapidement pour participer aux éliminatoires. Est-ce que vous n'avez pas cette impression ?
Tout est une question de moyen. Avant, quand on arrivait à la fédération, est-ce que le championnat des petites catégories se disputait ? On était là, on attendait, comme vous le dites, un évènement, une compétition, on fait le tour des centres de formation pour bâtir une équipe, toute la politique est à repenser.
Pour mettre en place une équipe nationale, il faut tout le temps caracoler. C'est vrai qu'on met tous les moyens pour l'équipe. Peut-être à nous également de travailler. Nous sommes en train de voir avec nos autorités pour que la relève voie le jour.
Au niveau des clubs burkinabè, c'est vrai que le financement a augmenté, mais cette année encore, échec des clubs burkinabè en campagne africaine. Où se situe véritablement le problème ?
Nos équipes sont en réalité démunies financièrement. Pour ne prendre que le cas de l'EFO, les deux attaquants qu'ils ont appelés en renfort pour cette campagne africaine, ils ont dit qu'ils étaient obligés de les vendre pour palier des problèmes financiers. Je demeure encore convaincu que les aides financières que les clubs ont eues, devraient leur permettre d'être beaucoup plus efficaces l'année prochaine. Avec un peu d'organisation, on pourra très bientôt tutoyer les sommets au niveau africain.
La pause de la pelouse synthétique du stade Wobi à Bobo-Dioulasso, l'électrification du stade municipal etc. Où en êtes-vous avec ces différents projets ?
Tout cela est en cours. Le stade Wobi, la pelouse est prête. Au stade municipal à Ouagadougou ici, il y a une entreprise malienne, ils nous ont donné un délai de deux mois et demi pour finir. Nous allons voir.
Et si ça fini, si ça nous satisfait, peut-être même encore que nous allons voir si nous avons un font additionnel pour procéder également à l'électrification du stade Wobi parce qu'il n'y a carrément pas d'électrification.
Et comment avance le dossier des binationaux ? Il est vrai que Koura a opté pour le Burkina Faso, mais il n'y a pas mal de jeunes à l'étranger.
La Fédération n'a jamais lâché. On a fait plusieurs déplacements à l'étranger pour convaincre ces jeunes. Partout où il y a un burkinabè qui peut être utile pour défendre les couleurs nationales, nous sommes prêt à y aller.
Le public attend des choses, mais les joueurs ont souvent leur propre attente. Il faut respect leur choix. C'est des possibilités qui leurs sont offertes. Mais nous continuons nos efforts. Nous n'allons pas seulement axer nos efforts sur ces binationaux. Il y a également des locaux qui peuvent être très bons qu'il faut aller chercher.
Il y a longtemps qu'on entend plus parler de Adama Adama Nii Plange, ni d'Ocansey Mandela. Avez-vous tirez une croix sur les joueurs qui sont dans ces conditions ?
Il n'y a pas que la fédération tire une croix sur qui que ce soit. Si nous avons un ressortissant burkinabè qui a la possibilité d'être français quelque part, là nous pouvons regarder. Mais si vous avez un citoyen ghanéen, qui dit qu'il veut venir jouer pour le Burkina, c'est compliqué.
Il faut être bien conscient que quand ce ne sont pas des burkinabè à l'origine, c'est déjà plus compliqué. Personnellement, j'ai été très échaudé par l'affaire Hervé zingué, je fais très attention. Je ne ferme pas la porte. Il faut regarder d'abord est-ce que leur profil convient à l'entraineur mais si l'entraineur national trouve qu'il y a un ressortissant du Burkina qui fait mieux l'affaire, nous n'allons pas hésiter à ce niveau.
Etes-vous confiant quant aux prochaines élections prévues en 2016 ?
La gestion du football, c'est une tâche suffisamment harassante. Nous avons une population qui est très exigeante mais qui ne connait pas toujours ce qui se passe en réalité. Il y a beaucoup d'aprioris.
Nous avons encore une année pour continuer nos efforts. Quand le moment va venir, je vous dis qu'il y a de l'espoir. Les clubs sont mieux placés pour apprécier les efforts. Et je le dis sans fausse modestie, les clubs ne pourront jamais vous dire qu'ils n'ont pas eu d'avancée au Burkina Faso.