Algérie-Egypte: retrouvailles explosives entre frères ennemis
Lundi, 25 Janvier 2010 20:02
Morin Yamongbé
Le match sera classé à haut risque
Après avoir définitivement dompté les… «Lions indomptables» du Cameroun par
le score sans appel de 3 buts à 1, les étincelants «Pharaons» d’Egypte
retrouveront, en demi-finale de cette CAN’2010, les «Fennecs»
d’Algérie. Sans risque de se tromper, le match sera classé à haut
risque, Algériens et Egyptiens ayant oublié, depuis un bon bout de
temps, que le football, ce n’est pas la guerre! En effet, il a suffi
que les esprits s’échauffent sur le terrain de football dans le match
qualificatif pour le Mondial’2010, entre les «Fennecs» et les
«Pharaons», pour que les différents gouvernements bandent leurs
muscles, provoquant une guerre politico-diplomatico-commerciale entre
les deux pays.
Des échauffourées sanglantes ont animé ces face-à-face, qui ont quitté le
gazon vert pour se déporter dans les rues, dans les hémicycles et dans
les conseils des ministres. Les politiciens et les dirigeants des deux
nations, comme s’ils n’attendaient que cette occasion, ont saisi la
balle au bond pour régler leurs comptes, faisant totalement fi du fair
play, le fondement du football, lorsque ce sport jouissait encore de
toute sa noblesse.
C’est dans cet esprit que les Egyptiens -on ne saurait le leur reprocher-
avaient supporté les «Eléphants» de Côte d’Ivoire, espérant que ceux-ci
élimineraient les Algériens en quarts de finale. Le football ayant ses
raisons que la raison égyptienne ignore, les «Fennecs» se sont
débarrassés des Ivoiriens. Le sort les remet donc en face de leurs
frères ennemis égyptiens, ce qui pourrait bien donner des nuits
blanches aux organisateurs de la CAN angolaise, qui avaient déjà du mal
à faire taire «leurs» rebelles indépendantistes du Cabinda.
Comme en novembre lors du match décisif d’appui pour la qualification en
coupe du monde, le gouvernement algérien s’apprête à mettre en place un
pont aérien en vue de permettre à des supporters des Fennecs de se
rendre à Benguela pour soutenir les leurs. L’histoire se
répètera-t-elle avec ces images sanglantes et les destructions de
commerces qui ont été servies au monde entier par Egyptiens et
Algériens, qui ont tué le jeu avec des enjeux complètement étrangers au
football?
Certes, les Egyptiens ne manqueront pas l’occasion de prendre leur revanche sur
les Algériens qui les ont privés d’une phase finale de Coupe du monde
-et qui plus est, la toute première qui se dispute sur le continent
africain- à laquelle ils auraient même cédé le Nil pour y être
présents. Pourvu que la bagarre soit uniquement autour du ballon rond
et non hors des stades. Et si Egyptiens et Algériens considéraient
cette confrontation comme un clin d’œil du destin pour les amener à une
paix des braves? Ce serait la plus grande victoire, non seulement pour
les Egyptiens et les Algériens, mais aussi pour la CAN angolaise.